Nucléaire : Ségolène Royal pour une prolongation de la durée de vie des centrales

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Interviewée hier sur France 3, la ministre de l’Énergie s’est déclarée prête à prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires. Cette décision viendrait s’inscrire dans le cadre de la baisse de la part du nucléaire de 75% à 50% dans la production d’électricité prévue par la loi sur la transition énergétique.

Plusieurs scénarios possibles

La centrale du Tricastin

La centrale nucléaire du Tricastin

Interrogée sur une prolongation éventuelle de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires, Ségolène Royal s’est estimée prête à « donner le feu vert [à EDF], sous réserve de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire ». Les centrales, dont la durée de vie passerait ainsi de quarante à cinquante ans, « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché », a observé la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, précisant que cette décision s’inscrirait dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75% à 50% dans la production d’électricité – un objectif défini dans la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte.

Cette déclaration intervient alors que le ministère de l’Énergie doit présenter le 7 mars prochain, en comité de suivi de la loi, la première Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). Celle-ci doit fixer les scénarios d’évolution des capacités de production d’électricité (nucléaire, éolien, solaire, etc.) pour les huit prochaines années. À cette occasion, la ministre indiquera le montant de la capacité de production nucléaire compatible avec l’objectif de réduction de la part du nucléaire.

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes avait estimé qu’EDF devrait fermer « l’équivalent de 17 à 20 réacteurs » afin de respecter l’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50% dans la production d’électricité d’ici 2025. Dans sa réponse aux magistrats de la rue Cambon, Ségolène Royal avait mentionné que la PPE intégrerait « un jeu d’hypothèses » aboutissant à différents scénarios « contrastés »... Une formulation plutôt évasive qui devrait être clarifiée lors de la PPE en mars prochain.

La filière nucléaire ou "l’excellence à la française" ?

La ministre de l’Énergie ne manque pas une occasion de mettre en avant l’intérêt de la filière nucléaire. Au risque de déplaire aux écologistes... « Ce qui me choque, c’est qu’on soit sans arrêt en train de dénigrer les filières industrielles françaises. Quand vous allez à l’étranger, la filière industrielle française – de l’électricité et du nucléaire – est considérée comme une filière d’excellence », avait souligné Ségolène Royal fin janvier sur l’antenne de France 5 qui avait alors rappelé l’achat par l’Inde de six EPR à la France.

L’annonce hier d’une prolongation possible de la durée de vie des centrales a cependant ravivé la colère des écologistes« L’écologie, c’est fini », a déploré David Cormand, le nouveau secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) depuis le Gard où il participait à une manifestation anti-gaz de schiste. François de Rugy, député EELV de Loire-Atlantique a quant à lui estimé que « si on prolonge la durée de vie de certaines centrales nucléaires, il faudra en fermer d’autres encore plus vite ». La bataille entre pro – et antinucléaires continue et n’en a pas fini d’éveiller les crispations...

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