EDF veut construire 30 à 40 EPR en France d'ici 2050
L’électricien veut multiplier les constructions de réacteurs EPR en France d’ici 2050. Il prévoit d’en bâtir entre trente et quarante en 35 ans, afin de compenser la fin de vie des centrales nucléaires classiques.
EDF voit grand, très grand. Le premier producteur mondial d’électricité veut construire 30 à 40 réacteurs EPR nouveaux modèles (NM) en France d’ici 2050. Jean-Bernard Lévy, patron du groupe, aurait évoqué ces chiffres en déjeunant avec un groupe de journalistes le 23 octobre dernier.
Des EPR moins coûteux
Le PDG d’EDF explique vouloir bâtir des EPR dits “NM” (pour “Nouveaux Modèles"). A peu de chose près, ils seront identiques à celui actuellement en construction à Flamanville, dans la Manche. La capacité des réacteurs NM sera la même (1650 mégawatts) mais ils coûteront moins chers, a précisé Jean-Bernard Lévy. Areva et EDF travaillent à l’élaboration des EPR NM depuis un an.
La décision finale appartiendra à l’Etat. Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy.
L’électricien veut commencer à construire ces réacteurs d’ici 2028-2030, après avoir prolongé la durée de vie des centrales nucléaires classiques au-delà de 60 ans. L’investissement total d’un tel programme de construction avoisinerait les 200 milliards d’euros, un coût que ne pourra assumer seul EDF, qui espère trouver, à l’image de son récent accord pour la construction d’un EPR en Grande-Bretagne, de nouveaux partenaires financiers. “La décision finale appartiendra à l’Etat”, a ajouté à ce sujet Jean-Bernard Lévy.
Maintenir la part du nucléaire dans le mix énergétique
EDF veut également que l’Etat maintienne le plafond de capacité électrique à 64,3 gigawatts pour le nucléaire, malgré l’objectif de faire baisser la part de cette énergie à 50% du mix énergétique français en 2025. Jean-Bernard Lévy estime que ce niveau de production sera nécessaire pour pallier la hausse de demande générée par la démocratisation de la voiture électrique et la nécessité de réguler les intermittences de production des énergies renouvelables.
Ce souhait risque de susciter bien des débats : le 23 octobre dernier, l’Agence de développement et de maitrise de l’énergie a publié une étude dans laquelle elle affirme qu’en théorie, un mix énergétique composé à 100% d’énergies renouvelables serait presque aussi peu coûteux qu’avec 50% d’énergie d’origine nucléaire.