L'Ademe dévoile enfin son scénario à 100% d'énergies renouvelables

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L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié le 22 octobre une étude envisageant un mix électrique à 100% d’énergies renouvelables en 2050. Le rapport, qui détaille également plusieurs autres variantes, avait suscité la polémique début 2015. 

Elle aura fini par publier cette étude controversée. L’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe) a rendu public le 22 octobre une analyse sur l’avenir du mix électrique français. Le document contient notamment une hypothèse qui décrit comme crédible une production d’électricité totale 100% renouvelable en 2050. Le rapport avait fait polémique début 2015, en plein débat sur la loi de transition énergétique. 

Un coût presque similaire au nucléaire

L’étude de l’Ademe formule 14 hypothèses pour différents mix énergétiques dans les années à venir. Chaque cas contient une part plus ou moins importante d’énergies renouvelables : 40%, 80%, 95% et 100%. Selon l’agence, ce dernier scénario serait crédible à l’horizon 2050. Il impliquerait un partage de production d’énergie entre l’éolien (63%), le solaire (17%), l’hydraulique (13%) et la géothermie et le thermique renouvelable (7%)

Une hypothèse, jusqu'ici impensable pour la majorité des acteurs en France, devient une hypothèse techniquement possible. Bruno Lechevin, président de l’Ademe.

Reste la question du coût de l’électricité : il serait de 119 euros le mégawatt-heure. C’est à peine deux euros de plus que dans le scénario envisagé par la loi sur la transition énergétique, qui comprend 40% d’énergies renouvelables, 50% de nucléaire et 5% d’électricité d’origine fossile. La conclusion est sans appel pour Bruno Léchevin, président de l’Ademe : un mix électrique 100% renouvelable, “jusqu'ici impensable pour la majorité des acteurs en France, devient une hypothèse techniquement possible”.

Une meilleure maîtrise de la demande en énergie “essentielle”

Mais ce scénario idéal ne se déroulera pas tout seul. L’Ademe rappelle que son hypothèse ne deviendra effective qu’à la “condition essentielle” d’une meilleure maîtrise de la demande électrique et de la poursuite d’une baisse de prix des technologies. En ce qui concerne l’intermittence de la production, l’Ademe envisage une optimisation de la gestion via un réseau électrique intelligent et différentes méthodes de stockage de l’électricité.

Une étude qui fait polémique

Ce rapport de l’Ademe n’a pourtant rien d’exclusif. Il avait fait jaser au début de l’année 2015, période initialement prévue pour sa publication avant qu’elle ne soit reportée. L’Assemblée nationale débattait alors de la loi sur la transition énergétique. A l’époque, les opposants au nucléaire avaient fortement critiqué l’ajournement d’une étude démontrant la viabilité d’un mix électrique 100% renouvelable. La trajectoire de l’énergie nucléaire dans la production électrique était l’un des sujets les plus sensibles des discussions entre parlementaires.

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