Précarité énergétique record en France : le choix du gouvernement de couper les aides au pire moment

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Le constat dressé à l'occasion de la Journée contre la précarité énergétique est sans appel : 35 % des Français ont souffert du froid dans leur logement l'hiver dernier, un chiffre qui a plus que doublé en cinq ans pour atteindre un niveau record. Au total, ce sont près de 12 millions de personnes qui basculent dans la précarité énergétique, un drame social et sanitaire accentué par plus d'1,2 million d'interventions pour impayés en 2024. Pourtant, face à cette urgence nationale, la réponse de l'exécutif interroge. Une série de décisions budgétaires et réglementaires, de l'amputation d'1,5 milliard d'euros du budget de MaPrimeRénov' à la modification controversée du calcul du DPE, jette le doute sur les priorités gouvernementales. Enquête sur une politique à contre-courant de la crise.
Un mal français qui s'aggrave en silence
Avoir froid chez soi en 2025 est devenu le quotidien d'une part toujours plus importante de la population. Selon le dernier baromètre du Médiateur national de l'énergie, 35 % des Français déclarent avoir souffert du froid dans leur habitation durant au moins 24 heures l'hiver dernier. Un chiffre qui donne le vertige, surtout quand on se souvient qu'il n'était que de 14 % en 2020. La crise énergétique est passée par là, laissant derrière elle des cicatrices profondes et une vulnérabilité sociale à vif.
Au total, près de 12 millions de personnes sont aujourd'hui considérées en situation de précarité énergétique. Plus de 1,2 million d'interventions pour factures impayées en 2024, des choix impossibles entre se chauffer et se nourrir, et des conséquences dramatiques sur la santé.
Évolutions des interventions pour impayés depuis 2019
Source : Médiateur de l'Énergie - Graphique : Selectra
L'inefficacité thermique de nos logements est directement responsable de près de 10.350 décès chaque année, ce qui représente près d'un tiers de la surmortalité observée durant la période hivernale.
Et le problème ne se cantonne plus aux mois d'hiver. Une nouvelle forme de mal-logement s'installe durablement : la précarité énergétique d'été. Avec la multiplication des vagues de chaleur, les logements mal isolés se transforment en véritables "bouilloires thermiques". Selon l'Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE), près d'un Français sur deux (49 %) déclare désormais souffrir de la chaleur chez lui, un chiffre qui grimpe à 64 % pour les bénéficiaires du chèque énergie, les plus fragiles d'entre nous.
Moins d'aides, plus de précarité : la douche froide du budget 2026
Face à une telle crise, la logique supposerait de renforcer les boucliers de protection sociale. Pourtant, selon l'ONPE, le gouvernement semble avoir pris une direction diamétralement opposée. Les associations, qui avaient placé un immense espoir dans la réforme de MaPrimeRénov' de l'année précédente, se sentent aujourd'hui trahies. Elles dénoncent une série de "volte-faces" et de coupes budgétaires qui frappent de plein fouet les ménages les plus vulnérables.
MaPrimeRénov' : un pas en avant, trois pas en arrière
La promesse était belle. La réforme devait enfin permettre aux foyers les plus modestes de viser un reste à charge nul pour des rénovations d'envergure, grâce à des aides pouvant grimper jusqu'à 63 000 €. Mais le rêve a tourné court.
Le budget alloué à MaPrimeRénov' a d'abord été amputé d'un milliard d'euros pour 2025, avant de subir une nouvelle coupe de 500 millions dans le projet de loi de finances 2026. En cours d'année, les caisses se sont vidées, obligeant à revoir les barèmes à la baisse. Le même foyer très modeste qui pouvait espérer une aide substantielle ne peut désormais prétendre qu'à 32.000 € au maximum, un montant qui rend les projets de rénovation globale tout simplement inaccessibles.
"En détricotant MaPrimeRénov’, le gouvernement fait le choix de l'abandon social et climatique", accuse Isabelle Gasquet, du réseau Cler. Cette instabilité politique met en péril tout un écosystème d'artisans et d'accompagnateurs qui s'était structuré pour aider les Français à sortir de la précarité. C'est une machine vertueuse que l'on est en train de gripper, au pire moment possible.

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Chèque énergie et logement social : les autres victimes de l'austérité
L'onde de choc budgétaire ne s'arrête pas à la rénovation des maisons individuelles. Le chèque énergie, cette bouée de sauvetage pour 5,6 millions de ménages, devrait voir son budget fondre de 225 millions d'euros. Cela représente près d'un quart de son enveloppe. Une décision jugée "incompréhensible" par les associations de consommateurs, alors que les prix de l'énergie demeurent à des niveaux très élevés et que le montant du chèque n'a connu aucune revalorisation significative depuis des années.
Mais le signal le plus alarmant vient peut-être de la rénovation des logements sociaux. Le secteur HLM abrite une grande partie des populations les plus exposées à la précarité énergétique. Pourtant, le budget 2026 ne prévoit tout simplement... plus aucun financement pour leur rénovation thermique. Un budget à zéro euro, qui fait suite à des promesses non tenues et des financements déjà gelés. L'Union sociale pour l'habitat qualifie cette situation d'"inacceptable", craignant une dégradation accélérée d'un parc immobilier déjà fragile.
Le "tour de passe-passe" du DPE pour masquer la réalité
En parallèle de ces coupes budgétaires, une modification réglementaire, passée relativement inaperçue cet été, vient jeter un voile de suspicion sur la stratégie gouvernementale. D'un simple trait de plume, l'exécutif a modifié le mode de calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). En changeant un coefficient de conversion pour l'électricité, ce sont 850.000 logements qui vont sortir, comme par magie, de la catégorie des "passoires thermiques".
850.000 passoires énergétiques vont disparaître... sur le papier. Pas un mur isolé, pas une facture allégée. C’est une manipulation comptable, pas une politique publique. Changer l’étiquette sans changer la réalité, c’est une trahison pour les ménages et un recul écologique.
Concrètement, ces logements resteront tout aussi froids et énergivores. Mais leurs locataires perdront les droits précieux qui étaient associés au statut de passoire, comme le gel des loyers. Pour les propriétaires bailleurs, l'incitation à engager des travaux de rénovation disparaît d'un coup.
Cette décision, combinée à la baisse des budgets et à la fin programmée des boucliers tarifaires, prépare le terrain pour une bombe sociale à retardement. Alors que de nouveaux mécanismes, comme le marché carbone européen (ETS 2), risquent de peser encore plus lourdement sur les factures à partir de 2028, de nombreuses voix s'élèvent pour alerter sur le risque d'une nouvelle "crise des gilets jaunes du logement". Une crise que les politiques actuelles semblent, paradoxalement, tout faire pour provoquer.

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