Chèque énergie : sa valeur s'effondre face à des factures qui explosent

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Alors que les factures d'énergie des Français ne cessent de grimper, le principal bouclier social de l'État, lui, ne bouge pas. Le chèque énergie, aide cruciale pour près de 6 millions de ménages modestes, conserve en 2025, le même montant qu'en 2019. Mais dans le même temps, les chiffres révèlent un décrochage alarmant : face à une inflation de 15,6%, la facture d'électricité a bondi de 33,2% et celle du gaz a explosé de 56,8%. Une érosion silencieuse qui affaiblit chaque jour un peu plus l'efficacité de ce dispositif conçu pour lutter contre la précarité énergétique.
Le montant du chèque énergie n'évolue plus depuis 2019, malgré quelques "coups de pouce"
En 2018, le chèque énergie remplace les tarifs sociaux avec une aide moyenne de 150 €. L'année 2019 marque un tournant : le dispositif est renforcé, avec une augmentation de 50 €, portant son plafond à 277 €, et son accès est élargi à 5,8 millions de foyers. Il s'agit la dernière augmentation structurelle à ce jour.
Face à la flambée des prix entre 2021 et 2023, l'État est bien intervenu, mais par le biais d'aides exceptionnelles et non reconductibles. Un "coup de pouce" ponctuel de 100 € a ainsi été versé en 2021, suivi d'un autre chèque exceptionnel de 100 à 200 € en 2022.
Cependant, ces mesures d'urgence passées, le montant du chèque énergie est revenu à son niveau de base. Pour 2023, 2024 et désormais 2025, le barème reste inchangé, dans une fourchette de 48 € à 277 €. Les pansements ont été retirés, mais le socle de l'aide, lui, n'a pas été revalorisé pour s'adapter à la nouvelle réalité des coûts de l'énergie.
Année | Montant et évolutions notables |
---|---|
2018 | Montant moyen de 150 € (année de généralisation) |
2019 | Fourchette de 48 € à 277 € (augmentation structurelle de 50 €) |
2020 | Stable : de 48 € à 277 € |
2021 | De 48 € à 277 € + chèque exceptionnel de 100 € |
2022 | De 48 € à 277 € + chèque exceptionnel de 100 € à 200 € |
2023 | Stable : de 48 € à 277 € |
2024 | Stable : de 48 € à 277 € |
2025 | Stable : de 48 € à 277 € |
2019-2025 : le fossé se creuse entre le coût de l'énergie et le montant de l'aide
Le point de rupture remonte à juin 2019, date de la dernière augmentation du montant du chèque énergie. Depuis cette date, son montant est resté figé. Dans le même temps, les dépenses énergétiques des ménages ont suivi une trajectoire inverse et explosive.
Une augmentation de la facture d'électricité de 33,2%
Côté électricité, malgré la baisse du tarif réglementé de 15% au 1er février dernier, la facture annuelle a bondi entre 2019 et aujourd'hui de +33,2% (passant de 1290 € à 1717 € pour un foyer type), justifié en grande partie par un prix de l'électricité qui est passé de 0,1531 € à 0,2016 €.
En option Base pour une consommation annuelle de 2229 kWh - Source : Médiateur de l'Énergie - Graphique : Selectra
Il est possible également de calculer l'impact exact des différentes augmentations sur votre facture d'électricité :
Calculez l'évolution du prix de l'électricité
Votre facture a augmenté de
33,2 %
entre juin 2019 et juin 2025, soit une différence de +428 € par an sur votre facture d'électricité.
Prix en juin 2019
Prix de l'abonnement 6kVA :
110,55 €
Prix du kWh Base :
0,1531 €
TOTAL :
1289,42 €/an
Prix en juin 2025
Prix de l'abonnement 6kVA :
164,64 € (+48,93 %)
Prix du kWh Base :
0,2016 € (+31,68 %)
TOTAL :
1716,96 €/an

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Une augmentation de la facture de gaz de 56,8 %
Le constat est encore plus alarmant du côté du gaz. Sur la même période (2019 à 2025), la facture a littéralement explosé avec une augmentation de 56,8%, grimpant de 964 € à 1512 €, hausse justifié par un prix du gaz qui est passé de 0,0637 € en 2019 à 0,1102 € en 2025.
Évolution TRVG (zone 1) / PRG (part variable moyenne) pour une consommation de 11 200 kWh par an - Source : CRE, Calculs Selectra - Graphique : Selectra
Il est possible également de calculer l'impact exact des différentes augmentations sur votre facture de gaz :
Évolution de votre facture de gaz entre 2015 et aujourd'hui
Votre facture a augmenté de
+70 %
entre janvier 2015 et juillet 2025, soit une différence de +613,14 € par an sur votre facture de gaz.
Une inflation qui ne justifie pas cette hausse des prix
La très forte augmentation des prix de l'énergie ne peut pas être justifié par l'inflation générale qui a atteint +15,6% entre juin 2019 et juin 2025, bien loin donc des +33% sur la facture d'électricité et +57% sur la facture de gaz.
Un chèque énergie qui couvre une part de plus en plus faible de la facture
La conséquence directe de ce "décrochage" est une érosion du pouvoir d'achat du chèque énergie. Alors que son montant est fixe, les factures, elles, augmentent en pourcentage. Mécaniquement, l'aide couvre donc une part de plus en plus réduite des dépenses réelles des ménages.
En se basant sur le chèque énergie maximal de 277 €, le calcul est édifiant :
- Pour l'électricité, il couvrait 21,5 % de la facture annuelle type en 2019. En 2025, cette part tombe à seulement 16,1 %.
- Pour le gaz, la perte est encore plus brutale. Le chèque représentait 28,7 % de la facture en 2019. Aujourd'hui, il ne couvre plus que 18,3 % des dépenses, soit 10 points de moins en l'espace de 10 ans.
Le "reste à charge" pour les ménages modestes après déduction de l'aide a donc explosé en six ans, fragilisant un dispositif pensé à l'origine comme un bouclier social efficace.
Le contraste est saisissant avec l'ancien système des tarifs sociaux (TPN et TSS), qui appliquait une réduction directe sur les deux composantes de la facture : l'abonnement et le prix du kilowattheure. Cette ancienne aide était donc proportionnelle, au moins en partie, au coût réel de l'énergie. Le passage à un montant forfaitaire en 2018 a rompu ce lien, rendant le nouveau dispositif beaucoup plus vulnérable à une inflation galopante des prix.

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Chèque énergie : un système qui ne donne pas les résultats escomptés
La finalité première du chèque énergie est de prévenir la précarité énergétique et d'éviter que les ménages ne tombent dans la spirale des impayés. Or, les données récentes du médiateur national de l'énergie permettent de remettre en question l'efficacité réelle du dispositif dans sa forme actuelle.
Le principal indicateur de cet échec est l'explosion du nombre d'interventions pour factures non réglées. Entre 2019 et 2024, leur nombre a bondi de +85,3 %, passant de 672 400 à plus de 1,2 million. Cette hausse démontre que le chèque énergie ne joue plus son rôle. Alors que la facture d'électricité a augmenté de 33,2 % sur la même période, le montant de base du chèque, lui, est resté gelé. L'aide est donc incapable d'absorber le choc pour les foyers les plus fragiles.
Certes, le dispositif offre des protections, comme un délai allongé avant coupure (environ 105 jours contre 50) ou des frais d'intervention réduits de 80 %. Cependant, ces mesures agissent comme un sursis plutôt que comme une solution. Elles retardent l'échéance, mais ne résolvent pas le problème de fond : la capacité à payer la facture.
La situation est si critique que le principal fournisseur, EDF, a lui-même décidé de ne plus pratiquer de coupures totales, préférant limiter la puissance. Une décision qualifiée de "plus humaine" par la Fondation Abbé Pierre, mais qui est surtout le symptôme d'un système de protection sociale qui ne parvient plus à endiguer le flot des impayés.
Un budget en baisse, un chaos administratif : la double peine pour les bénéficiaires
Comme si la stagnation de son montant ne suffisait pas, l'enveloppe budgétaire globale allouée au chèque énergie pour 2025 subit une coupe drastique. Les crédits prévus sont en baisse de 180 millions d’euros, soit une diminution de 20 %. Une décision qui semble en totale contradiction avec la situation sur le terrain, mais que le gouvernement justifie par un argument technique : la mise en place d'une nouvelle méthode d'attribution.
Un argument qui peine à convaincre les associations et fédérations, qui ont dénoncé de « considérables complications » et anticipent d'importants « trous dans la raquette ». Le cœur du problème réside dans le changement de logique : le chèque ne sera plus attribué selon les personnes habitant le logement, mais selon le "foyer fiscal" du titulaire du contrat d'électricité. Cette modification risque d'exclure automatiquement de nombreux ménages précaires : les personnes hébergées, les colocataires, ou encore les jeunes encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
Ce risque d'exclusion n'est pas théorique. La campagne de 2024, déjà marquée par la suppression du repérage automatique, a servi de triste répétition générale : près d'un million de personnes éligibles n'ont pas perçu leur aide. Le guichet de réclamation mis en place en ligne n'a que très partiellement corrigé le tir, puisque moins de 18 % des nouveaux ayants droit s'en sont saisis.
Mais au-delà de ces ratés administratifs, c'est le montant même du chèque qui est jugé obsolète. La fondation pour le Logement des défavorisés, anciennement fondation Abbé-Pierre, réclame d'ailleurs un triplement de l'aide pour qu'elle retrouve un semblant d'efficacité.
La colère des associations est d'autant plus grande que la campagne 2025 est retardée : les chèques ne seront envoyés qu'en novembre, laissant les ménages sans aide pendant les mois les plus froids. Conscient de ce retard, le ministre chargé de l'Énergie, Marc Ferracci, a demandé aux fournisseurs d'énergie à faire preuve de flexibilité vis-à-vis des situations d'impayés et à éviter toute mesure de coupure complète.

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