Hausse des prix de l’énergie : les astuces pour réduire vos factures
Au 1er février, les tarifs réglementés de vente d’électricité augmenteront de 15 %, provoquant un nouvel alourdissement des factures d’énergie pour les ménages français déjà fortement affectés par la hausse des prix du gaz début janvier. Découvrez dans cet article quelques astuces pour réduire l’impact de cette hausse sur vos factures d’énergie.
L'année 2022, une période marquée par l’augmentation des prix de l’électricité
Durant l’année 2022, les prix de l’électricité ont augmenté de 4 % en moyenne. Cette hausse, qui aurait été de 35 % sans la mise en place d’un bouclier tarifaire par le Gouvernement, a tout de même fortement alourdi les factures d’électricité des ménages.
L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) estime en effet que le revenu disponible moyen des ménages en 2022 a baissé de 1,3 % en raison de la hausse des prix de l’énergie, ce qui correspond à une baisse du pouvoir d’achat de 720 euros en moyenne sur l’année. Cette dégradation du pouvoir d’achat est d’autant plus marquée dans les zones rurales et les agglomérations de petite taille, avec une perte de 910 euros en moyenne dans les villes de moins de 20 000 habitants, contre 580 euros en moyenne dans l’agglomération de Paris.
Côté gaz, le gel des augmentations du tarif réglementé de vente du gaz naturel a permis de limiter les effets de la hausse des prix du gaz. Sans cette mesure, les factures de gaz des ménages français auraient augmenté de plus de 50 % en moyenne.
Au 1er février 2023, une nouvelle hausse des prix de l’électricité
Après la hausse des prix du gaz de 15 % en janvier 2023, ce sont les prix de l’électricité qui augmenteront dans la même proportion en février. Cette hausse de 15 % des tarifs réglementés de vente d’électricité est significative, mais reste tout de même “raisonnable” en comparaison de la proposition d’évolution des prix de l’électricité formulée par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), qui suggérait une “hausse du niveau moyen des TRVE de + 99,22% TTC par rapport aux TRVE gelés en vigueur depuis le 1er février 2022”. Le bouclier tarifaire mis en place par l’État permet de limiter les effets de la hausse des prix de l’énergie sur les foyers français, mais n’empêche pas des conséquences négatives importantes sur les factures d’énergie des ménages.
D’après le Gouvernement, les augmentations de 15% des prix de l’électricité et du gaz devraient avoir les répercussions suivantes :
- Une augmentation moyenne des factures d’environ 20 euros par mois pour les foyers se chauffant à l’électricité, contre 180 euros sans bouclier tarifaire ;
- Une augmentation moyenne des factures de l’ordre de 25 euros par mois pour les foyers se chauffant au gaz. L'augmentation serait d'environ 200 euros par mois sans bouclier tarifaire.
Il est cependant important de rappeler qu’il s’agit d’une hausse moyenne. En effet, les répercussions ne seront pas les mêmes selon les ménages et le type d’abonnement souscrit.
Face à la hausse des prix de l’énergie, quelques astuces pour réduire vos factures
Ainsi, pour accompagner au mieux les Français face à cette nouvelle flambée des prix de l’électricité, L’ONG Greenpeace publiait le 27 janvier dernier son “guide des économies d’énergie”. Au programme, des gestes simple à mettre en pratique pour réduire le poids de ses factures d’énergie, mais également diminuer son empreinte carbone. Les recommandations de ce guide, appuyées par des chiffres de l’ADEME, reposent sur quatre axes principaux :
- Les dépenses de chauffage
- L'eau chaude
- Les équipements électroménagers
- L'éclairage et les appareils en veille
Selon l’ONG, les premières recommandations permettent de réaliser jusqu’à 200 euros d’économies par an sur les dépenses de chauffage, soit près de 17 euros par mois. Parmi les conseils prodigués pour prétendre à une telle économie, on compte notamment le fait de :
- Chauffer les pièces de vie à 19°C maximum, voire 16°C dans les chambres à coucher ou la journée en cas d’absence. D’après l’ADEME, un simple degré en moins permet une consommation d’énergie 7 % plus faible, ce qui permet d’économiser environ 35 euros par an (1) ;
- Fermer les volets et tirer les rideaux la nuit, pour maintenir la chaleur à l’intérieur, ce qui représente jusqu’à 60 % de déperdition de chaleur en moins ;
- Isoler les portes menant vers des pièces non chauffées ou l’extérieur à l’aide d’un bas-de-porte ;
- Baisser les radiateurs à la température minimum en cas d’absence.
Bon à savoir Si malgré ces actions, le logement reste froid ou humide et la facture d’énergie anormalement élevée, ce logement est probablement une passoire thermique. Si c’est le cas, il possible d’obtenir de l’aide et des informations sur la rénovation énergétique depuis le service France Rénov' pour les propriétaires ou le site service-public.fr pour les locataires.
En mettant en place des actions du côté de l’eau chaude, jusqu’à 150 euros de plus peuvent être économisés par an, soit environ 12,5 euros par mois. Pour diminuer ses dépenses liées au chauffage de l’eau, il est recommandé de :
- Régler la température de son chauffe-eau électrique entre 50 et 55°C, ce pour une économie annuelle d’environ 85 euros, d'après les données de l'ADEME;
- Entourer son ballon d’eau chaude d’une jaquette isolante ;
- Utiliser de l’eau froide ou tiède pour la vaisselle ;
- Installer des limiteurs de débit sur les robinets.
Autre pôle d’économies significatives : les appareils électroménagers. Ainsi, à en croire les données de Greenpeace, les gestes suivants permettraient d’économiser jusqu’à 145 euros par an au total, soit environ 12 euros par mois :
- Régler correctement la température de son réfrigérateur et congélateur et entretenir régulièrement ces appareils peut permettre d’économiser jusqu’à 20 euros par an, soit environ 2 euros par mois.
- Bien remplir son lave-linge, choisir des lavages basse température pour le linge peu sale et privilégier le séchage à l’air libre au sèche-linge représenterait une économie pouvant aller jusqu’à 75 euros chaque année, soit 6 euros par mois ;
- Couvrir ses casseroles, privilégier la cuisson par chaleur tournante dans son four et couper les appareils avant la fin de la cuisson, autant de bonnes pratiques pour prétendre à une économie annuelle allant jusqu’à 50 euros, soit 4 euros par mois environ.
Enfin, agir sur l’éclairage et les appareils en veille permettrait d’économiser jusqu’à 262 euros par an, soit près de 22 euros par mois :
- Changer ses ampoules halogènes pour des ampoules à LED, qui consomment 6 à 8 fois moins. Pour un logement équipé de 25 ampoules (la moyenne française selon l’ADEME), ce geste peut représenter jusqu’à 162 euros d’économies par an, soit 13,5 euros par mois (2). En plus de vous faire économiser, ce type d'ampoule est moins dangereux que les halogènes, qui peuvent surchauffer ;
- Éteindre ses équipements en cas d’absence et durant la nuit (box internet, télévision, ordinateur…). Ce geste simple permet d’économiser jusqu’à 100 euros par an, soit environ 8,5 euros par mois ;
- Installer des multiprises avec interrupteurs pour éteindre facilement les appareils en veille.
En cumulant ces gestes au quotidien, il est donc possible d’économiser jusqu’à 757 euros par an en théorie, soit environ 63 euros par mois. Ainsi, en suivant scrupuleusement toutes ces différentes recommandations, les économies réalisées peuvent suffire à couvrir au moins partiellement la hausse des prix de l’énergie dans les mois à venir. Il serait donc dommage de s’en priver !
Sources
(1) Calcul réalisé d’après une estimation de la CRE pour la consommation moyenne en électricité en France, établie à 4 679 kWh / an. Les dépenses de chauffage représentent 62 % de cette consommation environ, soit 2 901 kWh / an.
Au Tarif Bleu EDF établi au 1er janvier 2023, pour un foyer possédant un compteur électrique de 9 kVA, les dépenses d’électricité liées au chauffage représentent donc 2 901 x 0,1740 = 504,77 € / an. Baisser le chauffage d’un degré permet donc d’économiser 504,77 x 0,07 = 35,33 € / an, soit 2,9 € / mois.
(2) Calcul réalisé pour un logement équipé de 25 ampoules halogènes (60 W), toutes substituées par des ampoules LED de luminosité équivalente (9 W) et pour une utilisation quotidienne de 2 heures par ampoule, durant toute l’année.
Consommation annuelle d’une ampoule halogène de 60 W = 2 x 365 x 60 / 1000 = 43,8 kWh / an.
Consommation annuelle d’une ampoule LED de 9 W = 2 x 365 x 9 / 1000 = 6,57 kWh / an.
En appliquant le tarif bleu EDF du KWh de 0,1740 €, la consommation électrique d’un logement équipé de 25 ampoules halogènes est donc de 43,8 x 25 x 0.1740 = 190,53 € / an. Pour un logement équipé de 25 ampoules LED, elle est de 6,57 x 25 x 0,1740 = 28,58 € / an. Les économies annuelles réalisées en remplaçant les ampoules halogènes par des LED sont donc de 190,53 - 28,58 = 161,95 € / an.