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L'État est surinvesti dans l'énergie, selon Emmanuel Macron

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Dans un long entretien accordé aujourd'hui au quotidien Le Figaro, le ministre de l'Économie a jugé que l'État actionnaire était "surinvesti" dans l'énergie. Il appelle de ses vœux l'ouverture du capital de Réseau de Transport d'Électricité (RTE) afin de donner des marges de manœuvre financières à sa maison mère EDF.

Risques et investissements

Interrogé sur une possible fragilisation financière d'EDF, Emmanuel Macron estime que le géant de l'électricité ne peut réaliser des investissements à l'avenir sans dégager de nouvelles marges de manœuvre financières. Le ministre de l'Économie juge, à ce titre, souhaitable l'ouverture du capital de RTE et mentionne un "projet industriel ambitieux qui offre de la visibilité à EDF et à ses salariés". Parmi les parties prenantes possibles sont évoqués des investisseurs d'infrastructures et de réseaux, à l'instar de la Caisse des Dépôts.

Alors, quel avenir pour le premier producteur d'électricité au monde ? EDF doit rénover son parc nucléaire pour prolonger sa durée de vie et "le faire sous une forte contrainte avec des prix de l'électricité aujourd'hui très bas", insiste Emmanuel Macron. Rappelons que le fournisseur historique doit reprendre la division des réacteurs d'Areva dans le cadre d'un plan de sauvetage comprenant un renflouement massif de 5 milliards d'euros mené par l'État.

Le ministre de l'Économie s'est toutefois montré optimiste quant à l'EPR anglais d'EDF - l'opérateur français est en charge de la construction de la centrale nucléaire de Hinkley Point : "en tant qu'actionnaire, nous considérons à ce stade [que le projet] ne fait pas courir à l'entreprise de risque inconsidéré au plan industriel et financier", observe Emmanuel Macron. Et d'ajouter : "comme dans tout projet, il y a des risques ; EDF doit prendre les dispositions nécessaires pour les maîtriser."

Le "problème" de l'État actionnaire

Plus largement, Emmanuel Macron est revenu sur la position de l'État actionnaire, estimant que celui-ci a été trop souvent à la manœuvre ces derniers mois et a vu son portefeuille boursier souffrir de la chute des marchés. Le ministre de l'Économie considère que "le problème de l'État actionnaire aujourd'hui, c'est d'être surinvesti dans certains secteurs d'activité, et dans l'énergie en particulier."

Enfin, il appelle à s'interroger sur la pertinence des niveaux de détention, entreprise par entreprise, précisant que les cours de Bourse actuels ne permettent pas de mener à bien des opérations de cessions qui respecteraient les intérêts patrimoniaux de l'État.

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