Taxe Lapin : ce qui vous attend si vous ne vous présentez pas chez le médecin

Taxe Lapin : ce qui vous attend si vous ne vous présentez pas chez le médecin

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Taxe de 5 € en cas de rendez-vous non honoré, accès simplifié aux soins dispensés par des spécialistes… Voici les réformes de santé qui devraient attendre les Français dans les prochains mois.

Il veut « garder le meilleur et le plus beau système de santé au monde », et il est persuadé d’y arriver. Ce samedi 6 avril, le Premier Ministre Gabriel Attal a fait plusieurs annonces concernant les réformes envisagées pour le système de santé français. L’objectif premier ? Faciliter l’accès aux soins, notamment avec la mise en place de la taxe Lapin.

5 € à payer en cas de « lapin »

Selon l’Ordre des médecins et certains syndicats comme l’UFML, près de 27 millions de consultations seraient perdues chaque année à cause des fameux « lapins » posés par les patients. Catherine Vautrin, Ministre du Travail, déclarait d’ailleurs au micro de RTL le lundi 8 avril : « C'est du temps perdu, du gaspillage et du manque de respect pour les médecins. La santé n'est pas gratuite et c'est logique que lorsque je prends un rendez-vous, je l'honore ».

Pour répondre aux manquements des patients, Gabriel Attal souhaite mettre en place un « mécanisme de responsabilisation » sous le nom de taxe Lapin. Cette dernière correspondrait à des frais supplémentaires d’un montant de 5 € pour non-présentation à un rendez-vous médical sans avoir prévenu au préalable dans un délai de 24h.

En cas de rendez-vous pris en ligne sur une plateforme comme Doctolib, la taxe Lapin prendrait la forme d'une empreinte bancaire que le patient laisserait sur son compte. Pour les prises de rendez-vous par téléphone, Catherine Vautrin a évoqué la possibilité de demander les coordonnées bancaires.

Et bien qu’elle reste encore soumise à un vote prochain, la taxe Lapin pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2025.

La taxe Lapin, un vaste écran de fumée ?

Avec cette réforme censée « favoriser l’accès aux médecins » et « la capacité de trouver des rendez-vous dans un délai acceptable », le gouvernement espère récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux.

Toutefois, nombreux sont les médecins à déplorer cette mesure qui, selon eux, ne répond pas au problème de fond. Praticiens débordés, déserts médicaux… Dans beaucoup de régions, les généralistes sont peu concernés par les rendez-vous non honorés, car dans ces zones plus isolées, les patients tiennent à leur médecin. Certains soulignent le montant dérisoire de la taxe, considérée comme peu dissuasive, tandis que d’autres redoutent de fragiliser la relation de confiance avec leurs patients.

Et si, en principe, la taxe de 5 € devrait être reversée aux médecins concernés, le projet reste encore flou à ce sujet. L’argent leur reviendra-t-il directement ? La taxe Lapin bénéficiera-t-elle à l’État, ou encore aux plateformes comme Doctolib ? Ce qui est certain, c’est que beaucoup de praticiens aurait préféré une revalorisation des consultations, malgré une hausse de 1,50 € au printemps dernier.

D’autres mesures qui ne font pas forcément l'unanimité

Au-delà de la taxe Lapin, Gabriel Attal prévoit des réformes complémentaires, comme la simplification du dispositif Mon soutien Psy. La Sécurité sociale prendrait en charge 12 séances par an au lieu de 8, et le remboursement du psychologue passerait de 30 à 50 € par consultation. En complément, les patients auraient le droit de réserver directement une consultation chez le psychologue, ce qui ferait disparaître la séance préliminaire avec un généraliste.

Autre nouveauté : les pharmaciens pourraient prescrire des antibiotiques aux malades en cas de petites infections bénignes comme les cystites ou encore les angines. De leur côté, les opticiens seraient habilités à adapter une correction sans faire repasser le patient par l'ophtalmologue.

Le gouvernement souhaiterait aussi expérimenter 2 mesures inédites sur 13 départements : l’accès direct au kiné, sans ordonnance, et les rendez-vous chez un spécialiste sans passer par un généraliste au préalable.

Des mesures qui jusqu’ici irritent les syndicats, scandalisés par la dépréciation du rôle du médecin traitant et la désorganisation du parcours de soins. En preuve de mécontentement, 5 syndicats sur 6 auraient déjà suspendu les négociations en cours avec l'Assurance maladie selon France 3.

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