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Investissement : 6 milliards d’euros pour la French Tech à horizon 2023

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L’annonce a fait grand bruit, et pour cause : différents investisseurs institutionnels se sont engagés à orienter 6 milliards d’euros dans les start-ups de la French Tech ces trois prochaines années. Cette somme dépasse celle précédemment annoncée par le président, qui continue d’œuvrer à l’établissement d’une souveraineté française dans le secteur de l’innovation.

  • En bref : French Tech : 6 milliards d’euros en trois ans
  • 21 investisseurs institutionnels, dont une majorité d’assureurs, ont décidé d’injecter un peu plus de 6 milliards d’euros dans la French Tech ces trois prochaines années ;
  • Le but de cet investissement est de soutenir les start-ups en croissance ;
  • Trois documents ont été signés par les investisseurs pour confirmer leur engagement ;
  • Pour la France, l’enjeu serait d’atteindre les 25 licornes d’ici 2025.

Les assureurs au cœur de l’investissement pour la French Tech

L’annonce avait fait le tour de la presse en septembre 2019. À l’occasion d’une réunion d’ouverture à la convention organisée par France Digitale, le France Digitale Day 2019, le président Emmanuel Macron recevait à l’Élysée les grands acteurs de la « French Tech ». Il avait alors profité de l’occasion afin d’annoncer différentes mesures pour accélérer le développement des entreprises concernées.

En ce mois de janvier 2020, les choses se confirment et les résolutions présidentielles se concrétisent. En effet, différents investisseurs institutionnels, dont une majorité d’assureurs, se sont engagés à suivre le président dans sa volonté d’accompagnement des jeunes pousses, en promettant d’investir 6 milliards d’euros de l’épargne qu’ils managent dans les start-ups françaises en croissance. Cela représente 1 milliard d’euros de plus que la somme précédemment annoncée par Emmanuel Macron. « Vingt et une institutions ont signé et mettront 6,154 milliards d’euros sur la table sur les trois ans qui viennent, avec un objectif de 20 milliards à terme, pour le financement des start-ups technologiques », a précisé le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.

Pour la France, « c’est un enjeu majeur de souveraineté », a ajouté le ministre, faisant écho au discours du président. « Est-ce que nous voulons avoir nos propres entreprises de la tech qui se développent et deviennent des entreprises de taille intermédiaire, puis des licornes (soit des entreprises non cotées étant valorisées plus d’un milliard de dollars, NDLR), ou voulons-nous rester des champions des start-ups ? »

Depuis le début de son mandat, le chef du gouvernement a à plusieurs reprises confirmé son ambition d’aider et d’accompagner les start-ups de l’innovation. Cet engagement des assureurs est donc dans la continuité de cet engagement, puisque ces dernières années le financement de start-ups de la tech s’est élevé à 8 milliards d’euros en 2017 et 3,6 milliards d’euros en 2018.

Sans conteste, le domaine de l’assurtech est l’un des plus dynamiques du marché assurantiel. Il n’est donc pas étonnant de constater que parmi les investisseurs institutionnels, une majorité soit des assureurs français.

French Tech : une question de souveraineté et de croissance

Cet argent pourrait donc concrètement aider des jeunes pousses – en besoin réel de financement du fait de leur statut ont encore du mal à obtenir la confiance d’investisseurs financiers. La somme devrait se répartir de manière relativement égale entre entreprises cotées et entreprises non cotées, a-t-il été expliqué. Trois documents ont été signés par les assureurs a expliqué l’économiste Philippe Tibi, qui avait établi un rapport identifiant les points faibles du financement de la French Tech, et qui avait orienté le président dans ses choix : un contrat d’engagement, une charte de gouvernance du projet et, pour finir, un cahier des charges.

Deux enjeux sont au cœur de cette injection financière sur la durée : donner un vrai coup de pouce aux start-ups afin qu’elles puissent lever des fonds supérieurs à 50 millions d’euros, mais aussi accompagner les futures stars de la tech françaises dans leur introduction en bourse.

Dans un communiqué de presse saluant l’engagement des investisseurs institutionnels français en faveur du financement des start-ups technologiques, le président de France Invest, Dominique Gaillard, a exprimé sa satisfaction : « Alors que les entreprises technologiques sont de puissants leviers de croissance et de rayonnement économiques, il était essentiel que la France comble son retard en matière de financement de futures licornes. Les acteurs du capital-innovation actifs en France qui sont en mesure d’accélérer la constitution de ce vivier, trouveront désormais, auprès des investisseurs institutionnels signataires, des ressources de nature à favoriser le développement d’un écosystème de financement privé qui a atteint, en France, un fort niveau de maturité avec le professionnalisme de ses équipes, leur track-record et la performance de leurs fonds. »

Si les mesures continuent dans ce sens, d’autres entreprises devraient rejoindre les sept licornes françaises actuelles : BlaBlaCar, Deezer, Doctolib, Ivalua, Meero, OVH et Veepee. Emmanuel Macron avait d’ailleurs exprimé son désir d’arriver à 25 d’ici 2025. Cet investissement de la part du secteur privé pourra donc soutenir le développement de tout un secteur, et aider à la croissance des entreprises les plus innovantes de la tech français. « Si nous ne construisons pas des champions dans tous les nouveaux segments, le digital, l’intelligence artificielle, nos choix ne seront plus souverains », avait affirmé Emmanuel Macron en septembre dernier.

L’accompagnement de start-ups n’est pas rare dans le monde de l’assurance. Par exemple, la Fédération française de l’assurance – ou FFA – a créé un hub, soit un espace de travail collaboratif, dont le but est d’accompagner les jeunes pousses de l’assurance et de la tech.

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