Energie : Nicolas Hulot démissionne au micro de France Inter
Cela avait été une belle victoire du président de la République au début de son mandat. Pour la première fois, malgré de nombreuses invitations à rejoindre le gouvernement dans le passé, toutes déclinées, Nicolas Hulot avait accepté la charge de ministre de la Transition écologique et solidaire. Pourtant après un an et demi dans ses fonctions, l'ex-journaliste animateur et producteur de télévision a décidé de démissionner. Quelles sont les raisons de ce soudain départ ?
Une démission surprise
La décision de Nicolas Hulot tombe comme un couperet. A l’approche de la rentrée, le ministre en poste depuis quinze mois a décidé de quitter le gouvernement sans en informer ni le président Emmanuel Macron, ni le premier ministre Edouard Philippe. "Ils m'en auraient encore une fois dissuadé" a-t-il fait savoir aux Français en direct, au micro de France Inter dans la matinée. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, regrette cette décision expliquant qu’il aurait "aimé qu'il reste car il apportait sa voix, sa conviction particulière".
Nicolas Hulot : ministre désarmé face au mal de la planète
Nicolas Hulot s'est présenté aux Français comme désarmé face au combat à mener pour sauver une planète devenue "une étuve". Une démission peu étonnante au regard du nombres de rumeurs de départs qui ont ponctué les quatorze derniers mois. Loin d'être liée à ses rapports avec le président et le chef de l'exécutif dont il proclame le plus grand bien : "Le premier ministre, le président, ont été pendant ces quinze mois à mon égard d’une affection, d’une loyauté et d’une fidélité absolues", l'annonce de ce départ nous révèle un ministre désarmé face à l'ampleur de sa mission.
"Ai-je une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? Ai-je une formation politique ? Est-ce que les grandes formations politiques et l’opposition sont capables de se hisser au-dessus de la mêlée pour s’entendre sur l’essentiel ?" des questions rhétoriques qui dévoilent la désespérance du ministre.
Gouvernement et écologie : "je n'y crois plus"
Si le numéro 3 du gouvernement tire sa révérence, c’est qu’il estime que le gouvernement n’a pas fait de l’écologie sa première bataille. "Le gouvernement n'a pas su donner la priorité aux enjeux environnementaux. (...) Je ne veux plus me mentir", a-t-il confié au micro de France Inter. Il aura pourtant réussi sur certains cas épineux comme celui de Notre Dame des Landes.
Toutefois, il estime que la stratégie des « petits pas » n’est plus suffisante. « Il y a une telle urgence », affirme l’ancien ministre, avant de poursuivre : "la planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s’épuisent, la biodiversité fond comme neige au soleil. Et on s’évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous ces désordres."
Reste à savoir qui sera le prochain à assumer sa charge. Son remplacement devrait constituer un véritable casse-tête pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe.