Hausse des prix de l'électricité : +99% à partir de février 2023 ?

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Hausse du trv février 2023

Alors que le Gouvernement s’est engagé à contenir la hausse des tarifs réglementés de l’électricité à 15% à partir du 1er février, dans sa dernière recommandation, la Commission de régulation de l’énergie a quant à elle proposé une évolution significativement plus élevée. Alors, quel aurait été le montant des factures d’électricité des Français sans la reconduction du bouclier tarifaire ?

Quid du tarif réglementé d’EDF

Le tarif réglementé de vente d'électricité, également appelé TRV ou Tarif Bleu d’EDF, correspond à l’offre d’électricité proposée exclusivement par le fournisseur historique ou, dans quelques communes, par des Entreprises Locales de Distribution (ELD), en raison de leur qualité de fournisseurs d’électricité historiques. Avant l’ouverture du marché à la concurrence au 1er juillet 2007, il s’agissait de l’unique offre d’électricité disponible.

Si l’ensemble des fournisseurs d’énergie peuvent commercialiser une offre de marché, EDF est donc le seul à pouvoir proposer ce tarif, fixé par les pouvoirs publics sur proposition de la CRE. Ainsi, une à deux fois par an, la Commission de régulation délibère, afin de proposer une évolution de ces tarifs, à la hausse ou à la baisse, conformément à une méthodologie de calcul définie.

“Ils sont établis en additionnant le prix de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), le coût du complément à la fourniture d’électricité qui inclut la garantie de capacité, les coûts d’acheminement et les coûts de commercialisation ainsi qu'une rémunération normale.”

La méthodologie de calcul des tarifs réglementés de vente, par la CRE

C’est toutefois au Gouvernement qu’incombe la charge de valider ou non cette proposition. Ainsi, l’État peut s’opposer au calcul proposé par la Commission de régulation. À ce titre, en France, l’augmentation du tarif réglementé de l’électricité a été limitée à 4% au 1er février 2022, avant que celui-ci ne soit gelé en août, sur décision gouvernementale et ce, jusqu’au 31 janvier prochain.

Augmentation du tarif réglementé d’EDF

À l’approche de la mise à jour des tarifs réglementés, il convient donc pour la Commission de régulation de l’énergie de faire connaître sa proposition. C’est pourquoi l’organisme a fait parvenir au Gouvernement sa proposition d'évolution des tarifs réglementés de vente d'électricité.

“Au 1er février 2023, la CRE propose une hausse du niveau moyen des TRVE de + 99,22 % TTC par rapport aux TRVE gelés en vigueur depuis le 1er février 2022 qui se décompose de la façon suivante” :

  • + 108,91 % HT soit + 175,41 €/MWh HT ou + 99,36 % TTC, pour les tarifs bleus résidentiels ;
  • + 106,88 % HT soit + 177,52 €/MWh HT ou + 97,94 % TTC, pour les tarifs bleus professionnels.

Une hausse faramineuse, conséquence, selon la CRE, de :

  • L’augmentation du coût de l’approvisionnement en énergie ;
  • L’augmentation du coût de l’approvisionnement en garanties de capacité ;
  • La mise à jour des coûts d’acheminement qui n’avaient pas évolué le 1er août 2022 ;
  • L’évolution des coûts de commercialisation ;
  • Des rattrapages au titre de l’exercice 2022, notamment la couverture des pertes de recettes d’EDF à la suite du gel des TRVE par le Gouvernement ;
  • D’une réévaluation de la rémunération normale.

Pas de panique toutefois, puisque cette hausse demeure théorique. En effet, dans sa délibération, la Commission rappelle que le Gouvernement a annoncé son intention de limiter à +15% TTC la hausse des TRVE au 1er février 2023, en métropole et dans les zones non interconnectées. Les barèmes proposés ne seront donc vraisemblablement pas appliqués aux consommateurs et ce sont bel et bien les barèmes de prix gelés, fixés par le Gouvernement, qui entreront en vigueur au 1er février 2023.

Le bouclier tarifaire à la rescousse

Depuis le début de la crise de l’énergie, liée notamment à la reprise économique post COVID puis entérinée par le conflit russo-ukrainien et les difficultés d’approvisionnement en gaz, le Gouvernement n’a pas ménagé sa peine en vue de protéger le portefeuille des Français.

Dès le mois d’octobre 2021, dans le cadre de la loi de finances 2022, l’État a annoncé la mise en place d'un bouclier tarifaire. L'objectif de cette mesure : protéger les consommateurs face à la flambée des prix de l'énergie. Mission réussie, puisque la hausse a jusqu’à présent été contenue en moyenne à +4%.

Pour la Première ministre, Elisabeth Borne, “la France est le pays qui a le mieux protégé les ménages en Europe avec le bouclier tarifaire”. C’est en tout cas ce qu’elle affirmait en septembre dernier, avant d’annoncer la prolongation du fameux dispositif pour une partie de cette année 2023. Cette fois-ci et compte-tenu de la situation économique, le bouclier limitera à “seulement” “15% la hausse du prix du gaz en janvier 2023 et 15% celle du prix de l'électricité en février [...] au lieu de 120%”. Selon l’exécutif, cette augmentation de 15% devrait aboutir à un surcoût de 20 euros par mois pour les ménages se chauffant à l'électricité. Loin, donc du pourcentage annoncé par la Commission de régulation de l’énergie.

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