L’abandon des énergies fossiles avant 2050 serait rentable, selon Greenpeace
Renoncer totalement aux énergies fossiles serait rentable avant 2050, selon un rapport publié par Greenpeace. Un autre document rendu publique par l’OCDE le même jour dénonce le soutien massif des états à ce type de production d’énergie.
Se chauffer et s’éclairer à 100% grâce au vent et au soleil partout dans le monde d’ici 2050, une utopie ? Pas pour Greenpeace : l’organisation de protection de l’environnement a publié le 21 septembre un rapport rédigé en partenariat avec le Centre aérospatial allemand démontrant à la fois la faisabilité de cet objectif et la rentabilité liée à un tel investissement.
Des créations d’emploi par millions
L’ONG a calculé le coût d’une révolution énergétique d’ampleur planétaire : il faudrait investir 1340 milliards d’euros chaque année pour abandonner charbon, pétrole, gaz et nucléaire. La somme parait démesurée, mais Greenpeace explique qu’elle serait couverte par les futures économies réalisées grâce aux énergies renouvelables.
Plus onéreuses à court terme, les énergies vertes deviendraient plus rentables avec la hausse annoncée des prix sur les marchés des combustibles fossiles. Enfin, une transition énergétique mondiale engendrerait la création de millions d’emplois : 9,5 millions dans l’énergie solaire et 7,3 millions dans l’éolien.
Les énergies fossiles, massivement soutenues
Coïncidence de l’actualité, le même jour que l’étude de Greenpeace, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié un rapport sur le soutien apporté aux énergies fossiles par les pouvoirs publics. Le bilan est accablant pour les états : chaque année, ils distribuent entre 140 et 180 milliards d’euros pour soutenir les énergies fossiles.
L’organisation a passé en revue 800 dispositifs de subventions, dépenses et allègements fiscaux dans les quarante pays les plus riches du monde pour arriver à ce résultat. Elle estime que ces soutiens constituent une incitation à produire et consommer des combustibles fossiles et freinent la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction des émissions de CO2.
Les contradictions des états
Ces deux rapports sont publiés à moins d’un mois et demi de la COP21, la grande conférence sur l’environnement qui se tiendra à Paris début novembre. Le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria a dénoncé les contradictions de cette politique de soutien aux énergies fossiles, qui implique de dépenser “quasiment le double du montant nécessaire pour atteindre les objectifs de financement de la lutte contre le changement climatique définis par la communauté internationale”, soit 90 milliards d’euros par an. A Paris, les débats risquent d’être animés.
Les états continuent de distribuer entre 180 et 140 milliards d'euros de subventions par an aux énergies fossiles, dont le nucléaire.