augmentation prix electricite fin 2025

Voici la prochaine augmentation du prix de l'électricité ! Elle aura lieu fin 2025

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Le prix de l'électricité baisse de 15 % en moyenne au 1er février 2025. Cependant, cette bonne nouvelle sera de courte durée. La fin de l'année promet d'être mouvementée avec une refonte de la méthode de calcul du tarif réglementé qui pourrait déboucher sur une importante augmentation du prix de l'électricité pour la fin de l'année 2025.

Une baisse des prix de l'électricité de courte durée

À partir du 1ᵉʳ février 2025, les consommateurs français bénéficieront d’une baisse moyenne de 15 % du tarif réglementé de l'électricité, une nouvelle accueillie favorablement par de nombreux ménages. Cependant, cette accalmie tarifaire pourrait être de courte durée.

En effet, la fin de l'année 2025 s'annonce mouvementée avec la disparition programmée de l'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique (ARENH), prévue pour le 31 décembre 2025. Il s’agit d’un virage majeur qui marque la dernière année où une partie de l’électricité d’origine nucléaire se vend à 42 €/MWh pour les fournisseurs alternatifs et certains grands industriels. 

Le mécanisme actuel offre jusqu’à 100 TWh d'électricité à ce tarif, ce qui représente environ un quart de la production nucléaire française.

Que se cache derrière le terme barbare "ARENH" ?

Mis en place en 2010, l'ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique) permet aux fournisseurs alternatifs d'acheter de l'électricité nucléaire auprès d'EDF à un tarif régulé de 42 €/MWh, favorisant ainsi la concurrence sur le marché de l'électricité. Prévue comme mesure temporaire dans le cadre de la loi Nome, l’ARENH arrive à échéance fin 2025.

Conséquences de la fin de l'ARENH

Actuellement, le mécanisme de l'ARENH permet aux concurrents d'EDF de proposer des tarifs compétitifs, notamment lorsque les prix sur les marchés de gros sont élevés. Avec la fin de ce dispositif, les fournisseurs d'électricité devront se tourner vers le marché de gros pour s'approvisionner en électricité, les exposant aux fluctuations des prix de l'énergie. Cette instabilité pourrait se traduire par des hausses de tarifs pour les consommateurs, notamment en période de forte demande ou de tensions sur le marché.

Après 2025, c'est la fin officielle de cette électricité nucléaire à 42 €/MWh et, pour certains observateurs, la fin de la « redistribution de la rente historique ».

Dès le 1er janvier 2026, le tarif réglementé pourraient repartir à la hausse puisque le mécanisme de l’ARENH, qui servait de stabilisateur pour environ 50% du prix, disparaît.

Ainsi, la fin de l’ARENH pourrait réduire la compétitivité des offres des fournisseurs alternatifs, limitant ainsi les options avantageuses pour les consommateurs. 

Les ménages pourraient être incités à adopter des comportements plus économes en énergie ou à investir dans des solutions d'autoconsommation, comme les panneaux solaires, pour compenser les potentielles hausses de prix de l'électricité. Du côté industriel, certaines entreprises redoutent une perte de compétitivité à l’échelle internationale.

De son côté, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, estime sur France Culture que la hausse des prix suite à la fin de l'ARENH devrait être "limitée".

Nouveaux mécanismes envisagés

Pour atténuer l’impact de la fin de l’ARENH, le gouvernement envisage de mettre en place un nouveau dispositif de régulation. Celui-ci, évoqué lors des discussions entre l’État et EDF, miserait sur un prix moyen de l’électricité autour de 70 €/MWh sur plusieurs années. Si les prix de vente dépassent ce seuil, une partie des recettes additionnelles d’EDF serait redistribuée aux consommateurs.

Néanmoins, certains fournisseurs alternatifs s’inquiètent d’un tel niveau de prix, jugeant qu’il pourrait pénaliser la compétitivité de la filière française et renchérir le coût de l’électricité pour les particuliers comme pour les professionnels.

EDF, de son côté, estime qu’un tarif moyen de 70 €/MWh permet de couvrir ses coûts de production (évalués autour de 60 €/MWh) tout en finançant ses futures installations. Cette divergence de points de vue reflète la complexité des négociations en cours et l’importance cruciale de trouver un équilibre entre stabilité des prix pour les consommateurs et soutenabilité économique pour le producteur historique.

Au-delà de l’ARENH : d’autres facteurs de hausse potentielle

Si la fin de l’ARENH fait couler beaucoup d’encre, elle n’est pas la seule explication possible à d’éventuelles augmentations du prix de l’électricité. En janvier 2025, Emmanuelle Wargon, a confirmé une baisse historique de 15 % au 1er février 2025, liée notamment à la décrue des prix de gros. Elle a toutefois rappelé que d’autres chantiers majeurs allaient peser sur les factures à moyen et long terme.

D’abord, la fin du bouclier tarifaire et le retour d’une fiscalité normale sur l’électricité renchérissent la facture. Les taxes qui avaient été gelées ou provisoirement abaissées pendant la crise sont progressivement rétablies, tandis que le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) poursuit sa hausse. Les gestionnaires de réseaux, Enedis et RTE, doivent en effet financer la modernisation et l’extension des infrastructures électriques, surtout pour raccorder de nouveaux parcs d’énergies renouvelables (éolien en mer, éolien flottant, etc.).

Par ailleurs, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et la prolongation du parc actuel nécessitent d’énormes capitaux. Les estimations officielles évoquent plusieurs dizaines de milliards d’euros pour de futurs EPR2. À cela s’ajoutent les investissements colossaux (évalués jusqu’à 200 milliards d’euros à l’horizon 2040) pour la modernisation des réseaux, censés accompagner l’électrification croissante du pays. 

Selon la CRE, de telles dépenses, si elles sont indispensables pour sécuriser l’approvisionnement et verdir le mix énergétique, pourraient se répercuter progressivement sur la facture finale des consommateurs.

Comment se préparer ?

Il est encore trop tôt pour le dire précisément, car les nouveaux mécanismes n'ont pas encore été finalisés et pourraient évoluer au gré des discussions entre les acteurs du marché et le gouvernement. Toutefois, il apparaît clair que la fin de l’ARENH, dès 2026, risque d’entraîner un renchérissement du coût de l’électricité, du moins à court terme.

Dans ce contexte, il est essentiel pour les consommateurs de rester informés des évolutions du marché de l'électricité et d’évaluer régulièrement les offres proposées par les différents fournisseurs. Comprendre les mécanismes tarifaires, envisager des solutions d'efficacité énergétique et, si possible, anticiper en termes d'investissements (panneaux solaires, isolation renforcée, etc.) représentent autant de leviers pour atténuer l'impact potentiel de la fin de l'ARENH et des autres facteurs haussiers sur les factures d'électricité. 

Les ménages comme les industriels devront ainsi faire preuve de vigilance et d’adaptation pour naviguer dans ce nouveau paysage énergétique.

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