Budget 2026 : le gouvernement promet une baisse de votre facture d'électricité de... 2,40 € par an

Budget 2026 : le gouvernement promet une baisse de votre facture d'électricité de... 2,40 € par an

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Dans un climat politique plus tendu que jamais, le projet de budget 2026 vient d'être dévoilé. Derrière les manœuvres à l'Assemblée, une question simple se pose : qu'est-ce que cela change pour notre facture d'électricité ? Entre légères baisses de taxes et nouvelles ponctions sur les énergies renouvelables, les annonces sont contrastées. Selectra décrypte pour vous ce qui se cache dans ce texte crucial pour votre portefeuille.

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Un micro-geste fiscal qui peine à masquer l'essentiel

Dans cette atmosphère d'instabilité, où le gouvernement de Sébastien Lecornu cherche à éviter toute mesure qui pourrait enflammer l'opinion, l'annonce d'une baisse de taxe, même modeste, est un signal. Le projet de loi pour 2026 grave ainsi dans le marbre une légère réduction de l'accise sur l'électricité, cette taxe qui pèse sur chaque kilowattheure que nous consommons.

Il ne faut cependant pas y voir une largesse budgétaire soudaine. Cette baisse a un objectif très technique : compenser le coût d'une autre réforme, celle du mécanisme de capacité, afin que l'opération soit neutre pour le consommateur final.

Concrètement, de combien cette fameuse accise va-t-elle baisser ? Pour les ménages et les petits professionnels, l'accise sur l'électricité passera de son niveau prévu de 25,19 €/MWh à 24,69 €/MWh en 2026. Une baisse de 0,50 €/MWh qui, pour un foyer moyen, représente une économie annuelle d'à peine plus de deux euros. Un geste donc très discret, qui ne changera pas la face de la facture. Pour y voir plus clair, Selectra a calculé ce que cela représente sur une année pour différents types de foyers.

Impact de la baisse de l'accise sur la facture annuelle en 2026 basé sur une réduction de 0,50 €/MWh, hors TVA.
Profil de foyerConsommation annuelle indicativeÉconomie annuelle brute sur l'accise
Étudiant en studio (25 m², non chauffé à l'électricité)2 500 kWh1,25 €
Couple en appartement (70 m², non chauffé à l'électricité)4 800 kWh2,40 €
Famille en maison (120 m², chauffage électrique)16 500 kWh8,25 €
Foyer en grande maison tout électrique (avec pompe à chaleur, VE...)22 000 kWh11,00 €

Il s'agit donc d'une économie marginale pour la majorité des ménages. Elle ne devient légèrement plus perceptible que pour les foyers "tout électrique", dont la consommation est très élevée.

Ce geste fiscal doit surtout être mis en perspective car il faut se souvenir que quelques mois plus tôt, le 1er août 2025, le gouvernement avait procédé à une augmentation de la TVA sur la partie abonnement de la facture de 5,5 % à 20 %.

Autrement dit, la modeste baisse de l'accise sur la consommation vient à peine adoucir une hausse bien plus importante sur la partie fixe de la facture. Un jeu d'équilibriste où le portefeuille du consommateur ne sort pas forcément gagnant.

Solaire : la fin d'un certain âge d'or pour les pionniers ?

La quête de nouvelles recettes est devenue une obsession pour Bercy, qui doit absolument trouver des solutions pour maîtriser un déficit public alarmant (5,8 % du PIB en 2024). Le budget 2026 illustre cette stratégie en allant chercher l'argent là où il se trouve, y compris chez les pionniers d'une filière pourtant clé pour la transition énergétique : le photovoltaïque.

Le gouvernement estime que les contrats de rachat d'électricité très avantageux, signés avant 2021, constituent aujourd'hui une rente excessive. En réponse, l'Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER) va être quasiment doublée pour ces installations. Le tarif passera de 8,51 € à 16,05 € par kilowatt de puissance.

Cette majoration, prévue pour durer trois ans, est une pure mesure de rendement budgétaire. Elle devrait rapporter environ 50 millions d'euros par an dans les caisses de l'État. Les centrales solaires plus récentes ne sont pas concernées, le gouvernement prenant soin de ne pas décourager les nouveaux investissements dans un secteur stratégique.

La grande bascule post-ARENH : le nucléaire au service des factures

C'est l'un des changements les plus importants du projet de loi, un pari sur l'avenir malgré l'instabilité politique à court terme. Le 31 décembre 2025 marquera la fin de l'ARENH, ce mécanisme qui a longtemps permis de contenir une partie de nos factures. Le budget 2026 organise sa succession en espérant bâtir un système pérenne.

Le nouveau dispositif repose sur une nouvelle taxe intitulée "Versement Nucléaire Universel" (VNU). Son principe est simple : les revenus de la production nucléaire d'EDF seront en partie capturés par cette taxe, mais au lieu de tomber dans le budget général, son produit sera affecté au gestionnaire du réseau, RTE

Ce dernier aura pour mission de redistribuer ces sommes aux fournisseurs d'électricité, avec l'obligation pour eux de les répercuter sous forme de baisse sur la facture des consommateurs.

Cette aide ne sera cependant pas linéaire. RTE la concentrera sur les mois où le réseau est le moins tendu, typiquement au printemps et en été. L'objectif est double : faire profiter les Français des revenus du nucléaire tout en les incitant subtilement, par un signal prix, à déplacer leur consommation vers les périodes les moins critiques pour la stabilité du réseau électrique.

Énergies renouvelables : l'État ne lâche rien sur les "surprofits"

C'est un véritable feuilleton politique et juridique. Depuis la crise énergétique, l'exécutif tente de récupérer une partie des revenus exceptionnels de certains producteurs d'énergies renouvelables, mais s'est heurté à plusieurs censures du Conseil Constitutionnel. Le budget 2026 est une nouvelle tentative, avec une approche qui se veut cette fois plus robuste.

La mesure phare est de déplafonner les "primes négatives". Pour faire simple, lorsque le prix de marché de l'électricité dépasse le tarif garanti par l'État, le producteur doit reverser la différence. De nombreux contrats anciens limitaient ce remboursement, créant un effet d'aubaine majeur en cas de flambée des prix. Le projet de loi vient donc modifier ces contrats pour faire sauter ce verrou.

Afin de sécuriser juridiquement l'opération, un "prix seuil" sera défini par arrêté pour garantir une "rémunération raisonnable" aux producteurs. En parallèle, et signe de l'urgence budgétaire, le texte autorise une révision rétroactive des tarifs de certains contrats photovoltaïques jugés trop généreux, une mesure qui s'appliquera jusqu'au 1er janvier 2025. Une façon de maximiser les marges de manœuvre dans un contexte où chaque million compte.

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