COP 28 : face à une sortie des énergies fossiles compromise, la solution de la rénovation énergétique
Alors que la COP 28 bat son plein, certains pays sont encore réticents à l’idée d’abandonner les énergies fossiles. Les solutions alternatives s’imposent naturellement et, parmi elles, la rénovation énergétique.
Vendredi 8 décembre : à Dubaï, la COP 28 entame un second cycle de négociations. Au cœur des débats : la sortie des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).
Une nouvelle ébauche de projet d’accord a d’ailleurs été publiée aujourd’hui, précisant ainsi les contours de l’avenir des énergies fossiles. Le texte préliminaire reprend notamment les différentes options poussées par les pays participants.
À la carte, plusieurs options. Si « une sortie des énergies fossiles alignée sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles » est toujours envisagée, les moyens mis en place pourraient quelque peu différer. À l’initiative des pays les plus récalcitrants, les techniques de captage et de stockage du carbone sont mentionnées. Ces technologies innovantes visent à supprimer les émissions de gaz à effet de serre plutôt que de se débarrasser des énergies fossiles en elles-mêmes. Problème : bien que prometteuse, cette solution repose sur des techniques coûteuses, encore toutes récentes et peu développées à grande échelle.
Indirectement, la sortie des énergies fossiles est aussi évoquée dans d’autres passages du texte, et notamment dans celui qui incite au triplement des énergies renouvelables d’ici 2030. L’objectif sous-jacent de la proposition serait un déplacement, voire un remplacement, des énergies fossiles par les renouvelables.
Enfin, une des options proposées serait… tout simplement de n’avoir aucun texte sur le sujet. Petit rappel des dissidences entre parties prenantes, certains pays comme l’Arabie saoudite étant particulièrement réticents à l'idée d’abandonner les énergies fossiles.
Au vu des premières esquisses du projet d’accord, aucun consensus clair ne semble émerger, et rien n’est gagné quant à la sortie des énergies fossiles. À l’heure actuelle, des solutions moins tranchées, comme les économies d’énergie, la réduction des émissions de carbone ou encore l’investissement dans les énergies renouvelables, sont pour l’instant privilégiées. À cet égard, la France semble être en bonne voie pour atteindre ces objectifs, notamment avec le grand projet de la rénovation énergétique.
Rénovation énergétique : tous concernés, personne n’y échappe
Pour rappel, la rénovation énergétique désigne les travaux du bâtiment visant à réduire la consommation d’énergie des biens immobiliers. En France, c’est 20 millions de logements à rénover d’ici 2030, dont 5 millions de passoires thermiques (ce qui représente plus de 17% du parc des résidences principales !). Les points d’appui de la rénovation énergétique ? L'isolation des bâtiments (mur, plancher, façade, toiture, planchers bas), la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire avec des systèmes plus respectueux de l'environnement, et enfin, des ventilations optimisées pour éviter la déperdition de chaleur.
L’impératif de rénovation se justifie par des chiffres accablants : en France, le secteur du bâtiment est le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre. À lui seul, il représente 45% de la consommation finale d’énergie à l'échelle nationale.
Avec la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, le gouvernement a mis en place des obligations pour atteindre l’objectif de neutralité carbone. Depuis le 24 août 2022, l’augmentation des loyers de logements classés F et G au titre du DPE est formellement interdite. Et bientôt, la location de logements mal isolés sera elle aussi bannie : les étiquettes G en 2025, les F à compter de 2028, et, à plus long terme, les E en 2034.
Des prix à faire peur… compensés par plusieurs aides financières
Si beaucoup déplorent son coût astronomique, peu connaissent les aides mises en place pour accompagner la rénovation énergétique. Ma Prime Rénov’, la Prime énergie (CEE), l'éco-PTZ... Petit récapitulatif des aides dont peuvent bénéficier les particuliers en cas de rénovation énergétique.
Aides | Pour qui ? | Par qui ? | Montant | Fonctionnement et conditions |
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Ma Prime Renov’ | Tout le monde | L'État | De 0 € à 10 000 € |
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Prime Énergie - CEE | Tout le monde (logement construit depuis au moins 2 ans) | Fournisseurs d’énergie | De 0 € à 5 000 € |
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Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) | Tout le monde (logement construit depuis au moins 2 ans) | Banques | De 7 000 € à 50 000 € |
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Et ce n’est pas tout ! D’autres aides indirectes ont été créées : par exemple, le taux de TVA est passé à 5,5% (au lieu de 10 !) pour les travaux de rénovation.
Pour y voir plus clair, voici un exemple concret du coût que peut représenter la rénovation énergétique avec la prise en charge des aides en 2024 :
Coût des travaux | Montant des aides (1) | Montant restant à charge |
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| 59 835 € Taux de financement : 85% | 10 305 € (2) |
Méthodologie
L’exemple ci-dessus s’appuie sur un profil de ménage particulier : un couple avec un enfant, aux revenus modestes (25 000 €), propriétaires d’une maison classée F dans le Doubs, avec pour objectif de rénovation d’atteindre l’étiquette B du DPE.