Annonce : L’État veut renationaliser EDF à 100%
Alors qu’il y a quelques semaines, l’État affirmait déjà que “l’alternative 100% publique [d’EDF offrait] de nombreux avantages”, il semblerait que le cas de l'énergéticien soit désormais acté. Ce mercredi 6 juillet 2022, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé devant l’Assemblée nationale le projet du gouvernement d’une renationalisation à 100% d’EDF.
La renationalisation d’EDF annoncée
Alors que, face à la menace russe, la question de la souveraineté énergétique de la France est plus que jamais au cœur des débats - notamment dans le cadre de la loi pouvoir d’achat - c’est une annonce de la plus haute importance qu’a faite Elisabeth Borne devant l’Assemblée nationale ce mercredi 06 juillet.
“Je vous confirme aujourd’hui l’intention de l’État de détenir 100 % du capital d’EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique.”
Il est à noter que l'État est d'ores et déjà majoritaire dans le capital d'EDF avec pas moins d’environ 83,88% du total des parts de l’énergéticien, à en croire les chiffres du groupe. Les actionnaires individuels et institutionnels représentent quant à eux 15,03% supplémentaires, et enfin, les actionnaires salariés 1,06%.
Cette annonce vise néanmoins à redonner à l’État français le plein contrôle de sa production électrique. À ce titre, Elisabeth Borne a précisé, lors de son discours, que la France se devait de “prendre des décisions fortes, radicales”, en vue de “gagner la bataille de l’énergie et de la production”.
Pour la souveraineté énergétique de la France
Comme évoqué, la question de la “souveraineté” Hexagonale en matière d’énergie demeure à l’origine de cette décision. En effet, à en croire la Première ministre, la renationalisation du géant tricolore doit permettre à l'État de reprendre la “pleine maîtrise de la production d'électricité et de sa performance” et ce, notamment par le biais du nucléaire, à l’égard duquel elle a réitéré son soutien.
“Réussir la transition énergétique, c'est pouvoir la piloter. Nous devons avoir la pleine maîtrise de notre production d’électricité et de sa performance. Nous devons assurer notre souveraineté face aux conséquences de la guerre et des défis à venir.”
Comme l’avait annoncé Emmanuel Macron en février dernier, EDF devra travailler à la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, qui devraient être lancés d’ici à 2050. À l’époque, le géant de l’énergie promettait déjà que ceux-ci seraient plus faciles à construire que ne l’avait été celui de Flamanville. Pour Elisabeth Borne, le nucléaire reste quoi qu’il en soit “une énergie décarbonée, souveraine et compétitive”. C’est en tout cas ce qu’elle a souhaité rappeler ce mercredi. En février dernier, le chef du gouvernement assurait à propos des nouveaux réacteurs à venir que :
“L'État prendra ses responsabilités pour assurer la capacité de financement d'EDF à court terme et à moyen terme”
EDF fait un bond en Bourse
Sans surprise, suite à l’annonce d’Elisabeth Borne, l'action d'EDF à la Bourse de Paris de mercredi a fait une percée impressionnante. Le titre a pris 5,56% à 8,28 euros vers 15H45, dans un marché en hausse de 1,86%. Avant le discours de la Première ministre, le cours était en net recul, de 5%.
Il est à noter que le discours d’Elisabeth Born a été applaudi par la majorité, ainsi que par les élus du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), parmi lesquels Fabien Roussel, candidat communiste à la dernière élection présidentielle.