Le système de navigation européen Galileo peut-il détrôner le GPS américain ?

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Le service européen de navigation et de géolocalisation, Galileo, se vante d'être un des meilleurs au monde. Et ce n'est pas pour rien, depuis le lancement de quatre nouveaux satellites en juillet dernier, ce système révolutionnaire pourrait dépasser l'historique GPS américain. Nous vous expliquons tout ici.

Quand est né le projet de navigation européen Galileo ?

Le projet Galileo s'est développé dans la lignée des valeurs de l'Union Européenne et notamment, au niveau spatial, puisqu'il s'agit d'un système reposant sur des satellites, de l'Agence spatiale européenne. Son logo a d'ailleurs de fortes ressemblances avec le célèbre drapeau de l'Union Européenne sur fond bleu aux douze étoiles incrustées.

Le logo de Galileo
Le logo de Galileo
L'idée naît il y a un vingt ans donc en 1998 à Bruxelles lors d'un forum consacré à un futur système de navigation global européen. Le projet se nommera Galileo en hommage au mathématicien et physicien italien Galilée qui a mit en lumière l'existence des satellites naturels.

Des tests ont débuté en 2005 et 2008 mais c'est réellement en 2014 que Galileo prend forme. Les premiers satellites opérationnels sont lancés en orbite autour de la Terre et aujourd'hui, il s'agit d'une véritable petite armée : 18 satellites consacrés à la géolocalisation européenne tournent ainsi autour de la terre. Et c'est l'Agence spatiale européenne qui se charge entièrement des investissements liés au projet.

Comment fonctionne le système Galileo ?

Comme décrit par l'ingénieur français Jean-Marc Piéplu en 2006, Galileo peut servir à de multiples domaines :

Galileo pourra être couramment utilisé dans les transports maritimes, aériens et terrestres, les opérations de secours et de sauvetage, les travaux publics, la prospection pétrolière, l'agriculture, ou tout simplement associé à la voiture ou au téléphone mobile dans la vie de tous les jours

Les 18 satellites actuellement opérationnels ont été placés sur orbite à 23 222 km d'altitude. D'ici 2020, date de la fin de l'installation du système, 30 satellites seront aptes à envoyer et recevoir des données pour Galileo. Selon les paramètres fournis par le système de positionnement par satellite ou GNSS, chacun des quatre orbites dispose de huit satellites géostationnaires plus deux de secours, positionnés avec un angle de 56% pour une réception et un envoi optimaux des données. Galileo est fonctionnel depuis fin 2016 et ses satellites permettent de couvrir actuellement 96% de la surface terrestre et 99% en 2020.

Image d'un satellite

Certains d'entre vous connaissait peut-être l'existence du "European Geostationary Navigation Overlay Service" (EGNOS) arrivé en 2014 pour améliorer les facultés du GPS américain et du service de géolocalisation russe GLONASS, et permettre ainsi le développement du GPS différentiel, plus précis. Galileo va donc s'appuyer sur certaines données d'EGNOS mais il s'agit bel et bien d'un service indépendant permettant à l'Union Européenne d'être enfin dotée de son propre système de géolocalisation.

Galileo apporte d'importantes innovations qui ont été récompensées en termes de fréquences. Il s'agit de la partie la plus délicate de la technologie d'après Jean-Luc Issler, expert senior Radio Fréquence au CNES (Centre Nationale d'études spatiales). Le choix des fréquences détermine l'interopérabilité vitale avec le GPS américain et les irrégularités d'ondes présentes dans la ionosphère (partie haute de l'atmosphère) afin d'éviter les problèmes d'interférences. Galileo utilise ainsi trois fréquences au total - deux pour le grand public et trois pour les professionnels -.

Le système Galileo pourrait bientôt dépasser le géant américain GPS

Tout le monde connaît le GPS (Global positionning system) américain, évoqué plus haut, le service historique de géolocalisation arrivé au début des années 1980. C'est une révolution puisqu'il permet l'apparition des premiers assistants de navigation personnels. Le système s'est ensuite étendu au monde de l'Internet dans les années 2000 et à la téléphonie mobile avec la fabrication des smartphones, capables de supporter une telle technologie.

Les entreprises américaines telles Tom Tom se dédient entièrement au sujet. Tandis que Google et Apple, avec respectivement Google Maps et Maps, ont développé pour le grand public, leurs systèmes de navigation reposant sur les données fournies par le GPS (pour les navigations en voiture, transports en commun ou pédestre). A cela s'ajoutent les nombreuses applications dédiées aux GPS : Waze, Icoyote, Here WeGo... Le GPS compte désormais trois milliards d'utilisateurs.

Galileo lui, arrive bien plus tard mais grandit à vue d’œil depuis sa mise en service en 2016, avec ses 400 millions d'utilisateurs. Jean-Yves Le Gall, président du Centre National d'Études Spatiales (CNES), a d'ailleurs récemment confié au Figaro que ce nombre allait considérablement croître dans les années à venir pour atteindre le même nombre d'utilisateurs que le GPS, voire plus. Ces attentes de records de performance s'expliquent par les résultats très prometteurs de Galileo en termes de précision. Il peut en effet relever un signal à cinq mètres près pour le grand public et un mètre près pour les services industriels et militaires, contre environ 10 mètres pour le GPS.

Quels smartphones disposent déjà du système Galileo ?

De nombreux smartphones sont compatibles avec la technologie Galileo et notamment les marques les plus vendues : Samsung, Huawei, Apple, Xiaomi ou encore Sony. Afin de promouvoir ses services, la Commission Européenne a mis en ligne une liste des téléphones mobiles et des tablettes qui utilisent le système de navigation Galileo, il y en a pour l'instant 73 pour 16 marques représentées dont les smartphones sont les suivants :

  1. Les iPhone à partir du 6S ainsi que les tous nouveaux modèles XS, XS Max et XR ;
  2. Les Huawei Mate 9/9 Pro/Porsche Design, P10/P10 Plus, Mate 10 Pro/Porsche Design, P20/P20 Pro ;
  3. Les Samsung S8/S8+, S9/S9+, Note 7, Note 8, Note 9 ;
  4. Les OnePlus 5/5T, OnePlus 6 ;
  5. Les Nokia 8 et 8 Sirocco ;
  6. Les Sony Xperia XZ1/XZ1 Compact, XZ2/XZ2 Compact, XZ3, X2 Premium et XZ Premium ;
  7. Les Xiaomi Mi 8, SE et Mi 8 ;
  8. Les LG V30/V30S ThinQ, V40 ThinQ, Q Stylus ;
  9. Le Lenovo ZUK Edge ;
  10. Les Google Pixel 2/Pixel 2 XL ;
  11. Les Asus Zenfone 4 Selfie/4 Selfie Lite/4 Selfie Pro, Zenfone 4/4 Pro, Zenfone 4 Max ;
  12. Les Blackberry Evolve et Evolve X ;
  13. Les BQ Aquaris V/V Plus, Aquaris U2, Aquaris X/X Pro, Aquaris X5 Plus ;
  14. Les Meizu 16, Pro 7/Pro 7 Plus, 16 Plus ;
  15. Le Motorola Moto X4 ;
  16. Le CAT S61.

L'agence du GNSS européen (GSA) en charge des prestations de service de Galileo devrait bientôt ouvrir une boutique en ligne d'applications liées directement au service Galileo, patience donc.

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