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Déploiement 5G : la France déjà en retard ?

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Fidèle à ses mauvaises habitudes, la France prend encore un peu plus de retard dans la course à la 5G. L'attribution des fréquences nécessaires au développement de ce nouveau réseau a été retardée d'environ 3 mois. Selectra fait le point sur l'avancée de la 5G dans le monde et les raisons de son retard en France.

En France, la 5G sait se faire désirer

Développement réseau 5G

La 5G est en cours de déploiement dans le monde et ce sont déjà pas moins de 19 pays qui disposent d'une version commercialisée de cette 5ème génération de réseau mobile. En Europe, la 5G est déjà présente dans 9 pays avec la Suisse, l'Allemagne, la Finlande, l'Irlande, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, Monaco et la Roumanie. La Suisse fait figure de modèle avec une couverture nationale et environ 260 villes couvertes même si des résistances dans certaines villes ont freiné son développement, certaines communautés estimant que la 5G serait nocive pour la santé.

Dans le reste du monde, les États-Unis sont le seul pays du continent américain alors que l'Asie (Corée du Sud, Maldives, Philippines), le Moyen Orient (Bahreïn, Koweït, Qatar, Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis) et l'Australie comptent déjà tous au moins un opérateur (parfois plusieurs) proposant l'accès au réseau 5G. La Corée du Sud est l'unique pays de cette liste à disposer d'une couverture nationale et dont trois opérateurs proposent la 5G à plus de 3,5 millions d'utilisateurs. Qu'en est-il alors de la France ?

Et bien la France a déjà un train de retard puisque les enchères pour les bandes de fréquences indispensables pour le déploiement de la 5G ont été repoussées à fin mars 2020. Initialement prévu fin janvier, cet atermoiement du Gouvernement et de l'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) du coup de départ des enchères porte préjudice à l'arrivée de cette 5G dont on a déjà tellement entendu parler.

Du côté des opérateurs, que ce soit Orange, Bouygues, SFR ou Free, de nombreuses expérimentations ont déjà eu lieu dans de multiples villes en France mais aussi dans les transports et de nombreuses infrastructures comme le rappelle Arthur Dreyfus, président de la Fédération française des Télécoms, dans une interview pour BFM Business :

Les opérateurs sont prêts, ils le sont depuis plusieurs mois maintenant. On a multiplié les expérimentations, ça fonctionne.

Le blocage semble donc bien venir du Gouvernement alors que les opérateurs trépignent et piaffent d'impatience puisque comme le mentionne M Dreyfus, ils dépensent en moyenne 10 milliards d'euros d'investissement par an.

 

 

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Le double blocage français 5G : les enchères de fréquences et le cas Huawei

Mise aux enchères

Les enchères pour les bandes de fréquences de la 5G prennent du retard mais le plus préoccupant est les raisons de ce délai. Il semblerait que la cause principale de ce piétinement soit due à un désaccord entre le Ministère de l'Économie et des Finances et l'ARCEP, ce qui freine ces enchères selon l'agence Reuters. Le désaccord concerne essentiellement le nerf de la guerre à savoir le prix plancher des enchères de ses fréquences ainsi que la taille du spectre de celles-ci. Pour rappel, les fréquences mises aux enchères se situent dans la bande des 3,4-3,8GHz et l'ARCEP prévoit de vendre des blocs de 40MHz puis de donner la possibilité aux opérateurs de participer aux enchères pour obtenir des blocs supplémentaires de 10Mhz (dans une limite maximum de 100MHz).

Ces enchères ont récolté des sommes considérables en Europe avec notamment l'Allemagne et l'Italie dont le montant total des enchères a rapporté 6,5 milliards d'euros. Le Gouvernement français annonçait un montant moindre estimé à 1,5 voire 2 milliards d'euros mais il se peut que ces estimations soient revues à la hausse. Ce délicat équilibre entre le prix des enchères et les investissements conséquents, que les opérateurs devront débloquer pour la construction et l'exploitation de ce futur réseau, sont certainement la source de ces tergiversations.

La 5G en 4 chiffres La 5G, ce sont des débits 10 fois plus élevés et un temps de latence 10 fois plus court en comparaison de la 4G. La 5G, c'est aussi des coûts d'exploitation 1000 fois plus faibles et la possibilité d'un million d'objets connectés au km².

Une autre cause potentielle de cet ajournement est peut-être aussi le cas Huawei. Le constructeur chinois est en effet l'équipementier privilégié pour le développement de la 5G, il est d'ailleurs depuis 2014 devenu le premier équipementier au monde devant ces deux principaux concurrents, Nokia et Ericsson, aussi lancés dans la course au développement technique de la 5G. En France, Orange et Bouygues Telecom utilisent déjà ses équipements pour leurs tests 5G mais, comme de nombreux pays avant elle, la France est inquiète des possibilités d'espionnage si Huawei s'occupe de la gestion du réseau 5G.

Cette guerre commerciale contre Huawei a été initiée par les États-Unis et certains pays, marchant dans les pas de l'oncle Sam, ont décidé de bannir le constructeur comme c'est le cas au Japon et en Australie. En Europe, les pays sont encore divisés même si Huawei affirme avoir décroché 65 contrats dont plus de la moitié en Europe et vendu plus de 400 000 antennes 5G dans le monde. Les principales forces économiques en Europe comme l'Allemagne, la Suisse et l'Angleterre utilisent d'ailleurs les équipements de Huawei pour le développement de leur réseau 5G.

La France n'a officiellement pas banni Huawei même si le Sénat a finalement adopté la loi visant à encadrer et sécuriser le développement du réseau dites "loi Huawei". Le Président français Emmanuel Macron dans une interview à l'hebdomadaire "The Economist" semble néanmoins toujours inquiet en commentant les divisions européennes sur la 5G : "Parce que l’Europe n’avait pas de réflexion, ni de coordination. C’est-à-dire que de fait, on avait délégué aux opérateurs de télécommunications des choix souverains" et d'ajouter "pour moi il y a des éléments qu’il faut garder en européen."

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