Ségolène Royal inaugure un parc solaire novateur

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Le ministre de l’Ecologie et de l’énergie a inauguré il y a quelques jours un parc solaire innovant, dans les Deux-Sèvres. Une expérience qui pourrait faire tâche d’huile.

Une visite ministérielle

C’était il y a quelques jours, mais les journalistes qui décortiquent l’actualité politique française n’ont pas manqué de le souligner : Ségolène Royal était en ses terres du Poitou, dans son fief des Deux-Sèvres, pour inaugurer le chantier d’un parc solaire. Quel meilleur endroit pour ajuster le tir d’une communication défaillante, qui lui avait valu ce rappel à l’ordre cinglant du premier ministre Manuel Valls : « Au sein du gouvernement, il n'y a personne qui soit à part ».

Compteur électromécanique

Le nouveau parc solaire inauguré par la Ministre Ségolène Royal devrait produire de l'électricité à prix garanti pendant 30 ans.

Ségolène Royal a donc profité de sa visite à Thouars pour reprendre l’initiative et communiquer sur les priorités qu’elle entend mettre en œuvre. Le chantier Tiper 3 lui a donné l’occasion de vanter les ambitions de son ministère. "Nous avons là une réalisation exemplaire que je vais pouvoir généraliser à l'échelon national", a-t-elle affirmé. Des propos flatteurs pour les promoteurs du site, mais mérités au regard des qualités intrinsèques du projet Tiper.

Le projet Tiper

Soutenu par la Région Poitou-Charentes, le Conseil Général des Deux-Sèvres et la Communauté de Communes du Thouarsais, Tiper (parc des Technologies Innovantes pour la Production d’Energies Renouvelables) a été lancé en 2005 avec pour objectif de valoriser les anciens terrains militaires du Thouarsais via la construction d’un pôle lié aux énergies renouvelables. Dans son volet « production », Tiper développe trois autres projets dans la région : une usine de méthanisation, qui utilise les déchets agricoles pour produire de la chaleur et de l’électricité. Cette usine, appelée Méthanéo, produit 17 470 MWh par an et produit la chaleur obtenue en temps normal par la combustion de 840 tonnes de pétrole.

Les deux autres projets sont deux parcs éoliens d’une capacité de production totale de 28 000 MWh installé par le fabricant allemand Enercon, qui devrait y implanter soit ses éoliennes E-82 d'une puissance de 2 MW chacune, soit des éoliennes E-101 d'une puissance unitaire de 3 MW. Des puissances convenables, deux fois moins importantes cependant que celles obtenues grâce à des éoliennes offshores, mais qui permettra d’alimenter en électricité 2 360 foyers, hors chauffage.

Un parc de 16 hectares pour une électricité « propre, de proximité et abordable »

Le parc solaire, dont le chantier vient d’être inauguré, est le quatrième projet de Tiper-production. Il prend place sur un ancien terrain de 16 hectares, délaissé après le départ de l'ETAMAT (Établissement du Matériel de l'Armée de Terre). A terme, le parc devrait s'étendre sur 30 hectares et produire 20 000 MWh par an, contre 10 300 MWh en production dès octobre 2014, lorsque les travaux seront finis. Une des caractéristiques de ce parc tient dans le faible coût de production (105 euros par MWh) « inférieur au coût de la plupart des autres sources de production d'électricité renouvelable », comme l’explique la Région Poitou-Charentes. Georges Stupar, son vice-président, a même expliqué que « le solaire est environ à 11 centimes et le nucléaire à 10,5 [centimes d’euros le kWh], ils sont donc en parité, nous on reste à 12 centimes, mais nous n'irons pas au-delà ».

Une bonne nouvelle pour les prix de l’électricité donc, mais la véritable innovation du parc Tiper Solaire est ailleurs. Elle réside dans le partenariat spécifique qui a permis la viabilité du projet : un cas « unique en France » pour la ministre, car développant la « vente de gré à gré d'électricité solaire à un prix très compétitif et garanti sur trente ans ». Les acteurs de ce projet sont aussi spécifiques : la Région, le Département, un producteur d’énergie solaire (Séolis) et deux entreprises locales de distribution d'électricité : voilà le mélange de démocratie directe, partenariat public-privé, régionalisme et principe de subsidiarité qu’affectionne Mme Royal. Un modèle « parfaitement généralisable au niveau des territoires », a déclaré la ministre. Cette dernière a même précisé qu’elle souhaitait lancer un « label de transition énergétique », sans donner de calendrier, mais qui devrait s’inscrire dans le cadre de la loi sur la transition énergétique.

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