Canicule : comment une invasion de méduses paralyse la plus puissante centrale nucléaire de France

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Depuis dimanche soir, la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), plus grand parc nucléaire d'Europe occidentale, est paralysée. La cause ? Une invasion "massive et non prévisible" de méduses qui a forcé l'arrêt de quatre de ses six réacteurs. Les deux autres unités étant déjà en maintenance, le site est temporairement à l'arrêt complet. Si l'événement soulève des questions, EDF et les autorités se montrent rassurants : la sûreté des installations et l'approvisionnement du pays ne sont pas menacés.
Méduse contre réacteur : la mécanique d'un arrêt forcé

Comment des méduses peut-il mettre en échec un colosse industriel de 5,4 gigawatts ? La réponse se trouve dans le système de refroidissement de la centrale, un circuit vital pour son fonctionnement.
Pour dissiper la chaleur générée par les réacteurs, Gravelines pompe en continu des quantités colossales d'eau de mer. Avant d'entrer dans les circuits, cette eau doit être parfaitement filtrée pour éviter que des débris n'endommagent les pompes et les échangeurs de chaleur.
Cette filtration est assurée par des "tambours filtrants", des roues grillagées monumentales de 15 mètres de diamètre et pesant 76 tonnes chacune. Ce sont ces remparts qui ont été submergés.
Dans la nuit de dimanche à lundi, un banc de méduses d'une densité exceptionnelle, identifiées comme des Rhizostoma octopus (méduses chou-fleur), a littéralement colmaté ces filtres. Le débit d'eau entrant a alors chuté drastiquement, menaçant la capacité de refroidissement.
Face à cette anomalie, les systèmes de protection ont réagi comme prévu. L'un après l'autre, les réacteurs n°2, 3 et 4 entre 23h et minuit, puis le n°6 à 6h20, se sont mis en arrêt automatique. C'est une mesure de précaution fondamentale : sans garantie d'un refroidissement optimal, un réacteur nucléaire doit être arrêté.
Aucun risque pour la sûreté ni pour le réseau électrique
Malgré le caractère spectaculaire de l'événement, EDF a immédiatement insisté sur le fait que celui-ci "n'a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l'environnement". L'arrêt automatique n'est pas le symptôme d'une défaillance, mais au contraire la preuve du bon fonctionnement des dispositifs de sûreté.
Ces arrêts sont consécutifs à la présence massive et non prévisible de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage, situés en partie non nucléaire des installations. Ils n'ont pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l'environnement.
De son côté, RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, a confirmé que la perte de production de Gravelines n'entraînait aucun risque de pénurie. Plusieurs facteurs expliquent cette robustesse du système :
- La saisonnalité : la consommation électrique est traditionnellement plus faible en été, loin des pics hivernaux liés au chauffage.
- La progressivité de l'arrêt : les réacteurs se sont arrêtés sur plusieurs heures, ce qui a permis aux opérateurs du réseau d'anticiper et de mobiliser d'autres sources de production.
- Le maillage du réseau : la production manquante a été compensée par d'autres centrales (nucléaires, hydrauliques) et par un fort apport des énergies renouvelables, notamment solaire, en cette période.
- Un contexte favorable : au moment des faits, le réseau français était stable, la France étant même exportatrice d'électricité vers ses voisins.
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Canicule ou le symptôme de la "gélification des océans"
Si la situation est sous contrôle, elle est symptomatique d'un phénomène écologique plus large et inquiétant : la "gélification des océans". Selon les scientifiques de l'Ifremer (Institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l’océan), la prolifération des méduses est directement liée à l'activité humaine.
Le réchauffement climatique accélère leur cycle de reproduction en augmentant la température de l'eau, tandis que la surpêche élimine leurs principaux prédateurs (comme le thon) et leurs concurrents alimentaires. Ces conditions favorisent des "blooms" de méduses d'une ampleur inédite, qui, portées par les courants, viennent s'échouer sur les côtes et engorger les infrastructures humaines.
Ce n'est d'ailleurs pas une première. Gravelines avait déjà connu un arrêt similaire en mai 1993, ce qui avait conduit EDF à renforcer ses systèmes de surveillance. Des incidents similaires ont été recensés partout dans le monde, de la Suède à l'Écosse en passant par les États-Unis et le Japon, touchant aussi bien des centrales nucléaires que thermiques.

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Et maintenant ? Le retour à la normale en ligne de mire
Depuis lundi, les équipes d'EDF sont engagées dans une course contre-la-montre. Les opérations consistent à nettoyer les immenses tambours filtrants, une tâche complexe qui nécessite des moyens spécifiques pour évacuer des tonnes d'organismes gélatineux. Des inspections sont ensuite menées pour s'assurer qu'aucun dommage n'a été causé aux installations.
Un redémarrage des réacteurs est espéré pour jeudi, sous réserve que les conditions en mer le permettent et que toutes les vérifications de sûreté soient concluantes.