On connaît enfin le premier département concerné par les réductions de puissance du compteur Linky

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Face à la crainte d’éventuels délestages électriques, dès cet automne, le gouvernement a planché sur la mise en place d’un petit exercice expérimental, qui consiste à baisser la puissance de certains compteurs Linky un peu partout en France. D'ici au 31 mars prochain, ce sont donc près de 200 000 habitants du Puy-de-Dôme qui devraient être concernés par ce test grandeur réelle.

Une préparation au blackout électrique

Si l’hiver 2023-2024 se veut plutôt serein du côté des approvisionnements en électricité (la France a d’ailleurs battu son record d’exportations le 22 décembre dernier), il n’en a toutefois pas été de même l’année précédente. En effet, crise de l’énergie et défauts d’approvisionnement obligent, tout au long de l’hiver 2022-2023, l’Hexagone n’a cessé de trembler face à la crainte d’un blackout électrique. Aussi, cette année, le gouvernement a pris les devants et, dès l’automne, s’est attelé à imaginer un exercice qui consiste à réduire la puissance de certains compteurs Linky pendant une durée limitée à deux heures maximum. Objectif : mesurer si un tel mécanisme serait efficace en cas de risque de blackout, une panne totale du réseau. Le 29 décembre dernier, ce projet a d’ailleurs été scellé par le Décret n° 2023-1368 du 29 décembre 2023 portant expérimentation d'une mesure de limitation de puissance des clients résidentiels raccordés au réseau public de distribution d'électricité.

Il n’est toutefois pas question de couper le courant des milliers de foyers concernés, mais uniquement de réduire la puissance de leur compteur de moitié, passant ainsi de 6 à 3 kilovoltampères (kVA) durant deux heures, lors du pic de consommation électrique du matin ou du soir. Une manœuvre qui permettra aux consommateurs de bénéficier de la lumière et d'alimenter un réfrigérateur ou un congélateur, mais pas de faire tourner en même temps une machine à laver, un lave-vaisselle ou une cuisinière.

Le Puy-de-Dôme, premier concerné

Le gouvernement comme Enedis, le gestionnaire du réseau, ont toutefois tenu à rassurer et à éviter toute polémique à propos de cette expérimentation, rappelant au passage que celle-ci sera réalisée uniquement sur la base du volontariat. Cyrille Moreau, directeur Enedis Auvergne, explique : “On va écrire à l’ensemble des clients concernés pour les prévenir. Un courrier doit partir dans les prochains jours. Ils auront la possibilité de refuser de participer. On attend 15 jours ouvrés pour que les clients qui ne veulent pas participer se désinscrivent”. Un formulaire pourra donc être renvoyé par ceux qui refusent de se plier à l’exercice. Ceux qui accepteront, toucheront quant à eux une prime d’un montant de dix euros.

Le test sera effectué d'ici au 31 mars, sans que la date précise n’ait encore été arrêtée. “Les foyers qui participent seront prévenus 5 jours avant. On leur écrira par courrier, mail ou SMS”, explique encore Cyrille Moreau.

Le choix géographique a été entériné avec les élus locaux, car le département est jugé représentatif de la France, avec des zones urbaines et rurales. "On a aussi choisi le Puy-de-Dôme parce qu’il peut faire froid, avec une variation de la consommation en fonction de la température. Sur les 300 000 clients du territoire, on va faire en sorte que chaque famille de puissance soit représentée. Il faut que le panel soit représentatif pour voir si on peut déployer le test en grandeur réelle sur le réseau. Si on fait le test cette année, c’est parce que la situation du système électrique va bien cet hiver" précise aussi Cyrille Moreau.

Si les résultats de l’expérience s’avèrent probants, ce test pourrait représenter un outil efficace pour éviter les coupures temporaires et être généralisé.

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