La Chine présente l'éolienne la plus grande du monde : chaque pale est un gratte-ciel et balaie 10 terrains de foot
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Imaginez un géant d'acier, aussi haut qu'un immeuble de 50 étages, dont les pales balayent une surface équivalente à dix terrains de football. Ce titan des mers n'est pas une créature de fiction. Il vient de commencer à tourner au large des côtes chinoises, devenant officiellement la plus grande et la plus puissante éolienne du monde. Une prouesse technologique qui symbolise à elle seule le paradoxe d'un pays à la fois premier pollueur de la planète et champion incontesté de la transition énergétique.
La plus grande éolienne au monde
Les dimensions de cette nouvelle turbine, développée par l'entreprise publique Dongfang Electric, ont de quoi donner le vertige. Installée à Dongying, dans la province du Shandong (en face de la Corée du Nord), son rotor dépasse les 310 mètres de diamètre et son moyeu culmine à 185 mètres au-dessus des vagues.
Fin octobre 2025, ce monstre d'ingénierie a été raccordé au réseau et a commencé à produire ses premiers kilowattheures. Mais c'est sa puissance qui établit un nouveau record mondial. Avec une capacité de 26 mégawatts (MW), elle surpasse tout ce qui a été construit jusqu'à présent.
Pour mettre ce chiffre en perspective, une seule de ces turbines, tournant à pleine capacité, peut générer 100 millions de kilowattheures par an. C'est assez d'électricité propre pour alimenter une ville de 55.000 foyers pendant toute une année. Chaque année, son fonctionnement permettra d'éviter la combustion de 30.000 tonnes de charbon et l'émission de 80.000 tonnes de CO2.
Cette installation n'est pas un simple prototype. Elle est le symbole d'une course au gigantisme dans laquelle la Chine a pris une avance considérable. Alors que deux turbines de ce type suffisent à égaler la puissance d'un parc de 33 éoliennes plus classiques, on comprend mieux la stratégie chinoise : faire plus, avec moins d'unités.
Le double visage de l'empire du Milieu
Cette inauguration record, qui intervient à quelques jours de l'ouverture de la COP30 au Brésil, illustre parfaitement la position complexe de la Chine sur l'échiquier climatique. Le pays reste, de loin, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde. Mais il est simultanément, et tout aussi incontestablement, la plus grande force motrice mondiale dans le déploiement des énergies renouvelables.
Les chiffres sont éloquents. La Chine détient la première place mondiale en termes de capacité éolienne installée depuis 15 années consécutives. Elle occupe également la première place pour le solaire photovoltaïque depuis 10 ans.
En une décennie, les Chinois ont multiplié par quatre leurs installations d'énergies propres, bien plus que l'ensemble des pays occidentaux réunis. L'objectif est de doubler à nouveau cette capacité d'ici à 2030.
Pourtant, ce sprint vert se déroule en parallèle d'une réalité plus sombre : la Chine continue de s'appuyer massivement sur le charbon pour sécuriser son immense appétit énergétique et maintient un rythme de construction de nouvelles centrales thermiques. Ce double jeu est le cœur du paradoxe chinois : une transition menée à une vitesse inégalée, mais qui n'a pas encore permis de rompre la dépendance aux énergies fossiles.
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Une course de vitesse affranchie des contraintes
Comment la Chine parvient-elle à déployer de tels géants en un temps record, alors que les projets européens s'enlisent souvent dans des années de procédures ? Une partie de la réponse se trouve dans la volonté politique. Comme le souligne un des responsables du projet, "le gouvernement chinois soutient fortement le développement de l'énergie éolienne offshore, donc le processus d'approbation est relativement facile".
Là où les projets en Europe doivent naviguer entre les consultations publiques, les évaluations d'impact environnemental complexes et les recours juridiques, le modèle chinois, centralisé et directif, permet d'accélérer drastiquement les délais. C'est cet avantage qui permet à Pékin de tester, valider et déployer des technologies de pointe à une échelle industrielle, creusant l'écart avec ses concurrents.
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