Énergie : découvrez les 5 bonnes nouvelles de l’année 2023 !
Le secteur de l’énergie a fait face à de nombreuses difficultés durant l'année 2022 : crise énergétique mondiale, flambée des prix de l'électricité et du gaz, problèmes de sécheresse et de corrosion affectant la production hydroélectrique et nucléaire… Pourtant, tout n'est pas aussi sombre qu'il n'y paraît. Retour sur quelques bonnes nouvelles concernant l’énergie en 2023.
Une hausse du nombre d'installations de biogaz
Gas Infrastructure Europe (GIE) et l'Association européenne du biogaz (EBA) ont publié en mai dernier leur 4e édition de la carte européenne du biométhane. Les chiffres sont sans appel : le nombre de sites de production de biométhane a augmenté de 30 % par rapport à l’édition précédente. L’Europe comptait ainsi 1 322 usines de production en avril 2023, soit 299 installations supplémentaires par rapport à 2021.
La France est le pays européen avec le plus grand nombre de sites de production, soit 514 sites pour 40 % de l’ensemble des sites sur le continent. Toutefois, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Danemark restent les leaders en termes de production, avec respectivement 12 753, 6 183 et 5 683 GWh produits en 2021 contre 4 337 GWh pour la France.
Cette avancée significative confirme le potentiel prometteur du biométhane pour décarboner le mix gazier européen et contribuer à l'indépendance énergétique de l'Union européenne. Cette croissance s’appuie par ailleurs sur les objectifs ambitieux du programme européen REPowerEU, qui visent une production de 35 milliards de mètres cubes d’ici à 2030.
Le parc éolien offshore de Fécamp s'équipe de sa première éolienne
L’éolien offshore en France se développe progressivement. Après la mise en service du parc de Saint-Nazaire en novembre dernier, la première éolienne du parc de Fécamp a été installée il y a quelques jours. Une fois achevé, ce parc d'une capacité de près de 500 MW pourrait fournir chaque année l'électricité nécessaire à environ 770 000 personnes. Sa mise en service complète est prévue pour l'hiver 2023-2024.
Par ailleurs, d'autres projets tels que le parc éolien en mer posé de Saint-Brieuc ou la ferme pilote d’éoliennes flottantes dans le golfe du Lion verront bientôt le jour, et contribuent à l'expansion de l'éolien en mer en France. D’après les projections du Global wind energy council, 9,4 GW d’éolien offshore devraient ainsi être installés d’ici 2031.
De nombreuses levées de fonds pour les start-ups dans les énergies renouvelables
L'année 2023 marque une dynamique exceptionnelle pour les start-ups œuvrant dans le domaine des énergies renouvelables en France. Ces jeunes entreprises ont réussi à attirer d'importants investissements, qui témoignent de l'intérêt croissant pour les énergies vertes et les solutions innovantes. D’après un panorama publié en avril par Bpifrance, les start-ups françaises développant des solutions innovantes pour le climat et l'environnement ont levé 2,5 milliards d'euros l’année dernière, ce qui représente une augmentation de 50 % par rapport à 2021.
Parmi les acteurs ayant réalisé des levées de fonds remarquables en 2022, on retrouve notamment :
- Waga Energy, spécialisée dans la valorisation du biogaz, qui a levé 124 millions d'euros grâce à son introduction en bourse.
- Lhyfe, pionnier de la production d'hydrogène renouvelable, qui a levé 17 millions d'euros en février 2022 puis réalisé son introduction en bourse sur le marché Euronext pour un montant d'environ 110 millions d'euros.
- Ekwateur, fournisseur d'électricité verte, qui a obtenu 30 millions d'euros auprès de la société Quantum Pacific pour développer de nouvelles offres liées aux voitures électriques, à la domotique et à la gestion active de la consommation.
- DualSun, fabricant français de panneaux solaires, qui a levé 10 millions d’euros en juillet 2022.
- Eolink, développant des fondations flottantes pour l’éolien flottant, qui a reçu en octobre 14,9 millions d’euros de la part de l’Ademe dans le cadre du programme “France 2030”.
Les énergies renouvelables ont dépassé le gaz pour la première fois en Europe
L'année 2022 a marqué un tournant significatif pour la production d’électricité en Europe. Selon une étude réalisée par le think tank Ember, l'éolien et le solaire représentaient 22 % du mix électrique européen, dépassant ainsi pour la première fois le gaz fossile (20 %) et passant à nouveau devant le charbon (16 %).
La production d'énergie solaire a été particulièrement élevée en 2022, avec 39 térawattheures (TWh) produits, soit une hausse de 24 % en un an. Côté éolien, 419,5 TWh ont été produits, soit 8,4 % de plus qu’en 2021.
Ces chiffres sont une bonne nouvelle pour l’approvisionnement en électricité des pays européens, et démontrent une volonté renforcée de développer massivement les énergies renouvelables. “Toute crainte d’un rebond du charbon est désormais écartée”, déclarait ainsi le responsable des perspectives de données chez Ember, d’après Euractiv.
Les technologies solaires évoluent très rapidement
L’une des controverses principales autour de l’énergie solaire concerne l’intermittence de cette source d’électricité. En effet, les panneaux solaires traditionnels présentent un rendement relativement faible, et ne fonctionnent évidemment pas en l’absence de soleil. En 2018, le facteur de charge* moyen des panneaux photovoltaïques était ainsi de 14 % d’après les données de l’Agence Internationale de l’Énergie.
Les technologies photovoltaïques évoluent heureusement très rapidement, et de nouvelles avancées laissent présager un futur prometteur pour cette source d’énergie. Parmi les innovations dans cette filière on trouve notamment les panneaux solaires bifaciaux, capables de générer de l’électricité depuis les deux côtés du panneau. En plus de convertir la lumière directement émise par le soleil en électricité, ces panneaux utilisent l’albédo (le pouvoir réfléchissant d’une surface) pour également convertir la lumière réfléchie par le sol. Les modules bifaciaux offrent donc un meilleur rendement, car ils exploitent une plus grande proportion de la lumière émise par le soleil.
La bonne nouvelle, c’est que cette technologie se développe rapidement sur le marché. Représentant 10 % du marché des panneaux solaires en 2020, les modules bifaciaux devraient atteindre 45 % du marché en 2024 puis 75 % en 2030, d’après l’International Technology Roadmap for Photovoltaics. D’autres technologies promettent également un bel avenir à la filière photovoltaïque, notamment les centrales solaires flottantes, dont le premier parc français a été déployé à Sète en mars dernier.
*Le facteur de charge est le rapport entre l’électricité effectivement produite par un panneau solaire et celle qu’il aurait pu produire s’il avait fonctionné à sa puissance maximale théorique durant la même période.
