Rachat d'Areva NR par EDF remis en cause par un rapport parlementaire

Mis à jour le
min de lecture

Alors que les négociations entre EDF et Areva sont de plus en plus serrées, le rapport des deux députés, Hervé Mariton (LR) et Marc Goua (PS) met en évidence les risques relatifs au rachat d'Areva NP par EDF.

Un accord pas encore finalisé

Elysée

EDF devrait bien prendre le contrôle de l'activité d'Areva NP, cependant, les négociations sur le plan de sauvetage sont toujours en cours. Ces dernières semblent s'être intensifiées ces deniers jours. En effet, c'est d'abord Emmanuel Macron, ministre de l'Economie qui a réuni Philippe Varin (patron d'Areva) et Jean-Bernard Levy (PDG du groupe EDF) pour discuter des détails techniques. Mercredi, ce fut au tour du président français François Hollande de recevoir le conseil de politique nucléaire (CPN) à l'Elysée.

De nombreux détails doivent être réglés avant la finalisation du rachat, notamment des points juridiques ou encore les question sur le traitement des contrats commerciaux d'enrichissement de combustibles et le retraitement. Il ne reste plus qu'une quinzaine de jours pour préciser les modalités de l'opération avant les comptes semestriels (à la fin du mois).

Un rapport qui tombe mal ?

Le rapport d'information parlementaire divulgué mercredi met en avant certaines contradictions dans la reprise par EDF des activités de réacteurs nucléaires d'Areva. Selon les deux députés, ce rachat pourrait avoir un impact défavorable sur le carnet de commandes du groupe nucléaire. Areva compte de nombreux clients étrangers qui exploitent près de 250 réacteurs à travers le monde. Ces entreprises sont en grande majorité des concurrents directs de l'électricien français. Il y a fort à parier que ces exploitants seront beaucoup plus frileux au moment de passer commande à Areva NP, si cette dernière fait partie du groupe EDF. Cela entrainerait donc une baisse de chiffre d'affaires pour le nouvel Areva NP. 

les activités concernées (par une prise de contrôle d'Areva par EDF, NDLR) ne semblent pas relever du coeur de métier d'un exploitant-ensemblier. (Rapporteurs, membres de la commission des finances de l'Assemblée nationale)

Autre point soulevé : le manque de synergies entre EDF et Areva NP : 

Les bons points du rapport 

Les députés estiment cependant que la structure actuelle du marché du nucléaire tend vers une recherche d'offre globale d'exploitation et de construction et que le nombre de concurrents éventuellement affectés par une prise de pouvoir d'EDF sur Areva NP est réduit. Ces deux points permettent donc de relativiser le risque de diminution du carnet de commandes du futur Areva NP. 

Une solution alternative ?

Une solution serait d'ouvrir la structure à d'autres investisseurs, afin de limiter le pouvoir de contrôle d'EDF. La filiale pourrait donc rester assez autonome dans sa gestion et atténuerait l'impact négatif d'un passage sous pavillon EDF de l'activité nucléaire. 

Partager cet article !

  

Les articles "énergie" les plus lus