Quelle ville française compte le plus de bornes Wi-Fi gratuites ?
Nombreuses sont les communes françaises à s’être pourvues, il y a plusieurs années déjà, de bornes Wi-Fi pour offrir une connexion internet gratuite à leurs résidents et voyageurs occasionnels. Alors que certaines peinent encore à placer la Data au cœur de leur projet territorial, d'autres s'inscrivent pleinement dans la dynamique générale de la “smart city”. Palier un manque de couverture, renforcer l’attractivité de certains lieux... Et qui dit hotspot wifi gratuit dit aussi fin des frais de roaming pour les touristes non-européens. Poursuivez votre lecture et découvrez quels sont les territoires français les mieux équipés !
Wifi hotspot : où en trouve-t-on le plus en France ?
Ville | Nombre de bornes Wi-Fi gratuites | Nombre d’habitants |
---|---|---|
Tours |
250 |
294 000 |
Nice |
166 |
952 000 |
Toulouse | 94 | 1 019 000 |
Grenoble | 54 | 157 000 |
Marseille | 45 | 1 618 000 |
Poitiers | 41 | 90 000 |
La Rochelle | 24 | 77 000 |
Clermont-Ferrand | 14 | 147 000 |
Nantes |
8 |
671 000 |
Antibes |
6 |
74 000 |
Informations relevées le 11 juillet 2023 sur data.gouv.fr.
De prime abord, nous pourrions penser que les villes françaises les plus touristiques sont celles qui possèdent le plus de hotspots Wi-Fi gratuits, en particulier sur la Côte d'Azur, très appréciée des voyageurs russes, asiatiques et américains. Autre lien logique, les communes possédant une population considérable bénéficieraient nécessairement d'un vaste réseau de points d'accès sans fil.
Enfin, les métropoles qui hébergent un grand nombre de sièges d'entreprises devraient se classer, logiquement, parmi les mieux équipées de France. Grâce aux données fournies par la Banque des Territoires et le site opendata.gouv.fr
, nous allons démêler le vrai du faux pour vous dire quelle ville française compte effectivement le plus de hotspot Wi-Fi gratuit.
Vous verrez effectivement que la possibilité de se connecter à un point wifi en ville n'est pas forcément la plus répandue là où vous vous y attendez le plus !
Tours, n°1 des villes avec hotspot Wi-Fi gratuit

Selon nos données récoltées pour 10 villes françaises, en tête du classement des agglomérations où vous avez le plus de chances de trouver un hotspot Wi-Fi figure Tours, en Indre-et-Loire.
En effet, selon le tri que nous avons effectué à partir des données publiques disponibles en 2023 sur data.gouv.fr
, Tours compte le plus grand nombre de bornes d’accès sans fil à Internet.
Selon la Banque des Territoires, la commune a non seulement équipé des zones d’intérêt public telles que des stades, bibliothèques et autres parcs et jardins, elle a aussi installé un hotspot Wi-Fi dans certains points d’accueil touristiques.
Les conclusions tirées à la suite de ce déploiement sont éloquentes. Selon la municipalité :
- 76 000 h de navigation Internet en une année, dont la majorité a été effectuée par des habitants de Tours.
- L’initiative wifi hotspot a été lancée en 2016, et l’on dénombrait déjà 1,3 million de connexions en moins d’un an.
Réparties dans la commune de Tours et sa proche périphérie, 250 bornes Wi-Fi ont été déployées à travers de nombreux sites, aussi bien dans l’hypercentre de la commune que dans les sites touristiques et naturels, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.

Force est donc de constater que le dispositif répond surtout aux besoins des touristes qui parcourent la ville et ses alentours. C’est, par ailleurs, le tourisme qui a été le principal moteur du projet, même si les jeunes Tourangeaux en profitent désormais aussi !
Clermont-Ferrand, La Rochelle et Antibes très peu connectées
Si vous visitez l’une de ces trois communes dans l’espoir de surfer gratuitement, vous risquez d’être rapidement déçu. Oui, elles sont toutes des villes touristiques et pourtant, trouver un hotspot Wi-Fi dans l’une d’elles est très compliqué.
À titre de comparaison et selon data.gouv.fr
, sachez que la ville d’Antibes rassemble péniblement 5 bornes Wi-Fi en comptant la localité de Juan-les-Pins, La Rochelle en compte environ une vingtaine tandis que Clermont-Ferrand n’en a installé que 14.
La ville d’Antibes est célèbre pour sa culture du luxe, ce qui vaut également à l’échelle touristique, et même La Rochelle figure régulièrement en première place des classements des villes les plus recherchées par les touristes nationaux.
On peut le voir sur les cartes suivantes, la couverture numérique de ces agglomérations est insuffisante de part et d’autre, mais comment l'expliquer ?

Peut-être que les grandes métropoles peinent à voir la pertinence d'un tel projet, notamment parce que les réseaux 4G et 5G sont de plus en plus étendus et que les forfaits mobile commercialisés de nos jours correspondent parfaitement aux usages de l'Internet mobile.
En moyenne, ces 10 villes françaises offrent aux touristes et aux habitants de nombreux points de Wi-Fi
Certes, Nantes, Antibes ou La Rochelle sont encore en cours de déploiement en ce qui concerne la mise en place de hotspot Wi-Fi entre leurs murs. Et même si Tours, avec ses 250 bornes Wi-Fi, caracole en tête, d’autres agglomérations prennent l’enjeu digital croissant au sérieux.
À l’image de Nice, qui compte tout de même 166 hotspots Wi-Fi gratuits, pratiques pour les quelque 952 000 habitants de la ville. Ou de Toulouse, la fameuse ville rose, où l’on en dénombre 94, sur de multiples places, esplanades, etc.
Viennent ensuite Grenoble, Marseille et Poitiers, avec respectivement 54, 45 et 41 points d’accès sans fil. Dans la capitale des Alpes, ce sont surtout les bibliothèques municipales et les hôtels de ville qui sont munis d'un hotpost wifi gratuit. Cependant, on relève quelques parcs et centres d'activités sociales.
Dans la cité phocéenne, bibliothèques, mairies, offices de tourisme, musées et mêmes parcs balnéaires sont équipés en bornes Wi-Fi pour offrir une connexion aux résidents et voyageurs. Les plages ne sont pas particulièrement équipées pour permettre une connexion internet sans fil.
Enfin, à Poitiers, plusieurs infrastructures publiques permettent d'accéder à Internet gratuitement : les piscines communales et médiathèques, deux musées et un jardin. Les autres hotspots Wi-Fi se situent au niveau d'entreprises ou de centres techniques.

Bornes Wi-Fi gratuites absentes : des hypothèses pour l'expliquer
Quelles sont les conclusions que l’on peut tirer de ces données ?
Il est possible que certaines métropoles françaises n'entrevoient pas encore la nécessité de créer une "ville intelligente" au sein de laquelle les bornes Wi-Fi sans fil permettraient de pallier les lacunes des couvertures fixes et mobiles. Un tort, selon les experts, puisque la création d'un réseau de hotspots Wi-Fi publics permettrait aussi de promouvoir les territoires et leur attrait touristique.
En cause, le fait que seuls les touristes issus de l'Union européenne bénéficient de la suppression des frais de roaming en raison d'accords établis par les 27 pays membres et ceux de l'Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein, Islande...). Les vacanciers américains, asiatiques ou russes ne sont, eux, pas concernés et doivent continuer à utiliser leur forfait mobile "d'origine".
Il semblerait qu'une exception soit faite pour les particuliers résidant au Royaume-Uni, malgré leur récente sortie de l'Union européenne. En fonction des opérateurs, les Suisses et les ressortissants de la principauté d'Andorre peuvent aussi profiter de la suppression des frais d'itinérance.
Les décisionnaires et élus pourraient donc penser que les habitants se contentent de souscrire des forfaits mobiles 4 ou 5G performants pour leurs usages, et ne voient pas l'intérêt d'investir massivement dans un projet de Wi-Fi territorial.
Quelles réflexions d'ordre écologique et économique ?
Au vu de tous ces éléments, d'autres questionnements surgissent. À commencer par l'impact économique du déploiement d'un réseau de hotspots Wi-Fi gratuits. En effet, il faut savoir que, depuis 2022, les opérateurs télécoms ont l'habitude de recourir à la mutualisation des réseaux, dans le but :
- D'améliorer la couverture dans une zone géographique donnée.
- De réduire les coûts des services.
Le partage d'infrastructures est encore relativement récent, mais cela pourrait notamment aider certaines municipalités à instaurer davantage de bornes sans fil, à moindres frais, entre leurs murs.
Ensuite, dans cette équation, n'oublions pas l'impact écologique des technologies d'accès à Internet. Le numérique a une empreinte environnementale élevée, il n'est plus possible de le nier. Selon l'ARCEP, il représenterait aujourd'hui entre 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
Dès lors, pourquoi ne pas imaginer également la mutualisation des millions de box internet des usagers français pour les remplacer par des points d'accès Wi-Fi ? Cela diminuerait non seulement la production d'équipements et de terminaux, mais aussi la consommation d'énergie à l'échelle de toute une ville, ou de la France entière. Une piste à creuser, en somme !