Ségolène Royal inaugure la première station d'épuration productrice de biométhane

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La station d'épuration de Strasbourg est équipée d'une unité de méthanisation permettant la valorisation des déchets par fermentation. A terme, cette technologie a le potentiel de couvrir l'ensemble des besoins en gaz de l'hexagone.

Ségolène Royal a inauguré hier une nouvelle station d'épuration à proximité de Strasbourg, la 4e en terme de volume d'eaux usées traitées. Sa particularité : elle sera la première station d'épuration à produire du biométhane, un gaz vert qui peut se substituer à l'usage au gaz naturel. La station de Strasbourg produira 1,6 millions de mètres-cubes par an, soit de quoi chauffer 2 000 habitations basse consommation. Pour la ministre, "le projet que nous inaugurons aujourd'hui est, je l'espère, le premier d'une longue série".

La première station d'épuration productrice de biométhane

Le principe de la méthanisation, mis en oeuvre depuis 2011 en France, consiste à faire fermenter des déchets organiques en milieu chaud et anaérobie (privé d'oxygène), afin de provoquer la production de biogaz qui est alors capté. Ces déchets organiques peuvent être d'origine agricole ou ménagère, mais ce peuvent aussi être des boues d'épuration, comme c'est le cas ici. Par la suite, le biogaz, qui contient des gaz résiduels tels que le CO2, doit être purifié ce qui permet d'obtenir le biométhane, afin d'être injecté sur le réseau. La station d’épuration de Strasbourg est la première mettant en œuvre l’ensemble de ces opérations de sorte à obtenir un biométhane de qualité comparable au gaz naturel déjà présent sur le réseau.

Le biométhane est considéré comme un gaz d'origine renouvelable car il provient de la destruction de déchets qui auraient de toute façon émis des gaz polluants. Sa consommation ne contribue donc pas au réchauffement climatique, contrairement à la combustion du gaz naturel, laquelle revient à rejeter dans l'atmosphère du carbone qui était emprisonné sous le sol depuis des millions d'années. Le biométhane est un des volets de l'économie circulaire prônée par Ségolène Royal.

La méthanisation : un potentiel très vaste

A horizon 2030, le gouvernement souhaite promouvoir le biométhane de sorte à ce qu'il représente 10% de notre mix énergétique. Pourtant, la méthanisation en France a connu un démarrage timide depuis 2011 par rapport aux filières de certains de nos voisins européens. Le territoire compte aujourd'hui 13 unités de méthanisation, ayant la capacité de chauffer 11 000 foyers. Cette progression lente est surtout due aux délais techniques et administratifs encore trop longs, qui freinent les investissements. Ces restrictions sont cependant en passe d'être levées, et GRDF prévoit la connexion de 7 nouvelles installations d'ici la fin de l'année. D'ici 2018, c'est 100 nouveaux sites qui pourraient être connectés.

A long terme, le biométhane en France a le potentiel de couvrir 75 à 100% de la consommation domestique de gaz, ce qui permettrait au pays de s'affranchir de notre besoin en gaz naturel importé. En plus de contribuer à la décarbonation de notre consommation d'énergie, le biométhane offre donc la promesse de contribuer à notre indépendance énergétique. L'essentiel de ce potentiel de développement pour le biométhane réside non pas dans les stations d'épuration, qui ont le potentiel d'alimentation en énergie au mieux 40 000 ménages, mais dans le secteur agricole, le plus vaste en Europe.

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