Les objectifs climat de Paris
La baisse du trafic routier demeure toutefois la réforme la plus impactante en termes de baisses des émissions.

Paris à la traîne sur ses objectifs climat ; Anne Hidalgo reconnait que "les résultats nécessitent d'être améliorés"

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Dans son rapport transmis vendredi à l’AFP, la Chambre Régionale des Comptes (CRC) estime que malgré de “bons résultats” avec son premier plan climat, la ville de Paris reste toutefois en retard sur ses objectifs. Si la transition écologique a été la priorité d’Anne Hidalgo au cours de ces dernières années, la ville lumière peine encore à exprimer son plein potentiel.

Quels étaient les objectifs de la mairie de Paris ?

Les magistrats mettent en exergue les efforts de la ville de Paris face à la lutte contre le réchauffement climatique, précisant par ailleurs que ceux-ci ne sont pas nés hier, avec par exemple la mise en place de bilans carbone dès 2004. En 2007, le premier plan climat adopté sous Bertrand Delanoë entendait réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 75% par rapport à 2004 et se fixait alors trois objectifs pour 2020 :

  • Réduire les consommations énergétiques de 25% ;
  • Augmenter la part des ENR de 25% ;
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25%.

Un bilan mitigé

En 2022, quel est le bilan observé ? À en croire la CRC, nous pourrions le résumer comme étant “bon, mais pas excellent”. En effet, sur les trois objectifs susmentionnés, les résultats entre 2004 et 2008 sont les suivants :

  • Une baisse des consommations d’énergie à hauteur de 5% (hors transports) ;
  • Une part d’ENR à hauteur de 18,4 % dans le mix énergétique ;
  • Une réduction des gaz à effet de serre à hauteur de 20%.

Il est à noter que les émissions liées au trafic routier ont quant à elles chuté de pas moins de 34 %, grâce à une politique “antivoitures” active, impliquant notamment le développement des pistes cyclables, l’augmentation des tarifs de stationnement, etc.

Bien qu’en dessous des résultats escomptés, les objectifs liés à la présence d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique, ainsi que ceux qui concernent les gaz à effet de serre présentent une nette amélioration. C’est toutefois du côté de la baisse des consommations que le bas blesse.
En effet, avec un bilan à -5%, nous sommes bien loins de -25% espérés.

“Les résultats nécessitent d'être améliorés par rapport à la trajectoire visée”

Anne Hidalgo dans sa réponse envoyée le 10 mai et jointe au rapport de la CRC

Pour autant, Anne Hidalgo souligne que la ville n’est pas restée inactive, notamment grâce au programme éco-rénovons Paris qui vise à encourager la rénovation énergétique des immeubles d’habitat privé, réduire leur impact environnemental et lutter contre la précarité énergétique.

L’autre point soulevé par la CRC concerne la baisse des consommations d'énergie dans l'administration. Celle-ci était prévue à -30%, ce à quoi l’élue socialiste oppose le fait que malgré une augmentation de leur surface de près de 10%, leur consommation est quant à elle restée stable entre 2004 et 2013.

De gros projets en perspective

“Nos objectifs sont ambitieux, exigeants mais on ne les change pas et pour les atteindre nous augmenterons nos efforts en matière de sobriété énergétique en passant à 5 000 logements sociaux rénovés par an (contre 4 500) et en triplant le nombre de logements privés rénovés. Nous comptons aussi sur la mobilisation de tous les acteurs du territoire — hôtels de luxe, grands magasins, mais aussi État — pour qu’ils s’alignent sur nos objectifs.”

Dan Lert, adjoint d’Anne hidalgo en charge de la transition écologique et du plan climat

L’adjoint d’Anne Hidalgo plaide donc en rappelant que pas moins de 1000 nouveaux équipements ont été développés à Paris, pour un total de 360.000 m2, tout en reconnaissant toutefois que “le compte n'y est pas” quant à la sobriété énergétique.

Mais avec le second plan “éco-rénovons Paris” présenté l'été dernier, l'élu écologiste compte sur le fait de “quasiment tripler le rythme des rénovations sur le privé par rapport à la précédente mandature”, cela tout en augmentant le rythme au niveau des logements sociaux.

Bien que Dan Lert rappelle la réduction de 34% des émissions de gaz à effet de serre, grâce notamment à la politique menée de front par la mairie de Paris, il consent néanmoins à la nécessité “d’accélérer pour atteindre [les] objectifs en 2030”.

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