Voiture à hydrogène : la fausse bonne idée de 2023 ?

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Les voitures à hydrogène, longtemps présentées comme des alternatives à la mobilité thermique traditionnelle peinent à séduire. Pourtant, la liste des avantages est longue lorsqu’on évoque ce type de véhicule : énergie propre, grande autonomie, recharge rapide… Autant de caractéristiques qui ne suffisent pas à placer le carburant de synthèse au rang de must-have, à l’image de la voiture électrique. Une réputation qui ne risque pas de s’améliorer en 2023…

Les voitures à hydrogène : des prix prohibitifs

À ce jour, les modèles de voitures à hydrogène demeurent peu nombreux. On peut notamment citer le constructeur japonais Toyata et sa Mirai ou encore le Coréen Hyundai, avec sa fameuse Nexo, sortie en 2018. Toutefois ces modèles ont en commun un prix particulièrement prohibitif, qui a de quoi refroidir même les plus téméraires : comptez environ 72 000 € pour la première et 80 000 € pour la seconde. Dans ces conditions, on comprend vite la raison pour laquelle l’achat d’une voiture à pile à combustible reste à ce jour une démarche rare, voire anecdotique. En attestent les 14 ventes de véhicules du genre en 2021. Par ailleurs, c’est sans compter le montant des réparations éventuelles sur ce type de véhicule. En août dernier, Till Westberg, heureux propriétaire allemand d’une Hyundai iX35 F-Cell a, à ce titre, eu la désagréable surprise de se voir honoré d’un devis d’un montant de… 103 764 €, pour le changement de la pile à combustible de son véhicule. Une histoire qui, si elle n'est fort heureusement pas monnaie courante, participe à faire de la voiture à hydrogène un achat pour le moins inhabituel, les automobilistes les plus écolos lui préférant immanquablement l’incontournable voiture électrique. En effet, cette dernière bénéficie, en plus d’une excellente réputation, d’une large gamme de modèles et de prix d’entrée bien plus abordables. Pour une Skoda Citigo-e iV, il faut par exemple compter “seulement” 20 000 €. On est donc loin des 80 000 € de la fameuse Hyundai Nexo !

Toutefois, ne tapons pas trop vite sur la voiture à hydrogène qui, même si elle présente son lot d’inconvénients, n’en est pas moins avantageuse sur bien des points :

  • Un véhicule qui ne produit aucune émission : En fonctionnement, la voiture à hydrogène ne produit que de l’eau et ne dégage ni dioxyde de carbone, ni particules fines.
  • Une meilleure autonomie : Du côté de la voiture électrique, il faut compter une autonomie moyenne de 300 km. La voiture à hydrogène permet de son côté de bénéficier d’environ 650 km, c’est à dire plus du double de son homologue électrique.
  • Un plein express : contrairement à la voiture électrique qui peut nécessiter jusqu’à plusieurs heures de recharge avant de prendre la route, le plein d’hydrogène est identique au plein d’essence traditionnel. Quelques instants suffisent pour remplir son réservoir !

Le casse-tête de la recharge d’hydrogène

Même avec ce lot d’avantages, la France ne compte à ce jour qu’une quarantaine de stations de recharge dédiées aux véhicules à hydrogène. Il faudra donc s’armer de patience et anticiper une bonne somme de kilomètres au compteur avant de parvenir à faire le plein de son véhicule 100% écologique. Un constat qui ne risque pas d’aller en s’améliorant, malgré les bonnes intentions du plan de relance annoncé par le Gouvernement, qui prévoyait 7 200 millions d'euros d'investissements dans cette énergie d'ici 2030. En effet, les acteurs du secteur semblent déserter la zone.

Le Danemark, qui devait compter 19 stations d'hydrogène, pour permettre la mise en place d'un réseau d’ici la fin de l’année 2023, retire ses billes. L'opérateur danois Everfuel, chargé du projet, a pris la décision de faire marche arrière et ses fameuses stations ne verront finalement pas le jour. Pire encore, ses trois stations existantes sont actuellement en cours de fermeture. En cause : une perte d’argent significative. Au cours du premier semestre 2023, l'entreprise aurait déjà perdu pas moins de 11 millions d’euros, dans le cadre de ses opérations de distribution d'hydrogène.

Pas de panique toutefois, l’hydrogène en France ne semble pas encore de son côté avoir dit son dernier mot. En juillet dernier, l’opérateur Hype annonçait son ambition de déployer pas moins de 26 stations hydrogène, rien que sur le territoire francilien avant fin 2025. L’avenir nous dira donc si le pari de l’hydrogène était gagnant.

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