Coupures d’électricité : encore “quelques risques” en février

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Grâce à une météo clémente, couplée à une chute des consommations et un redémarrage progessif du parc nucléaire d’EDF, RTE se montre optimiste concernant les coupures d’électricité hivernales. Ce risque est-il toutefois retombé à zéro ? Mercredi, au micro de franceinfo Xavier Piechaczyk, président du directoire du gestionnaire du réseau d'électricité, RTE, évoquait “une période qui présente [encore] quelques risques”. Alors, qu’en est-il ?

Une baisse des consommations qui se maintient

“L'essentiel des risques est derrière nous”. C’est en tout cas ce qu’a assuré Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE, au micro de franceinfo, ce mercredi 18 janvier. Plusieurs facteurs expliquent cette affirmation optimiste de la part du porte-parole de RTE, à commencer par une chute des consommations d’énergie. Selon les dernières données du gestionnaire de réseau, le niveau de consommation d'électricité a baissé de 7,5 % au cours de la semaine dernière - du 9 au 15 janvier - par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019) à la même période. Sur les quatre dernières semaines hivernales, de mi-décembre à mi-janvier - cette baisse atteint 8,2%.

Dans cette baisse, “la mobilisation nationale réussie en faveur des économies d'énergie joue un rôle important”, estime le gestionnaire du réseau électrique, RTE. Au cours de sa synthèse hebdomadaire de la consommation électrique, publiée mardi soir, RTE précise notamment qu’“il est désormais solidement établi que [cette baisse des consommations] concerne tous les secteurs d'activité et ne s'explique ni uniquement, ni majoritairement, par une baisse de l'activité économique dans l'industrie”. Il “demeure difficile de distinguer dans ce mouvement les parts respectives de sobriété choisie et de contrainte économique” précise toutefois le gestionnaire. Autrement dit, difficile de savoir si cette baisse des consommations est liée à un véritable effort de sobriété énergétique ou à la hausse exponentielle des factures énergétiques des Français. Elle n’en demeure pas moins suffisamment significative pour participer à éloigner autant que possible le risque de coupures d’électricité évoqué au début de l’hiver.

Le retour en demi-teinte du parc nucléaire d’EDF

Autre facteur encourageant, la reprise progressive de la production du parc nucléaire d’EDF. En effet, en cette mi-janvier, seuls 12 réacteurs demeurent à l’arrêt, contre plus d’une trentaine à la fin de l’été dernier. La France compte donc maintenant 44 réacteurs actifs sur les 56 que compte EDF.

En décembre 2022, ce sont ainsi 27,9 TWh d’électricité qui ont été produits par les centrales de l’énergéticien français, contre seulement 21,6 en novembre dernier et 20,2 au mois d’octobre. Une production encourageante mais néanmoins inférieure à celle constatée à la même période de l’année précédente et équivalente à 31,5 TWh.

Si ce retour en force du parc nucléaire a de quoi rassurer, il n’en demeure pas moins fragile. En effet, avec une production inférieure à la normale, il suffirait de peu pour qu’un nouvel incident vienne terrasser les efforts soutenus de l’énergéticien hexagonal. Si la réglementation permet à RTE d’imposer à EDF que la production électrique ne baisse pas, y compris en période de grève, il n’en est pas de même concernant le calendrier de maintenance. Le gestionnaire de réseau espère donc qu’il ne survienne aucun retard dans les redémarrages de réacteurs attendus, sans toutefois pouvoir maîtriser cette donnée. Xavier Piechaczyk assure toutefois que “la trajectoire de la disponibilité du nucléaire est conforme aux prévisions publiées en septembre”.

Un facteur météo essentiel

Si la météo clémente a permis d'économiser les stocks de gaz, elle a également bénéficié à la production d’électricité. En effet, grâce à des vents favorables, les éoliennes hexagonales ont contribué à permettre au pays de retrouver son statut d’exportateur net d’électricité, après des mois difficiles. “Depuis le 1er janvier, le solde net d’exportation d’électricité s’élève à 1,4 térawattheure (TWh)”, indiquait par ailleurs la semaine dernière RTE à l’AFP.

“La consommation extrêmement basse, des éoliennes qui produisent à fond et un nucléaire qui produit dans la moyenne prévue par RTE, tout cela fait qu'on est exportateur net d'électricité et que plus personne ne parle de coupures.”

Nicolas Goldberg, expert énergie au cabinet Colombus Consulting, interrogé par l’AFP

Toutefois, si les conditions climatiques se sont avérées positives à tous points de vue, elles demeurent incertaines pour les semaines à venir. Aussi le président du directoire de RTE precise t’il qu’“il reste encore une période qui présente quelques risques autour de la deuxième quinzaine de février”, en cas de “vague de froid importante et longue”. “Il peut y avoir une bulle de froid fin février, on l'a déjà vu en France”.

Le risque de coupures d’électricité s’est donc éloigné à mesure des avancées hivernales, mais il n’en demeure pas moins envisageable. C’est pourquoi, particuliers et professionnels sont appelés à maintenir leurs efforts en matière d’économies d’énergie.

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