Gazprom livre à nouveau du gaz en Ukraine

Mis à jour le
min de lecture

Le groupe russe Gazprom a repris ses livraisons de gaz à destination de l’Ukraine, après un accord scellé fin septembre entre Moscou et Kiev. Une bonne nouvelle pour l’approvisionnement de l’Union européenne. 

Gazprom rouvre les vannes. Le géant moscovite des hydrocarbures a annoncé la reprise des livraisons de gaz en direction de l’Ukraine ce lundi 12 octobre. La fourniture de gaz russe à son voisin était interrompue depuis le 1er juillet dernier en raison du conflit qui oppose Kiev et Moscou depuis la révolution de février 2014. 

Réserves minimales de gaz

Gazprom précise que le gouvernement ukrainien a demandé la quantité maximale de gaz pouvant être livrée quotidiennement, soit 114 millions de mètres cubes. Les réserves ukrainiennes en gaz devraient remonter à 17 milliards de mètres cubes d'ici le 21 octobre, soit le seuil minimal pour assurer à la fois l’approvisionnement des Ukrainiens et la fourniture de l’Union européenne.

Pour son gaz, l’UE dépend à la fois de la Russie, qui livre une partie du gaz consommé sur le territoire européen, et de l’Ukraine, par laquelle transitent les gazoducs nécessaires à l’acheminement des hydrocarbures. Pour assurer idéalement la fluidité des livraisons vers l’Europe tout en assurant ses propres besoins, Kiev doit disposer de 19 milliards de mètres cubes de gaz en réserve. A la fin du moins d’août dernier, le stock ukrainien n’était que de 13 milliards, faisant craindre une pénurie et une forte hausse de prix dans l’UE à l’approche de l’hiver. L’Europe consomme chaque année 130 milliards de mètres cubes de gaz russe.

La fin de la guerre du gaz ?

Mais Moscou et Kiev sont finalement parvenus à un accord le 26 septembre dernier à Bruxelles. La Russie a consenti à un geste de bonne volonté en baissant le prix de son gaz, tandis que l’UE s’est engagée à faciliter le paiement ukrainien en jouant les intermédiaires de confiance auprès de la Banque mondiale et du FMI.

Ce compromis est venu mettre fin à des mois d’interruption des livraisons de gaz russe en Ukraine à la suite de la révolution de Kiev, de l’annexion de la Crimée par Moscou et des affrontements dans le Dombass, région revendiquée comme sienne par la Russie.

Gazprom dans une situation délicate

Pour Gazprom, cet accord est une excellente nouvelle, qui jette toutefois une lumière crue sur les difficultés financières du géant gazier. Détenu à 51% par l’Etat russe, le groupe est empétré dans la construction de son futur gazoduc, appelé South Stream, passant par la Turquie et la Bulgarie. Il était prévu qu’il alimente l’Europe en gaz dès 2015. La production de Gazprom en hydrocarbures n’a jamais été aussi faible depuis la chute du Mur de Berlin. L’entreprise souffre de la chute des prix sur le marché de l’énergie et du ralentissement de la croissance chinoise.

Partager cet article !

  

Les articles "énergie" les plus lus