Internet face au réchauffement climatique : comment Google économise-t-il de l'énergie ?

Google utilise une énergie folle pour refroidir ses centres de données ou plus communément appelés data centers. 40% d'économie d'énergie, c'est ce que prévoit le système d'intelligence artificielle créé par une des sociétés de Google, Deepmind. L'intelligence artificielle semble, en plus d'être révolutionnaire, un bon compromis.
L'intelligence artificielle au service du refroidissement des data centers Google
Les équipes d'ingénieurs de Google travaillent d'arrache-pied depuis 2016 pour permettre aux serveurs qui peuplent les data centers d'éviter la surchauffe et d'assurer aux internautes une utilisation optimale des multiples applications qu'ils proposent : Google email, le moteur de recherche Google qui est le plus utilisé au monde, Google Cloud etc. Par chance, ces centres de données sont équipés de climatisation et de ventilateurs pour les aider à rester à une température adéquate mais ces installations demandent une gestion permanente pour fonctionner correctement et dans les meilleures conditions.
L'intelligence artificielle voulue par Deepmind, société de Google, propose quant à elle de gérer plus précisément la consommation d'énergie et il s'agit d'une première. Grâce à un système doté d'algorithmes puissants et stockés sur le cloud Google, cette intelligence artificielle permet de gérer la consommation nécessaire à l'envoi des données dans le monde. Elle permettait jusqu'ici un contrôle optimisé de la consommation d'énergie et émettait des conseils à destination des responsables de ces centres. Mais à partir du mois d'août, Google a annoncé que ce système était en phase de devenir complètement autonome.
Les résultats annoncés par Deepmind sont déjà probants. Les performances, c'est-à-dire, l'apport d'énergie en Kw pour le volume à rafraîchir en tonne, sont passées de 12% lors des premiers essais à 30% en quelques mois affirment les ingénieurs.
Sur le blog de Deepmind, trois ingénieurs expliquent comment fonctionne cette nouvelle technologie. Plusieurs étapes sont nécessaires au processus :
- Toutes les cinq minutes, l'intelligence artificielle (IA) basée sur le cloud de Google capte l'état du système de refroidissement du centre de données à partir de milliers de capteurs et l'envoie à un réseau complexe de données, qui dicte ensuite les actions pour la consommation énergétique future.
- Le système d'IA identifie alors les actions qui minimiseront la consommation d'énergie tout en satisfaisant un ensemble robuste de contraintes de sécurité.
- Ces actions sont renvoyées au data center de Deepmind, où elles sont vérifiées par le système de contrôle local puis mises en œuvre.
Qu'est-ce qu'un data center ?
A ce jour, il s'agit de sites physiques qui réunissent toutes sortes de serveurs permettant le stockage, l'envoi et la réception de données. Sans ces centres de données, Internet ne peut plus exister. Ils sont donc indispensables dans le monde dans lequel nous vivons.
Ces bijoux de technologie ne sont pas sans conséquence pour l'environnement : ils nécessitent beaucoup d'espace, même si en 40 ans, les machines informatiques ont considérablement réduit leur taille. Mais surtout, les data centers consomment énormément d'énergie. Or, qui dit énergie dit production de chaleur et donc impact sur le réchauffement climatique, alors que la température globale menace d'augmenter de deux degrés d'ici à 2050. Ainsi, ces derniers représentaient en 2015, 4% de la consommation énergétique mondiale. Les spécialistes disent que l'énergie consommée croît de 4% chaque année. Depuis le 1er janvier 2018, d'après les analyses de Planetoscope, les data centers en sont déjà à plus de 48 milliards de kWh.
Google n'est pas le seul à vouloir contrer le réchauffement climatique pour sauver internet

Nombreuses sont les entreprises qui ont trouvé des solutions : installer leurs serveurs dans les pays nordiques où le climat est plus favorable. Plus récemment, en juin dernier, Microsoft a installé un de ses data centers, dans la mer du Nord, non loin des côtes écossaises : la construction insubmersible de 12 mètres de long abrite ainsi 864 serveurs qui sont, pour l'instant, certains de rester au frais.