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MaPrimeRénov’ 2025 et 2026 : les nouvelles règles à connaître

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À partir de septembre 2025, puis début 2026, MaPrimeRénov’ change de cap : aides recentrées, conditions durcies, forfaits supprimés. Derniers arrêtés avant la démission du Premier ministre, ils marquent un virage net dans la politique de rénovation énergétique. Les ménages vont devoir s’adapter pour maintenir un bon niveau d’aide.

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Décret du 8 septembre 2025 : un recentrage sur les passoires thermiques

Le décret du 8 septembre 2025 relatif aux conditions d'éligibilité à MaPrimeRénov' redessine en profondeur les règles d'accès à l'aide, avec un recentrage assumé sur les logements classés E à G.

Il recentre le dispositif sur les logements classés E, F ou G, écarte certains travaux du parcours par geste, et supprime le bonus "sortie de passoire". Les particuliers devront s'adapter à ces nouvelles règles dès septembre 2025, avec des changements qui pourraient impacter directement le montant des aides obtenues.

Contexte et objectifs

  • MaPrimeRénov' évolue à nouveau
    L'objectif est clair : concentrer les moyens publics sur les rénovations les plus prioritaires. En ligne de mire : les logements énergivores classés E, F ou G.
  • Avec ce décret, l'État supprime les effets de doublon entre les aides existantes
    Le bonus « sortie de passoire », jugé redondant, disparaît. Le Parcours accompagné, plus exigeant, devient réservé aux logements les plus mal notés. Le Parcours par geste, lui, reste accessible plus longtemps… mais uniquement pour les maisons très mal classées
  • L'enjeu est aussi budgétaire
    En ciblant mieux les aides, le gouvernement espère limiter les dépenses tout en accélérant les rénovations les plus urgentes

Ce qui change pour les particuliers

  1. Le Parcours accompagné devient exclusif aux passoires thermiques
    Il est désormais réservé aux logements classés entre E et G avant travaux. Impossible d'y accéder avec un logement D ou mieux, même avec un gros projet de rénovation.
  2. Suppression du bonus "sortie de passoire"
    Ce bonus, qui s'ajoutait à l'aide principale pour les travaux de rénovation énergétique permettant de passer sous le seuil F, est supprimé. L'aide devient plus lisible, mais certains projets perdent un petit coup de pouce.
  3. Parcours par geste prolongé mais restreint
    Bonne nouvelle : il reste accessible jusqu'au 31 décembre 2026, mais uniquement pour les maisons individuelles classées F ou G. Autre assouplissement : il n'est plus obligatoire d'y inclure un geste de chauffage pour en bénéficier.
  4. Travaux non éligibles supprimés
    Deux forfaits disparaissent du dispositif : les chaudières biomasse et l'isolation des murs (dans le parcours par geste uniquement).

Les règles changent, et elles ne laisseront pas tout le monde à égalité face à la rénovation.

Calendrier d'entrée en vigueur

Deux dates à retenir :

  • 30 septembre 2025 : toutes les nouvelles règles du décret s'appliquent (sauf exception)
  • 1er janvier 2026 : les modifications de l'annexe 1 prennent effet (suppression de certains forfaits)

⚠️ Ces règles s'appliquent uniquement aux demandes de prime déposées à partir de ces dates. Les dossiers déjà validés ne sont pas concernés.

Arrêté sur les modalités financières : plafonds, taux et bonus supprimés

Révisions des plafonds et taux de subvention

Selon le nouvel arrêté du 8 septembre 2025 portant sur les modalités de calcul de l'aide MaPrimeRénov', le barème d'aide est simplifié et recentré autour de deux plafonds de dépenses.

Deux plafonds de dépenses sont désormais fixés :

  • 30 000 € pour un gain de 2 classes énergétiques
  • 40 000 € pour un gain de 3 classes ou plus

Ce qui change vraiment, ce sont les taux de subvention. Le montant de l'aide ne dépend plus du niveau de performance atteint. Il repose uniquement sur les revenus du foyer :

  • Désormais, les ménages aux ressources intermédiaires obtiennent 45 % d'aide
  • Les ménages aux ressources supérieures, eux, n'ont droit qu'à 10 %, quelle que soit la performance finale

Parcours par geste : simplifications et prolongation

Sans remettre à plat le dispositif, l'arrêté allège certaines contraintes.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) ne sera finalement pas exigé avant le 1er janvier 2027. Cela laisse une plus grande souplesse aux particuliers pour monter leur dossier, surtout en maison individuelle.

En parallèle, plusieurs travaux jusqu'ici aidés ne seront plus financés. C'est le cas des chaudières biomasse et de l'isolation des murs (isolation des murs par l'intérieur et isolation des murs par l'extérieur), deux forfaits supprimés de la liste des dépenses éligibles dans le parcours par geste.

Valorisation de l'attestation énergétique

Le texte introduit un nouvel outil administratif : l'attestation de classe énergétique. Elle permet de justifier, en complément du DPE ou de l'audit, du niveau de performance du logement avant et après travaux.

Cette attestation prend en compte le nouveau facteur de conversion de l'électricité (énergie finale → énergie primaire), entré en vigueur en août 2025. En clair : si l'attestation indique une classe plus favorable que le DPE, c'est elle qui fait foi.

Cette mesure répond à une critique fréquente des professionnels : l'écart entre la réalité du projet et les données officielles du DPE. Elle devrait aussi simplifier l'accès aux aides pour les ménages engagés dans une rénovation ambitieuse.

Arrêté sur les critères techniques et l'éco-PTZ : vers plus de clarté

Moins de contraintes pour les rénovations globales

Le dernier arrêté publié au Journal officiel le 8 septembre 2025 relatif aux critères techniques d'éligibilité supprime plusieurs freins techniques et harmonise les règles entre MaPrimeRénov' et l'éco-PTZ : l'exigence de performance Ubat, qui mesure la déperdition thermique globale du logement. Ce retrait facilite la réalisation de rénovations ambitieuses, en particulier celles visant un gain de 4 classes énergétiques ou plus.

Les projets très performants ne seront donc plus bloqués par un indicateur unique, parfois incompatible avec certaines configurations de chantier. C'est un assouplissement attendu par les professionnels, surtout dans les zones où les marges techniques sont limitées.

Clarification des règles entre MaPrimeRénov' et éco-PTZ

L'arrêté vient aussi harmoniser les critères techniques entre les deux dispositifs :

  • Certains gestes non éligibles à MaPrimeRénov' par geste, comme l'isolation des murs, restent finançables via l'éco-PTZ
  • Chaque aide dispose désormais de ses propres exigences, plus lisibles et mieux adaptées à son objectif

Autre nouveauté : la mise à jour de l'attestation de fin de travaux, désormais alignée avec les nouvelles règles. Elle inclut une exigence de résistance thermique minimale pour certains gestes, comme l'isolation des murs (≥ 3,7 m².K/W en éco-PTZ).

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