Enfin une baisse du prix des pellets de bois ?

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Suite à la crise des prix de l’énergie et la recrudescence du recours au bois, l’année 2022 a connu une forte hausse du prix des pellets de bois, affectant les nombreux Français qui utilisent aujourd’hui cette méthode de chauffage. Cette flambée des prix s’est également accompagnée d’un risque de pénurie durant l’hiver. Quelle est la situation à l’approche du mois de mars 2023 ?

Les pellets de bois, une source de chauffage alternative et avantageuse

Les chaudières à granulés ou pellets utilisent un combustible dérivé du bois, le granulé de bois. Ces petits cylindres sont fabriqués à partir de résidus, sciures et copeaux issus de l’industrie du bois. Les pellets présentent plusieurs avantages :

  • Un impact écologique moindre ;
  • Une efficacité énergétique importante ;
  • Un coût économique dérisoire en comparaison à d’autres énergies comme l’électricité ou le fioul.

Seul bémol : le prix d’une chaudière à granulés est encore très élevé, oscillant entre 10 000 et 20 000 euros en moyenne. Heureusement, certaines subventions et aides de l’État soutiennent en partie l’investissement réalisé. De plus, les économies réalisées sur la consommation d’énergie permettent de rapidement rentabiliser l’achat initial. On estime en effet que pour des conditions équivalentes, une facture de chauffage aux pellets de bois est en moyenne 30 % plus faible qu’une facture de chauffage à l’électricité, au gaz ou au fioul.

L’année 2022, marquée par une montée en flèche des prix des pellets

Comme les autres sources d’énergie, les pellets de bois ont subi de plein fouet la hausse des prix de l’énergie. TotalEnergies estime ainsi que la tonne de pellets a vu son prix pratiquement doubler en un an, passant de 280 euros en juillet 2021 à 550 euros un an plus tard.

Les raisons de cette augmentation sont multiples :

  • Une hausse des coûts de production des pellets, en particulier des coûts fixes, en raison de la flambée des prix de l’énergie et des matières premières ;
  • Les embargos économiques en conséquence de la guerre en Ukraine, limitant les importations de pellets russes. La Russie est en effet le deuxième producteur mondial de granulés de bois, avec 2 millions de tonnes produites en 2019 d’après l’association Propellet ;
  • Une demande de pellets en France plus de deux fois supérieure à son niveau de 2021, malgré une hausse effective de la consommation de seulement 12 à 13 %. En cause : une tendance des consommateurs à sur-stocker par crainte de coupures d’électricité durant l’hiver.

Ces différents éléments provoquent des tensions sur le marché des pellets, qui se traduisent alors par une augmentation des prix.

Pour soutenir les ménages français affectés par cette montée des prix, le Gouvernement a mis en place un chèque énergie bois. D’une valeur allant de 50 à 200 euros, il est attribué selon des conditions de revenu et concerne près de 2,6 millions de ménages.

Bon à savoir Il est possible de demander à bénéficier de son chèque énergie bois jusqu’au 30 avril 2023 en se rendant sur le site chequeboisfioul.asp-public.fr.

Depuis février 2023, le prix des pellets de bois diminue

La fin de l’hiver approche : depuis début février, le prix des pellets semble revenir progressivement à la normale. Éric Vial, directeur de l’association nationale du chauffage au granulé de bois Propellet, a en effet annoncé que les pellets coûtent aujourd’hui aux alentours de 500 € la tonne, contre 700 € en fin d'année 2022.

Les raisons de cette baisse : une adaptation efficace de la filière, accompagnée d'un hiver plutôt doux et d'une réduction de la demande. Le marché, très tendu à l’approche de l’hiver 2022, s’est progressivement détendu à partir de décembre. De nombreux consommateurs auraient en effet acheté des pellets en grande quantité et plus tôt qu’à leur habitude en 2022, inquiets face à la flambée des prix de l’énergie. Un pic de demande qui aurait créé une “sensation de pénurie” et obligé les professionnels à augmenter significativement la production mais également à recourir à des importations plus importantes et beaucoup plus chères. D’après les informations de Propellet, 270 000 tonnes supplémentaires ont ainsi été produites et 160 000 tonnes ont été importées. La filière a su s’adapter grâce à ces mesures, ce qui a permis d’éviter la pénurie. Les prix ont donc progressivement recommencé à baisser.

Une diminution qui reste à nuancer

Si les prix des pellets de bois se réduisent peu à peu, la prudence reste de mise. En effet, le directeur de l’association Propellet alerte sur le fait que les prix ne retrouveront sans doute pas leur niveau de 2021, estimés à environ 300 euros la tonne. La crise de l’énergie affecte toujours fortement les coûts de production des entreprises, ce qui se répercute nécessairement sur les prix.

Il faut également mentionner que cette diminution des prix est encore inégale selon les régions. À en croire les déclarations de Propellet, cela s’explique par une “grande disparité de prix”, en raison de la variabilité des stocks d’une entreprise à l’autre. Les entreprises dont les stocks sont encore hauts continuent en effet d’afficher des prix élevés.

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