Le spectre d'un nouveau blackout plane sur l'Espagne (malgré le bouclier anti-pannes)
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Cinq mois après le black-out historique qui a plongé l'Espagne dans le noir, de nouvelles secousses ébranlent le réseau électrique. Fin septembre, des "anomalies de tension" ont de nouveau été détectées, ravivant les craintes d'une nouvelle panne majeure. Un paradoxe inquiétant, car ces incidents surviennent alors même que le pays a mis en place un coûteux "bouclier anti-blackout", basé sur une plus grande consommation de gaz.
Le réseau espagnol de nouveau sous haute tension
Selon plusieurs sources internes citées par le journal espagnol EL MUNDO, les techniciens de Red Eléctrica (REE), le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Espagne (l'équivalent de RTE en France), ont fait face à de "fortes anomalies" de tension à plusieurs reprises fin septembre 2025. Bien que ces pics n'aient pas atteint la gravité de ceux du 28 avril, ils ont provoqué un "climat de nervosité" au sein des équipes de contrôle.
Cette information, que Red Eléctrica dément officiellement, est d'autant plus préoccupante qu'elle survient dans un contexte de vigilance extrême. Depuis la grande panne d'avril, le réseau est opéré en "mode renforcé", un état d'alerte permanent qui vise précisément à éviter ce type d'incident.
Le "bouclier anti-blackout" : une solution coûteuse et polluante
Pour garantir la stabilité du réseau après la crise, Red Eléctrica a été contrainte de changer radicalement sa méthode de gestion. Alors que la priorité était donnée à un mix énergétique le plus vert et le moins cher possible, le gestionnaire a mis en place un "bouclier" de sécurité qui repose sur deux piliers :
- Une plus grande utilisation des centrales à gaz : Ces centrales, plus pilotables, sont sollicitées davantage pour assurer la stabilité, même si leur production est plus chère et plus polluante.
- Des restrictions sur les énergies renouvelables : La part des énergies solaire et éolienne, plus variables, est parfois limitée pour ne pas fragiliser le système.
Cette stratégie a un coût direct pour le consommateur, qui se traduit par une facture d'électricité plus élevée. Le fait que des anomalies surviennent malgré ce bouclier pose donc la question de son efficacité et de sa pérennité.
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Les énergies renouvelables au cœur des nouvelles perturbations ?
Selon les sources internes, ces nouvelles instabilités seraient liées aux ajustements en cours dans le secteur des énergies renouvelables. Suite au black-out d'avril, les régulateurs ont mis à jour en urgence une norme technique (le "Procédimiento de Operación 7.4") pour obliger les parcs solaires et éoliens à participer activement à la régulation de la tension du réseau, une tâche jusqu'ici réservée aux centrales traditionnelles.
Les anomalies de septembre seraient donc apparues pendant que des centaines de producteurs renouvelables effectuaient des tests sur leurs équipements pour se conformer à ces nouvelles règles. Cela suggère que l'intégration des renouvelables pour stabiliser le réseau s'avère plus complexe et délicate que prévu.
Une nouvelle mesure pour "gagner du temps"
Face à ces difficultés, Red Eléctrica a récemment pris une nouvelle mesure technique : ralentir la vitesse à laquelle les centrales renouvelables peuvent augmenter ou baisser leur production (les "rampes de puissance"), la faisant passer de 2 minutes à 15 minutes.
Si Red Eléctrica affirme que cette décision vise à "réduire les dynamiques rapides" et n'est pas nouvelle, des sources techniques internes offrent une autre lecture : en forçant le réseau à fonctionner plus lentement, le gestionnaire se donne plus de temps pour réagir aux fluctuations et garder le contrôle, notamment dans les régions à forte concentration d'énergies renouvelables comme l'Andalousie ou l'Estrémadure.
Cette situation illustre la fragilité de la transition énergétique espagnole. Pris en étau entre la nécessité d'intégrer les renouvelables et l'impératif de sécurité du réseau, le système électrique espagnol navigue à vue, avec des solutions temporaires coûteuses qui ne semblent pas encore avoir résolu les problèmes de fond.
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