Bûches, pellets de bois : découvrez ces 5 erreurs à éviter à tout prix !
À en croire les données de l’Agence de la transition écologique (Ademe), pas moins de 6,5 millions de foyers en France se chaufferaient actuellement au bois. Les prix élevés de l’énergie pourraient même pousser davantage de foyers à se tourner vers ce mode de chauffage, moins onéreux sur le long-terme. Toutefois, si le chauffage au bois peut s’avérer une option intéressante, il exige une gestion rigoureuse de ses stocks et un entretien régulier de ses appareils. Voici une liste de cinq erreurs à éviter pour les aficionados du chauffage au bois.
Se ruer sur les granulés de bois au dernier moment
Si la crise énergétique - qui a mis à mal les consommateurs durant l’hiver 2022/2023 - a propulsé le chauffage au bois au premier rang des modes de chauffage, elle s’est également révélée périlleuse en matière d’approvisionnement.
Une étude Ifop/Poujoulat menée à l’automne 2022, soulignait une augmentation de 20 à 25% des installations d’équipements de chauffage au bois, par rapport à l’année 2021. Or, cet engouement soudain a eu de quoi déstabiliser la filière consacrée aux granulés ou pellets de bois, qui comptent parmi les combustibles favoris de ces nouveaux adeptes du bois. La filière des granulés de bois a ainsi dû faire face à une hausse exponentielle de sa clientèle, mais aussi à une tendance accrue au surstockage.
Pour minimiser le risque de pénuries, notamment lors des pics de froid, il s’avère donc essentiel de ne pas attendre la dernière minute avant de constituer son stock hivernal. En plus de participer à raisonner la demande, l’anticipation de ses achats de pellets de bois permet d’éviter de subir des hausses des prix soudaines, liées à une explosion de la demande. L’été dernier, la tonne de granulés de bois était vendue 550 euros, contre 280 euros au cours de l’été 2021.
Enfin, éviter les périodes de pics de demandes permet également de se prémunir face aux éventuelles escroqueries, qui se multiplient à l’approche de l’hiver. L’an dernier, de nombreux sites de e-commerces spécialisés dans la vente de pellets de bois et pratiquant des méthodes frauduleuses ont été recensés.
Commander des quantités de bois trop importantes
Si la tentation de maximiser ses stocks de bois à l’approche de l’hiver peut être grande pour certains consommateurs - qui craignent de se heurter à une pénurie - elle n’en demeure pas moins une mauvaise pratique, comme l’a d’ailleurs rappelé l’association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, Propellet, l’an dernier. L’association soulignait un “décalage” entre l’offre et la demande qui mettait à mal la production de pellets de bois. Propellet prévoit toutefois une augmentation de la production d'un million de tonnes d'ici 2024, pour répondre aux besoins de la nouvelle clientèle.
Acheter des quantités supérieures aux besoins de son foyer impose d’importantes tensions à la filière. La production de ce combustible étant continue, il est donc préférable d’acheter des stocks tout au long de l’année.
Trop acheter peut également jouer sur les prix des granulés de bois. Puisque la demande augmente sur une seule période, celle-ci fait sensiblement augmenter le prix de vente des pellets de bois. De plus, les granulés de bois ne se conservent pas éternellement et peuvent perde leurs propriétés s'ils sont stockés trop longtemps. C’est pourquoi l’Ademe invite les consommateurs à ne pas acheter des “sacs de granulés à l’avance [s’ils] ne prévoient pas de les utiliser dans l’année”.
Choisir la mauvaise saisonnalité pour acheter son bois
La rentrée et l’arrivée de l’automne poussent déjà les consommateurs à anticiper l’hiver et à se fournir en bois. Mais avant de se lancer dans l’achat de bois de chauffage, il est essentiel de s’assurer que le mois s’y prête.
En effet, les prix changent selon la demande. Plus on approche de l’hiver et plus ceux-ci sont susceptibles d’être élevés. Les meilleures saisons pour se procurer du bois de chauffage demeurent le printemps et l’été. Périodes durant lesquelles la demande est en baisse et l’offre plus importante. De plus, l’achat de bois de chauffage à une période plus propice permet d’éviter d’allonger les délais de livraison. Il est également préférable de recevoir son bois lors d’une saison sèche, afin qu’il conserve toutes ses propriétés calorifiques.
Ces recommandations concernant les périodes d’achats les plus propices sont donc principalement liées au climat, mais d’autres critères peuvent également influer sur le prix du bois. À titre d’exemple, les bûches de bois de chauffage subissent actuellement une hausse des prix. La stère de bois, habituellement vendue “entre 50 € et 70 €”, d’après Eligo Chauffage, présente actuellement un coût supérieur à 80 €. Cela s’explique par la multiplication des incendies de forêt ou encore une augmentation soudaine de la demande.
En revanche, les granulés de bois qui ont connu une explosion des prix l’hiver dernier, sont plutôt à la baisse en septembre 2023, grâce à une demande en baisse. Suivre les tendances de prix et la saisonnalité de la demande est essentiel lorsque l’on se chauffe au bois.
Ignorer les alternatives de chauffage au bois
Autre erreur à éviter : ne pas se tourner vers les alternatives au bois de chauffage ou aux granulés de bois. Il existe notamment ce que l’on appelle les “agro-pellets”, fabriqués à partir de résidus de culture. Ces pellets écologiques sont une option souvent moins coûteuse que les granulés de bois. Leur production est généralement petite et locale, mais demeure une option intéressante. Parmi ces agro-pellets on trouve :
- Les pellets à base de résidus d’élagage ;
- Les pellets à base de marc de café ;
- Les pellets fabriqués à partir de résidus de palettes ;
- Les pellets à base de noyaux d’olive ;
- Les pellets à base de feuilles mortes ;
- Les pellets de chanvre ;
- Les pellets de lin.
La liste est non-exhaustive. Ces pellets nés du recyclage de matières organiques offrent une qualité de chauffage égale à celle du bois. Il est toutefois nécessaire de trouver les producteurs locaux qui commercialisent ces agro-pellets.
Mal stocker son bois, ne pas entretenir ses équipements
Un mauvais stockage du bois accroît le risque de lui faire perdre ses propriétés et de le rendre inutilisable. Pour rappel, le bois doit être sec afin d’assurer un feu de qualité. Il est donc essentiel de le conserver dans un endroit sec ou de le disposer à l’abri de la pluie, s’il est stocké à l’extérieur.
Pour les bûches de bois de chauffage, il faut laisser l’air circuler entre les bûches et sous la pile. “L’idéal est de stocker le bois de chauffage dans un abri couvert, contre un mur. L’espace doit être bien ventilé et aéré par le dessous”, estime l’Ademe. Si l’on stocke son bois à l’extérieur, il est également recommandé de rentrer celui-ci 48 heures avant de le faire brûler dans son poêle ou sa cheminée.
“Si vous utilisez des granulés en sac, stockez-les dans un espace bien ventilé et non humide. Pour les isoler du sol, vous pouvez les surélever sur une palette, par exemple”, recommande également l’organisme.
Côté équipements, il est important de procéder à un entretien régulier de sa cheminée ou de son poêle à granulés. “Un appareil performant bien utilisé permet de réduire jusqu’à 10 fois l’émission de particules fines. Un appareil mal utilisé pollue plus, ne chauffe pas et coûte plus cher”, explique encore l’agence de la transition énergétique. Il faut donc penser à faire ramoner sa cheminée au moins une fois par an. Le poêle à granulés exige, quant à lui, un nettoyage régulier qui consiste à retirer les cendres ou encore nettoyer sa vitre.