Fintech : Tout savoir sur ces startups qui bousculent les banques

Fintechs : de quoi s’agit-il ? Fréquemment employé, le terme de Fintech (Finance Technologie) est pourtant rarement défini. Nombreuses sont les entreprises se présentant comme Fintech et le thème de la concurrence entre Fintech et banque est récurrent dans les médias. Pour y voir clair, Selectra vous propose une définition de la Fintech et un panorama sur ce nouveau secteur. Qu'est-ce qu'une fintech ? Selectra vos répond.
Sommaire :
C'est quoi une Fintech ?
Définition d’une Fintech
Une Fintech est une entreprise qui développe une technologie numérique innovante pour optimiser un service financier. Les Fintechs cherchent à proposer des services financiers plus efficaces et à moindre coût. Le terme de Fintech remonte aux années 1980 et résulte de la contraction des mots finance et technologie.
Les Fintechs sont généralement des startups, c’est-à-dire des entreprises jeunes, anticipant une forte croissance, et fondant leur activité sur une innovation. Cependant de grands groupes, ancrés de longue date dans l’innovation des services financiers, se présentent parfois comme des Fintechs. De jeunes entreprises de la Fintech ont également connu un fort succès et rapidement dépassé l’échelle d’une startup ; on parle parfois de scale-ups Fintechs.
83% des Français ne connaissent pas les Fintech, portant ils sont nombreux à les utiliser dans le savoir. (Deloitte - Les Français et les Fintech)
Plusieurs sortes de Fintech : Paytech, Roboadvisor, Insurtech,...
Pour une définition plus précise, on peut distinguer plusieurs catégories de Fintech.
Type de Fintech | Définition | Exemples |
---|---|---|
Paytech | Solution d’optimisation de tous types de paiements | Leetchi, Le PotCommun, Lydia, Pumpkin, IbanFirst, Obvy |
Roboadvisor | Conseil en investissement et gestion de portefeuille numérisés voire automatisés | Yomoni, Marie Quantier, Advize, WeSave, Nalo |
Insurtech | Innovation numérique dans le domaine de l’assurance | Alan, Shift Technology, Minalea, Testamento, Inspeer |
Regtech | Innovation destinée à simplifier le suivi des contraintes réglementaires financières | Amfine, Scaled Risk, Neuroprofiler, Fortia |
Néobanque | Banque dématérialisée proposant des services bancaires innovants et à moindre coût | Revolut, N26, Nickel, Orange Bank, Qonto, Shine, Ditto Bank |
Cash management | Solution numérique de gestion des dépenses personnelles ou des flux de trésorerie d’une entreprise | Linxo, Bankin, Yolt, Gest4U |
Crowdfunding ou Crowdlending | Plateforme de financement participatif faisant appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet | KissKissBankBank, Credit.fr, WiSeed, Bolden, WeShareBonds |
Comparateur | Solution de comparaison de produits financiers (comptes bancaires, crédits, placements, etc.) | Selectra, MeilleureBanque |
Les Fintech ne cessent d’innover, aussi ces quelques catégories ne sont-elles pas exhaustives. Certaines Fintech, pionnières sur un marché, n'appartiennent à aucune de ces catégories. Un exemple : Yelloan, une startup qui simplifie l’accès au crédit.
Les Fintech en France
Paris et la France : un hub pour les Fintech
Dans le domaine des Fintechs, la France se montre particulièrement dynamique. L’association professionnelle France Fintech identifie 350 Fintechs en France en 2018, parmi lesquelles 234 exercent une activité régulée par l’ACPR ou la Banque de France.
Les Fintech en France : chiffres-clésSelon une étude réalisée par le cabinet de conseil Exton Consulting, en partenariat avec la startup Invyo et NewAlpha Asset Management en 2018, 30% des Fintech françaises avaient moins de 2 ans début 2018, et 46% entre 3 et 5 ans. Les Fintechs de financement alternatif (crowdfunding, crowdlending) sont les plus nombreuses et représentent 19% des Fintechs françaises ; suivent les paytechs, avec 18%.

Mais les Fintechs françaises sont parfois aussi comparées à une forêt de Bonzaïs : de nombreuses jeunes pousses, dont un petit nombre seulement parvient à s’imposer comme un acteur majeur dans le monde de la finance. Pour l’instant, aucune Fintech française n’a réussi à se hisser au statut de licorne, conféré aux startups valorisées à plus de 1 milliard de dollars. En 2018, on compte 27 licornes Fintech dans le monde, la plupart basées aux Etats-Unis.
Publié par le cabinet d’audit KPMG, le Fintech 100 (classement annuel des 100 Fintech mondiales les plus innovantes et à plus fort potentiel) ne cite que trois Fintechs françaises en 2018 : Lendix (45ème) ainsi que +Simple et Shift Technology. En 2017, le classement citait également Lydia, Qonto, IbanFirst, Payfit et Alan. En comparaison, le Royaume-Uni totalise 12 Fintch dans le top 100 en 2018 et l’Allemagne 4. Seule une Fintech européenne, Atom Bank (Royaume-Uni) atteint le top 10.
Levée de fonds et financement de Fintech en France : un écosystème
Les Fintechs recourent massivement à la levée de fonds pour financer le démarrage de leurs activités. Selon KPMG, les 100 startups citées dans le classement Fintech100 ont récolté 52 milliards de dollars de fonds de capital risque en 2017. Avec des développements informatiques lourds et un seuil de rentabilité élevé, nombreuses sont les Fintechs contraintes de recourir aux financements extérieurs pendant plusieurs années. N26, la startup allemande devenue prodige de la néobanque, vise par exemple d’atteindre la rentabilité en 2019, soit 6 ans après sa création.
En France, la place de Paris est un rouage essentiel dans l’écosystème des Fintech : le rythme de création de Fintechs et leur croissance reposent en grande partie sur le financement assuré par les fonds d’investissement implantés dans la capitale. Au premier semestre 2018, les levées de fonds Fintech représentent 218 millions d’euros, répartis sur 34 opérations : un niveau record. Un montant qui reste cependant derrière celui observé au Royaume-Uni, mais tend à rattraper son retard.
En termes de financement, la ressource est là désormais. Dans le capital-développement, les Français sont passés de la queue à la tête du peloton. Une nouvelle vague arrive, plus technologique, avec des modèles d'affaires plus complets, des projets mieux financés et des ambitions d'emblée européennes.
- Les principales levées de fonds de Fintechs françaises en 2018
- Ledger : 61 millions d’euros (janvier)
- Lendix (aujourd’hui appelé October): 32 millions d’euros (juin
- Alan : 23 millions d’euros (avril)
- Qonto : 20 millions d’euros (septembre)
- IbanFirst : 15 millions d’euros (novembre)
- Lydia : 13 millions d’euros (férvrier)
- Tiller Systems : 12 millions d’euros (juin)
- LemonWay : 10 millions d’euros (juillet)
Les Fintech et la banque
Fintechs et banques : concurrentes et complémentaires

D’une part, certaines Fintechs empiètent sur des secteurs réservés aux banques de détail : le paiement (paytechs), les services bancaires du quotidien (néobanques), le crédit (crowdfunding et crowdlending). Nombre de Fintechs ne sont pas des banques, mais permettent à l’utilisateur de contourner les banques pour certaines opérations. En outre, les comparateurs accentuent la concurrence entre établissements bancaires, puisque le consommateur a désormais accès à toutes les offres du marché. L’asymétrie d’information s’est résorbée.
D’autre part, certaines Fintechs sont complémentaires aux activités traditionnelles de la banque. C’est le cas des regtechs, qui simplifient le suivi des contraintes réglementaires appliquées aux acteurs de la finance ; mais aussi des paytechs, qui en collaboration avec les banques, peuvent compléter l’offre de celles-ci pour mieux l’adapter aux besoins de leurs clients.
Bousculées par la révolution du digital, les banques sont contraintes d’adapter leur modèle. Toutefois, les banques semblent opter pour la collaboration avec les Fintechs afin de mieux réagir. Les banques ne peuvent ignorer la révolution digitale et ont besoin d’intégrer les innovations des Fintechs pour y faire face.
En réalité, la banque de détail est davantage menacée par les GAFA (Google Apple Facebook Amazon). D’une part, ces géants bouleversent les comportements financiers des utilisateurs. D’autre part, dotés de ressources colossales, ceux-ci développent leurs propres moyens de paiement et des services qui viennent concurrencer la banque, parfaitement adaptés à la révolution digitale. De nombreuses Fintechs représentent alors des partenaires pour les banques, afin de leur permettre de faire face à cette concurrence accrue.
Banques et néobanques : les meilleurs ennemis ?
Parmi les différentes Fintechs, les néobanques sont peut-être celles qui viennent le plus directement concurrencer les banques de détail. Les néobanques empiètent sur leur secteur de prédilection, les services bancaires du quotidien aux particuliers ou aux entreprises.
Néobanque | Création | Cible |
Utilisateurs en 2018 (monde) |
---|---|---|---|
N26 | Allemagne 2013 | Particuliers et entreprises | 1 500 000 |
Revolut | Royaume-Uni 2015 | Particuliers et entreprises | 3 000 000 |
Nickel | France 2012 | Particuliers | 1 000 000 |
Orange Bank | France 2018 | Particuliers | 200 000 |
Qonto | France 2016 | Entreprises | 25 000 |
Qui sont les néobanques ? Des entreprises souvent indépendantes des grands groupes bancaires, qui repensent l’approche des services bancaires et proposent ceux-ci à moindre coût. En règle générale, les néobanques ne proposent pas encore tous les services d’une banque. Leur croissance est pourtant frappante : en France Nickel enregistre plus de 30 000 ouvertures de compte par mois et N26 plus de 20 000. La force des néobanques : une offre adaptée aux nouveaux comportements digitaux et aux tarifs ultra-comptétitifs.
Une menace pour les banques ? Oui et non. D’une part, le succès commercial des néobanques et le développement de leur panel de services indiquent que la concurrence sera de plus en plus forte. D’autre part, les utilisateurs qui se tournent vers les néobanques ne quittent pas leur banque ; les néobanques servent plutôt de complément. En outre, une complémentarité est possible entre ces acteurs et les banques traditionnelles : BNP Paribas a par exemple racheté Nickel en 2017.
Les fintechs et l'investissement en Bourse Des fintechs sont aussi présente sur les marchés boursiers. Ces fintechs sont surtout présentes aux Etats-Unis et proposent de rendre accessibles l'investissement dans les cryptomonnaies ou sur les marchés boursiers. Par exemple, Robinhood, permettant aux utilsateur d'investir en Bourse, sans passer par une banque et sans frais avec l'offre d'abonnement classique, ou encore, Circle, soutenu par Goldman Sachs Group Inc., permettant à ses utilisateur d'investir dans différentes cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum, Monero,..).
En France, Nalo est le dernier arrivé dans l'écosystème des fintech spécialiée en placement. Cette start-up permet à ses utilisateurs de bénéficier d'un contrat d'assurance-vie personnalisé grâce à un système d'intelligence artificielle. Pour en savoir plus, c'est par ici.
Exemples de Fintech en France et dans le monde
Exemples de Fintechs en France
Entreprise | Catégorie | Date de lancement | Objet |
---|---|---|---|
Shine | Néobanque | 2017 | Shine propose un compte bancaire en ligne pour les indépendants doublé d’un accompagnement dans toutes les démarches administratives. |
Obvy | Paytech | 2018 | Obvy sécurise les paiements effectués dans la cadre de l’achat-vente et la prestation de services entre particuliers. |
Yelloan | Crédit | 2016 | Yelloan facilite l’accès au crédit, grâce au système de la “garantie participative” et grapce à un chatbot orientant le demandeur vers une offre de crédit pertinente. |
Qonto | Néobanque | 2016 | Qonto propose une offre bancaire spécialement conçue pour les entreprises et les auto-entrepreneurs. |
Linxo | Cash management | 2010 | Linxo est un agrégateur : l’application permet de centraliser les données des différents comptes bancaires du titualire sur une seule plateforme et d’y effectuer des virements. |
Ditto Bank | Néobanque | 2015 | Ditto Bank propose une solution de comptes bancaires multi-devises et de paiements en devises étrangères sans frais. |
WeSave | Robo-Advisor | 2016 | WeSave est une plateforme en ligne de gestion de patrimoine ayant pour but de simplifier la gestion de l’épargne et de dynamiser son rendement. |
Lydia | Paytech | 2011 | Lydia développe une solution de paiement par smartphone, permettant d’effectuer des paiements entre particuliers ou des paiements en commerce ou en ligne à partir de l’application. |
Credit.fr | Crowdlending | 2014 | Credit.fr propose aux particliers d’investir directement dans des PME ou des projets d'entrepreneuriat, afin de dynamiser les rendements de leur épargne et sans passer par une banque. |
Lemon Way | Paytech | 2007 | Lemon Way propose une interface de paiement en ligne sécurisée pour les sites de e-commerce, les sites de cagnottes partagées, les sites d'annonces entre particuliers, etc. |
Méthode : il existe plusieurs centaines de startup Fintechs en France. Selectra a choisi de présenter 10 Fintechs dont l’innovation semble particulièrement pertinente et prometteuse. Selectra a choisi de présenter des Fintechs de catégories diverses afin de présenter la variété des innovations dans ce secteur.
Les 10 principales licornes de la Fintech dans le monde
L'on appelle une licorne en fintech est une start-up valorisée à plus d'un million de dollars.
Entreprise | Catégorie | Fondation et origine | Valorisation 2018 | Objet |
---|---|---|---|---|
Lu.com | Crédit | 2011 Chine |
18,5 Mds USD | Lu.com, aussi appelé Lufax, propose un ensemble des services de financements et de crédits, financés par des particuliers. |
Stripe | Paytech | 2010 Etats-Unis |
9,2 Mds USD | Stripe est une plateforme de paiement en ligne permettant aux entreprises et aux commerces de recevoir et gérer leurs paiements sur internet. |
PayTM | Paytech | 2011 Inde |
7 Mds USD | PayTM est un portefeuille numérique, permettant d’effectuer des paiements par smartphone. |
SoFi | Crédit | 2011 Etats-Unis |
4,5 Mds USD | SoFi est une plateforme de prêts entre particuliers, notamment des prêts étudiants et des prêts immobiliers. |
Credit Karma | Crédit | 2007 Etats-Unis |
4 Mds USD | Credit Karma offre une interface gratuite de gestion de crédits et de demandes de crédits pour les particuliers |
Greensky | Robo-advisor / Regtech | 2006 Etats-Unis |
3,6 Mds USD | Greensky propose une solution numérique de gestion des demandes de crédit pour les établissements bancaires. |
Oscar Health | Insurtech | 2013 Etats-Unis |
3,2 Mds USD | Oscar Health est une assurance santé en ligne centrée sur le marché américain. |
Klarna | Paytech | 2005 Suède |
2,5 Mds USD | Klarna propose un système de paiement mobile et web avec crédit à micro-échéance (possibilité de payer après l’achat). |
Adyen | Paytech | 2006 Pays-Bas |
2,3 Mds USD | Adyen est une plateforme de paiements multicanal à destination des professionnels |
Zenefits | Regtech | 2013 Etats-Unis |
2 Mds USD | Zenefits a développé un logiciel complet et gratuit de gestion des rémunérations, des rémunérations et des assurances maladies pour les petites entreprises. |
Méthode : Selectra a sélectionné les 10 startups présentant la plus forte valorisation parmi le classement annuel publié par CB Insights et Business Insider US.