Pas éligible à MaPrimeRénov’ ? Pas grave, ces banques baissent vos taux si vous rénovez
Suspendu en juin dernier, le dispositif MaPrimeRénov’ fait son grand retour ce 30 septembre. Mais attention : la nouvelle version est largement rabotée. Seuls 13 000 dossiers pourront être déposés en France, réservés aux ménages les plus modestes et aux logements classés E, F ou G. Autant dire que la grande majorité des propriétaires en quête de rénovation énergétique en sont exclus. Bonne nouvelle cependant : les banques ont décidé de prendre le relais. Depuis plusieurs mois, elles intègrent des mécanismes incitatifs directement dans leurs crédits immobiliers ou leurs prêts travaux.
📁 MaPrimeRénov’ 2025 : une version réduite à 13 000 dossiers
Jusqu’ici, MaPrimeRénov’ était l’un des piliers de la rénovation énergétique en France. Mais depuis la réouverture de septembre, le dispositif change profondément :
- Limité à 13 000 dossiers sur tout le territoire.
- Réservé aux ménages très modestes (revenus inférieurs à 17 173 €/an pour un célibataire, et à 25 155 €/an pour un couple).
- Concerne uniquement les passoires thermiques (DPE E, F, G).
- Plafonds de travaux abaissés : 30 000 € maximum pour un gain de deux classes énergétiques, 40 000 € pour trois classes ou plus.
- Suppression du fameux bonus de sortie de passoire thermique.
Résultat : une grande majorité de ménages ne sont plus concernés. D’après l’Insee, seuls 28,5 % des foyers du premier quartile de revenus (moins de 1 512 € nets par mois) sont propriétaires. Et la Banque de France le confirme : en 2025, moins de 1,5 % des nouveaux crédits ont été accordés à des ménages gagnant moins de 20 000 €/an.
Autrement dit : la plupart des acheteurs potentiels de passoires thermiques, souvent des jeunes ménages avec revenus intermédiaires, sont exclus de MaPrimeRénov’.
🏦 Les banques passent à l’offensive
Face à ces limites, les banques se positionnent en alternative. Leur intérêt est simple : un logement rénové prend de la valeur, et donc représente un risque moindre dans leur portefeuille de crédits.
« Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un document indispensable dans une demande de prêt », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer. « Sa lettre peut impacter l’accord de crédit, l’apport exigé, ou encore la prise en compte des loyers futurs. »
Certaines banques conditionnent même leurs offres avantageuses à l’intégration des travaux dans le financement initial. Une manière de s’assurer que le bien gagnera rapidement en performance énergétique, et donc en valeur.
📉 Des taux réduits pour ceux qui rénovent
Concrètement, plusieurs formules sont déjà proposées par les établissements :
- Une banque nationale accorde une décote de 0,25 % sur le taux du crédit immobilier et une réduction de 0,10 % sur l’assurance emprunteur pour l’achat d’un logement classé D à G… à condition d’intégrer des travaux dans le prêt. Résultat : pour un emprunt de 200 000 € sur 20 ans, l’économie peut atteindre 10 000 € au total.
- Des banques régionales appliquent une baisse de taux de 0,20 % si les travaux permettent un gain d’au moins deux classes énergétiques, à prouver par un nouveau DPE dans les 40 mois suivant l’achat.
- D’autres proposent des prêts spécifiques à 2,50 % sur 25 ans, jusqu’à 30 000 €, destinés uniquement aux travaux de rénovation énergétique.
À cela s’ajoute l’éco-PTZ (prêt à taux zéro), toujours mobilisable sous conditions (jusqu’à 50 000 € selon la nature des travaux). Pour en bénéficier, il faut être propriétaire d’un logement de plus de 2 ans, occupé en résidence principale, et faire appel à des artisans certifiés RGE.
🔎 Pourquoi les banques misent sur la rénovation
Pour les banques, ces offres ne sont pas qu’un geste commercial. Elles répondent à un double objectif :
- Sécuriser leur risque : un logement rénové est plus facile à revendre, et moins exposé aux interdictions de location liées au DPE.
- Répondre à une attente forte des ménages : même sans MaPrimeRénov’, les propriétaires cherchent des solutions pour rénover à moindre coût.
En incluant les travaux directement dans le financement immobilier, les emprunteurs évitent de recourir à des crédits conso plus chers contractés après coup. Et surtout, ils obtiennent un taux de crédit global plus avantageux.
« Réaliser des travaux de rénovation énergétique permet une valorisation du bien à court terme », rappelle Julie Bachet.
✅ Concrètement, que faire si vous n’êtes pas éligible à MaPrimeRénov’ ?
- Première étape : demander un DPE avant l’achat pour identifier la classe énergétique du logement.
- Deuxième étape : intégrer un devis de travaux dans le dossier de crédit immobilier. Les banques y sont attentives, et certaines conditionnent leurs taux réduits à cette démarche.
- Troisième étape : comparer les offres des banques nationales, régionales, et ne pas oublier l’éco-PTZ en complément.
L’idée est claire : anticiper la rénovation dès l’achat. Plus tôt les travaux sont intégrés dans le financement, plus vous bénéficiez de conditions avantageuses.