Google révèle enfin ce que consomme vraiment son IA (et c'est moins que 9 secondes de TV)
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La semaine dernière, une étude externe révélait la consommation énergétique colossale de GPT-5. La réponse de son principal rival ne s'est pas fait attendre. Dans une opération de transparence inédite, Google a publié ce 21 août les chiffres officiels de consommation de son IA Gemini. Mais alors que l'entreprise annonce un impact dérisoire, des experts dénoncent des chiffres "trompeurs" qui ne montreraient que "la partie émergée de l'iceberg". Plongée au cœur de la nouvelle guerre de la communication énergétique.
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Google brise le tabou et dévoile des chiffres étonnamment bas
C'est une première qui pourrait changer la face de l'industrie. Dans un article publié sur son blog, Google est devenu le premier géant de la tech à dévoiler en détail l'empreinte de son IA. Selon l'entreprise, l'impact d'une requête texte moyenne sur Gemini est minime :
- 0,24 wattheure (Wh) d'énergie : moins d'énergie que ce que consomme un téléviseur en neuf secondes.
- 0,26 millilitre (ml) d'eau : l'équivalent de cinq gouttes d'eau pour le refroidissement.
- 0,03 gramme de CO2e : une empreinte carbone quasi-nulle.
"La partie émergée de l'iceberg" : les experts dénoncent des chiffres trompeurs
À peine publiés, ces chiffres ont fait réagir plusieurs experts, dont Shaolei Ren et Alex de Vries-Gao, cités par le média américain The Verge, qui qualifient cette communication de "trompeuse". Selon eux, Google omet des pans entiers de la consommation réelle.
L'eau "indirecte" : la grande oubliée
Selon The Verge, le chiffre de 0,26 ml ne représente que l'eau utilisée pour refroidir les serveurs sur site. Google omet totalement la consommation d'eau "indirecte", c'est-à-dire l'eau nécessaire au refroidissement des centrales électriques (à gaz, nucléaires) qui alimentent ces mêmes serveurs.
"Vous ne voyez que la partie émergée de l'iceberg", déclare Alex de Vries-Gao, qui rappelle que cette consommation indirecte représente la majorité de l'empreinte hydrique d'un data center.
Des émissions de CO2 calculées au plus avantageux
Les experts pointent également un biais dans le calcul des émissions de CO2. Google ne communique que sur une mesure "market-based", qui prend en compte ses achats d'énergies renouvelables pour faire baisser artificiellement la moyenne.
Ils omettent la mesure "location-based", recommandée par les standards internationaux, qui reflète les émissions réelles du réseau électrique local où le data center est branché. Pour Shaolei Ren, c'est pourtant "la vérité du terrain".
Le paradoxe de l'efficacité : des gains réels, mais une consommation totale qui explose
Malgré ces critiques, Google se défend en mettant en avant une maîtrise complète de sa chaîne de production, "de la puce au data center". Le rapport environnemental 2025 chiffre cette stratégie, révélant que la dernière génération de puces IA de l'entreprise, nommée Ironwood, est près de 30 fois plus efficace énergétiquement que la première version de 2018.
Cependant, comme le souligne The Verge, ces gains d'efficacité sont rattrapés par le "paradoxe de Jevons" : plus un service est efficace et bon marché, plus on l'utilise, et sa consommation globale explose.
Les propres chiffres de Google le confirment : malgré des IA plus sobres, les émissions globales de l'entreprise liées à ses ambitions climatiques ont augmenté de 51% depuis 2019. "Si vous regardez les chiffres totaux que Google publie, la situation est en fait très mauvaise", conclut Alex de Vries-Gao. "Ce n'est pas toute l'histoire qui est racontée".
La guerre de la transparence est déclarée
En étant le premier à publier des données, même critiquées, Google lance un pavé dans la mare et met la pression sur ses concurrents, notamment OpenAI et Anthropic, pour qu'ils révèlent à leur tour l'empreinte réelle de leurs modèles. La bataille pour l'IA la plus puissante se double désormais d'une guerre de la communication et de la transparence énergétique.
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