Légende urbaine ou réalité ? L'obsolescence programmée des smartphones à la loupe
Depuis plusieurs années, le concept d'obsolescence programmée alimente les discussions autour des produits technologiques, notamment les smartphones. Cette pratique, qui consiste à limiter délibérément la durée de vie d'un appareil pour encourager son remplacement, est-elle réellement mise en œuvre par les fabricants de téléphones mobiles, ou s'agit-il surtout d'une légende urbaine ?
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Comprendre l'obsolescence programmée des smartphones
Vous en avez sans doute entendu parler, mais comment définir exactement l'obsolescence programmée ?
On pourrait résumer ce concept par l'ensemble des techniques via lesquelles un fabricant viserait à réduire intentionnellement la durée de vie d'un produit, dans le but d'accélérer son remplacement.
Cette stratégie peut se manifester de plusieurs manières :
- Durabilité artificiellement réduite : utilisation de matériaux de moindre qualité ou conception de composants susceptibles de s'user (plus) rapidement.
- Obsolescence logicielle : mises à jour logicielles qui dégradent les performances des appareils plus anciens.
- Incompatibilité planifiée : introduction de nouvelles fonctionnalités ou standards qui rendent les anciens appareils obsolètes.
Dans le secteur des smartphones, ces pratiques sont souvent pointées du doigt par les utilisateurs. En ligne, on peut lire de nombreux retours selon lesquels les appareils électroniques en général et les téléphones mobiles en particulier seraient moins résistants dans le temps qu'avant.
Est-ce réellement le cas ? N'est-ce pas plutôt un mythe tenace entretenu par la frustration engendrée par les mises à jour logicielles capables de réduire la durée de vie de nos smartphones ?
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Apple et le "batterygate", un exemple emblématique
Si le bruit d'une usure prématurée des appareils électroniques a réussi à se propager au fil des années, on ne peut pas vraiment en vouloir aux utilisateurs. L'un des plus célèbres fabricants de smartphones au monde, Apple, leur a fourni un prétexte tout trouvé d'être suspicieux il y a quelques années.
En 2017, la firme à la pomme a effectivement été au cœur d'une controverse surnommée le "batterygate".
La société avait alors reconnu avoir déployé une mise à jour logicielle qui ralentissait les performances des iPhone 6, 6S et SE, afin de prévenir des arrêts inopinés liés à l'usure des batteries.
Cet aveu avait suscité une vague de critiques, les plus virulentes accusant Apple de pratiquer l'obsolescence programmée pour inciter les consommateurs à acheter de nouveaux modèles d'iPhone.
À la suite de ce scandale, Apple a réduit le coût du remplacement des batteries et a introduit une fonctionnalité permettant aux utilisateurs d'en surveiller l'état.
Google et le Pixel 4a : une mise à jour controversée
Plus récemment, en janvier dernier, Google a déployé une mise à jour de son smartphone Pixel 4a visant à améliorer la stabilité des performances de la batterie.
Cependant, cette mise à jour a également entraîné une réduction de l'autonomie et des performances de charge pour certains utilisateurs. En dédommagement, Google a mis en place un programme offrant un remplacement gratuit de la batterie, un paiement de 50 $ ou un crédit de 100 $ pour l'achat d'un nouveau téléphone Pixel aux personnes concernées.
Une situation qui n'est pas sans rappeler le "batterygate" d'Apple et qui, évidemment, relance le débat sur l'usure prématurée des appareils électroniques.
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Usure planifiée ou naturelle ?
Les partisans de la théorie de l'obsolescence programmée avancent généralement plusieurs arguments :
- Durée de vie limitée : les smartphones modernes semblent avoir une durée de vie plus courte que les téléphones d'ancienne génération.
- Mises à jour logicielles dégradantes : certaines mises à jour ralentissent les appareils plus anciens, rendant leur utilisation moins agréable, voire impossible, à terme.
- Conception non modulaire : l'intégration de composants non remplaçables, comme les batteries scellées, limite la réparabilité des appareils, obligeant les particuliers à renouveler leur smartphone.
Cependant, il est essentiel de considérer d'autres facteurs qui peuvent aussi expliquer la perception d'un vieillissement accéléré des appareils électroniques :
- Progrès technologiques rapides : l'évolution rapide des technologies rend naturellement les anciens modèles moins performants.
- Usure naturelle : les batteries lithium-ion, par exemple, ont une durée de vie limitée en raison de leur chimie.
- Compatibilité logicielle : les nouvelles applications et fonctionnalités nécessitent souvent des ressources matérielles plus puissantes, rendant les anciens appareils moins adaptés.
La question de l'obsolescence programmée dans le secteur des smartphones est complexe. Si certains événements tels que le "batterygate" d'Apple laissent penser à une volonté délibérée de limiter la durée de vie des appareils, il est important de nuancer cette perception.
Les avancées technologiques rapides, l'usure naturelle des composants et les exigences croissantes des logiciels contribuent également à la réduction de la durée de vie perçue des smartphones.
Néanmoins, la sensibilisation des consommateurs et les initiatives législatives doivent également encourager les fabricants à adopter des pratiques plus transparentes et à concevoir des produits plus durables.
