Covid-19 : peut-on compter sur la technologie pour nous sauver ?
En cette période de pandémie de Covid-19, beaucoup s’interrogent sur la manière d’exploiter les nouvelles technologies connectées afin de limiter les répercussions de la crise sanitaire et économique. Est-il raisonnable de compter sur celles-ci actuellement ? Cette situation inédite nous poussera-t-elle à repenser le fonctionnement de nos sociétés ?
- En bref : Covid-19 : Le rôle de la domotique aujourd’hui et dans le futur
- Depuis le début de la crise sanitaire que nous connaissons, les nouvelles technologies se sont avérées utiles dans de nombreux domaines : la santé, le travail, l’éducation, etc. ;
- Si la domotique comporte des avantages évidents pour limiter les contacts par exemple, elle pourrait aussi changer nos modèles sociétaux dans le futur, la manière d’organiser la société et son fonctionnement ;
- Avec la démocratisation des objets connectés, un futur différent est envisageable. Un futur dans lequel d’autres pandémies pourraient subvenir, et où la technologie pourrait avoir un rôle essentiel pour limiter les conséquences désastreuses que ces crises provoquent.
Covid-19 : comment la domotique peut-elle aider à gérer la crise sanitaire ?
Alors que la crise actuelle liée à la pandémie de Covid-19 vient bouleverser nos sociétés dans leur ensemble, il peut être intéressant de prendre un peu de recul pour essayer de réfléchir au monde d’après. En 2020, la technologie joue un rôle crucial dans nos vies, et depuis quelques années, la démocratisation de la domotique et des objets connectés a changé notre manière d’être au monde.
L’Internet des objets – ou IoT –, de par sa popularisation, n’est plus un secteur du luxe, mais bel et bien accessible au grand public. Notre quotidien est connecté, et cela commence par la possession du smartphone. Mais désormais, cette connectivité est étendue, au niveau individuel d’abord, de par les wearables par exemple – ces objets connectés que l’on porte –, mais également au sein de nos habitations. Nos villes aussi se connectent, nos services, nos espaces professionnels, notre environnement tout entier. La domotique est partout.

Il est donc logique de réfléchir à ce que cette technologie omniprésente et intelligente peut offrir comme avantages en temps de crise sanitaire. Dans une tribune, Arpit Chhabra, le PDG de la société indienne IoTfy Solutions Private Limited, met l’accent sur l’aspect sans contact de la domotique, qui alors que l’on essaye de limiter les interactions avec personnes et objets peut s’avérer efficace pour limiter la propagation du Covid-19 : « Une technologie qui peut aider à éliminer le besoin de toucher [des objets comme les interrupteurs, télécommandes, etc.] est l’Internet des objets (IoT). L’IoT peut aider à prévenir des maladies comme le Covid-19 en éliminant le besoin de toucher des objets pour en faire usage dans le cadre de divers scénarios, que ce soit à la maison, dans des hôtels ou dans les bureaux », explique-t-il ainsi.
« Il existe une pléthore d’appareils IoT tels que les sonnettes vidéo intelligentes, les serrures intelligentes, les éclairages intelligents, les téléviseurs intelligents, et les climatiseurs intelligents, entre autres [...] qui peuvent être contrôlés sans contact par l’utilisation d’assistants vocaux tels que Google Assistant, Alexa et Siri ou via votre téléphone mobile », poursuit-il.
Évidemment, pour envisager de réelles répercussions positives dans le contexte actuel, il faudrait que les écosystèmes connectés soient envisagés à large échelle. Pour autant, du personnel au collectif, il est facile de voir comment ces technologies peuvent s’avérer utiles pour limiter certains contacts, sans pour autant changer nos habitudes. À ce stade, il serait donc intéressant pour les secteurs de l’innovation de s’intéresser au développement de solutions adaptées et accessibles pour aider particuliers et professionnels.
Covid-19 : travaillera-t-on différemment dans le futur ?Avec la pandémie de Covid-19, de nombreux travailleurs ont dû passer en télétravail – quand cela est faisable. Là encore, la technologie est incontournable. Grâce à l’innovation, il est possible de changer le modèle de l’entreprise, de repenser l’utilité du présentiel dans certaines situations. Cela pourrait servir de piste de réflexion pour l’organisation interne de certaines sociétés, laquelle pourrait s’appuyer davantage sur le numérique.
La technologie deviendra-t-elle indispensable pour gérer les prochaines pandémies ?
Car s’il s’agit de réfléchir au monde d’après, les fabricants d’objets connectés ont indéniablement un rôle à jouer. Des solutions pour automatiser certaines industries pourraient aider à limiter la mise en danger de travailleurs inutilement exposés par exemple. Penser à des solutions connectées et intelligentes dans des domaines comme ceux de l’agriculture et de la fabrication en usine pourrait changer le fonctionnement même du monde professionnel dans son ensemble. Mais il serait nécessaire de penser l’utilisation des technologies dans le contexte de risques provoqués par des pandémies mondiales de l’ampleur de celle que nous connaissons actuellement, et que l’on pensait impossibles il y a encore quelques mois.
La technologie a aussi un rôle évident à jouer dans le domaine de la santé. En France, on l’a vu, le recours à la télémédecine s’est avéré très utile afin de limiter le renoncement aux soins et de faciliter la prise en charge des patients. Parmi les mesures inédites que l’on a pu aussi voir ces dernières semaines, l’installation d’un cabinet médical connecté pour faciliter l’accès aux soins par CNP Assurances et La Croix-Rouge a fait parler de lui. L’innovation s’impose également comme une solution quant à la problématique du dépistage massif de la population, avec par exemple un projet de test rapide ambulatoire et connecté. Aux États-Unis, le TIME rapporte que divers « appareils et services à domicile […] permettent aux patients d’évaluer des dizaines de mesures de santé comme la température, la tension artérielle et la glycémie plusieurs fois par jour, et les résultats sont automatiquement stockés dans un cloud, à partir duquel les médecins reçoivent des alertes si les résultats sont anormaux. »

De plus, d’autres technologies pourraient s’avérer indispensables à l’avenir pour, par exemple, « examiner de plus près les données relatives à la santé, comme les dossiers de santé électroniques ou la vente de médicaments en vente libre, [des choses qui peuvent] fournir des indices précieux sur la façon dont une maladie infectieuse comme le COVID-19 évolue dans une population, poursuit le TIME. Les pharmacies font le suivi des stocks et des ventes de médicaments contre la fièvre en vente libre, par exemple, et toute tendance dans ces données pourrait servir de signe avant-coureur, quoique brut, d’une propagation croissante de la maladie au sein d’une collectivité. Et compte tenu de la prolifération des applications de suivi de la santé sur les téléphones intelligents, l’analyse des tendances en matière de données, comme une hausse de la température corporelle moyenne dans une région géographique donnée, pourrait fournir des indices concernant les clusters émergents de cas potentiels. »
L’entreprise Statista, spécialisée dans les statistiques – effectuées grâce à des données provenant de divers instituts – a estimé dans une étude que le nombre d’appareils connectés dans le monde était de 22 milliards en 2018, et qu’il pourrait atteindre les 38,6 milliards en 2025 et 50 milliards en 2030. À ce jour, la domotique a encore un rôle limité dans la gestion d’une crise sanitaire comme celle du Covid-19, mais elle pourrait se révéler essentielle pour gérer les prochaines pandémies.
Covid-19 : L’école à distance rendue possible grâce à la techLa technologie a aussi montré son utilité dans le domaine de l’éducation depuis le début de la crise en France. Les cours à distance ont permis à de nombreux élèves de ne pas totalement sortir de leur parcours scolaire malgré les mesures de confinement. Dans l’urgence, le système éducatif a dû être repensé, et cela n’a été rendu possible que grâce à la réalité connectée qui est la nôtre désormais.