Livret A, LEP… Dès le 1er août, vous pourriez perdre jusqu’à 70 € sur votre épargne réglementée
Mauvaise nouvelle pour votre Livret A (et tous les autres livrets réglementés) : à partir du 1er août, votre épargne va vous rapporter… moins. Mais combien exactement ? Et surtout, comment éviter de laisser filer des dizaines d’euros en intérêts ? Voici l’impact chiffré sur votre argent, et quelques pistes pour limiter la casse.
📉 Le livret préféré des Français en chute libre
Ce mercredi 16 juillet, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a officialisé la nouvelle que beaucoup redoutaient : les taux des livrets réglementés baissent une nouvelle fois au 1er août. La décision s’appuie sur la formule de calcul de la Banque de France, qui a d’ailleurs publié son rapport annuel sur l’épargne réglementée ce 17 juillet.
Concrètement, les taux passent à :
- Livret A et LDDS : 1,7 % (contre 2,4 % depuis février et 3% jusqu'en janvier 2025).
- LEP : 2,7 % (contre 3,5 % depuis février et 4 % fin 2024).
- PEL ouvert en 2025 : 1,75 % brut (1,225 % net après impôts).
- CEL : 1,14 % brut (environ 0,8 % net).
Bonne nouvelle toutefois : l’inflation reste faible, autour de 0,9 % en juin et prévue à 1 % en moyenne sur 2025. Tous ces produits réglementés continuent donc de battre (de peu) l’inflation.
L’épargne réglementée en quelques chiffres
L’épargne réglementée reste un poids lourd dans les finances des ménages. Fin 2024, elle pesait 956 milliards d’euros, soit 15 % des placements financiers. Le Livret A reste la star incontestée, avec 57 millions de détenteurs et 432 milliards d’euros d’encours. Le LEP continue quant à lui de séduire les ménages modestes : 1 million de nouveaux livrets ont été ouverts en 2024, pour atteindre 12 millions au printemps 2025.
💸 Jusqu’à 70 € en moins pour 10 000 euros placés
C’est la question qui fâche : combien d’euros en moins sur votre compte à la fin de l’année ?
Prenons un exemple simple : avec 10 000 € sur un Livret A à 2,4 %, vous touchiez 240 € par an. Avec le nouveau taux à 1,7 %, ce sera… 170 €. Soit 70 € de moins.
Sur un LEP, l’écart est moins violent, mais bien réel. Avec 6 500 € placés (l’encours moyen), vous touchiez 227 € par an à 3,5 %. Vous n’aurez plus que 175 €, soit 52 € de perdus.
Produit | Taux au 1er août | Rendement annuel sur 10 000 € | Rendement annuel sur 5 000 € | Rendement annuel sur 1 000 € |
---|---|---|---|---|
LEP | 2,7 % | 270 € | 135 € | 27 € |
Livret A | 1,7 % | 170 € | 85 € | 17 € |
LDDS | 1,7 % | 170 € | 85 € | 17 € |
Mais attention : des gains encore plus faibles en réalité !
Ce tableau vous donne un ordre d’idée sur une année pleine, mais en pratique, les taux changent régulièrement (tous les 6 mois). Si l’on prend uniquement la période du 1er août au 31 décembre 2025, les montants sont bien plus bas.
Produit | 10 000 € placés | 5 000 € placés | 1 000 € placés |
---|---|---|---|
LEP | 112,50 € | 56,25 € | 11,25 € |
Livret A | 70,83 € | 35,42 € | 7,08 € |
LDDS | 70,83 € | 35,42 € | 7,08 € |
En clair, si vous laissez 10 000 € sur un Livret A entre août et décembre, vous ne toucherez même pas 71 €. Sur un LEP, à peine plus de 112 €.
⚡ Comment limiter la casse et booster un peu votre épargne ?
Avec des livrets réglementés en perte de vitesse, beaucoup d’épargnants cherchent des solutions pour gratter quelques euros en plus… sans prendre trop de risques.
L’assurance-vie en fonds euros reste une piste : son rendement moyen en 2024 tournait autour de 2,6 % brut, soit environ 1,8 % net après fiscalité. Un peu mieux qu’un Livret A, mais pas non plus de quoi doubler vos gains. Et surtout, l’assurance-vie n’a pas la même vocation : elle est pensée pour le long terme (projets, retraite), pas pour l’épargne de précaution.
Autre option : les livrets boostés des banques en ligne, qui affichent parfois 3 à 5 % pendant quelques mois. Mais attention : les intérêts sont fiscalisés, ce qui ramène souvent le rendement net autour de 2 %. À considérer seulement si la promotion est vraiment alléchante (5-6 % sur plusieurs mois).
Enfin, pour les moins de 25 ans, le livret jeune reste imbattable : on trouve encore des taux à 3 %, voire 4 % (comme au CIC). Mais son plafond limité à 1 600 € en fait une solution d’appoint.