"Je ne savais pas" : ce simple virement d’une mère à sa fille a fini par coûter 7 000 € à toute la famille
Elle pensait simplement aider sa fille pour son achat immobilier. Ce geste du cœur a finalement coûté… 7 000 € à toute la famille. Ce cas réel, raconté par une ancienne notaire, illustre un phénomène que beaucoup ignorent encore : un simple virement bancaire entre parents et enfants peut être considéré comme une donation, et donc avoir des conséquences fiscales importantes si rien n’est déclaré. Et avec l’obligation de déclaration en ligne de tous les dons dès le 1er janvier 2026, les contrôles vont se renforcer.
🏡 Un virement de 30 000 €… et un redressement fiscal trois ans plus tard
En 2017, Marine achète son premier appartement, un deux-pièces à Montpellier. Comme beaucoup de parents, sa mère Sandrine souhaite l’aider et lui verse 30 000 € par virement bancaire pour constituer son apport.
Un geste banal, courant, et parfaitement légal… à condition de le déclarer.
Sauf que Sandrine n’en a jamais informé l’administration fiscale. À ses yeux, c’était juste un soutien familial, rien de plus.
Quand Sandrine décède en 2020, sa succession s’ouvre au profit de ses trois enfants. Lors de la procédure, personne ne mentionne le virement. Mais en 2022, lors du contrôle de la déclaration de succession, le fisc réclame les relevés bancaires et découvre le virement de 30 000 €, non déclaré.
À lire aussi 👇
⚠️ 7 000 € de pénalités et d’intérêts : ce qui arrive quand un don n’est pas déclaré
Une donation non déclarée ne reste “invisible” qu’un temps. Lors d’un contrôle, les conséquences peuvent être lourdes :
- 10 % de pénalité minimum (dans les cas les moins graves)
- 40 % en cas de manquement délibéré
- Jusqu’à 80 % si l’administration considère qu’il y a fraude
- Intérêts de retard : 0,20 % par mois… soit 2,4 % par an, calculés depuis le mois qui suit le don
Dans cette affaire, la note finale atteint 7 000 € :
- 3 000 € de pénalités
- 4 000 € d’intérêts de retard
Bonne nouvelle : les héritiers ont réussi à négocier pour n’être taxés “qu’à” 10 %. Mais même avec cette clémence, ces frais sont prélevés directement sur le patrimoine de la défunte, réduisant l’héritage pour tous.
Et ce n’est pas tout : Marine doit aussi “rapporter” les 30 000 € reçus à la succession, pour rétablir l’égalité entre frères et sœurs.
📌 Rappel : un don d’argent doit toujours être déclaré
Beaucoup l’ignorent, mais tout don manuel (argent, bijoux, voiture, actions, objets de valeur…) doit être déclaré à l’administration, même s’il ne génère aucun impôt grâce aux abattements :
- 100 000 € par parent et par enfant, tous les 15 ans
- 31 865 € pour les petits-enfants
- 31 865 € supplémentaires pour les dons familiaux d’argent (sous conditions)
Sans déclaration, ces abattements ne peuvent pas s’appliquer.
Pour un don simple comme celui de Sandrine, il aurait suffi de remplir le formulaire n°2735.
🔍 2026 : vers la fin totale des dons “invisibles”
À partir du 1er janvier 2026, plus de doute possible. Tous les dons devront obligatoirement être déclarés en ligne, quels qu’ils soient :
- argent
- virements
- chèques
- espèces
- dons d’objets de valeur
👉 Et sans seuil minimal : même 200 € donnés par virement devront être déclarés.
Objectif : éviter les conflits familiaux, les redressements et les fraudes.
Seule exception : les “présents d’usage”, c’est-à-dire les petits cadeaux raisonnables pour un anniversaire, Noël, ou un mariage.
🎯 En clair
Un virement bancaire entre proches n’est jamais anodin :
- S’il n’est pas déclaré, il peut ressortir des années plus tard
- Le fisc peut appliquer pénalités + intérêts
- À partir de 2026, tous les dons seront tracés automatiquement
- Déclarer protège à la fois le donateur… et les héritiers
Ce cas à 7 000 € le prouve : mieux vaut déclarer un don en 5 minutes, que découvrir la facture plusieurs années plus tard.