Virement bancaire : attention, la moindre erreur pourrait bientôt bloquer votre argent

Virement bancaire : attention, la moindre erreur pourrait bientôt bloquer votre argent

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Faire un virement bancaire, jusque-là c'était simple : un nom, un IBAN, et hop. Mais à partir du 9 octobre, cette époque est révolue. Désormais, avant d’envoyer le moindre euro, votre banque devra vérifier que le nom du bénéficiaire correspond bien à l’IBAN indiqué. Une mesure imposée par l’Union européenne, censée réduire les arnaques… mais qui risque aussi d’en faire râler plus d’un.

Les fraudes aux virements explosent. D’après la Banque de France, 183 millions d’euros ont été volés en 2024 à cause de manipulations de RIB ou d’escroqueries à la fausse identité.

Un fraudeur intercepte une facture, change discrètement le numéro de compte, et vous voilà en train d’envoyer de l’argent… directement chez lui. Le problème, c’est que les virements instantanés, désormais gratuits et exécutés en 10 secondes, ne laissent aucune marge d’erreur. Une fois validés, impossible de récupérer les fonds.

Résultat : l’Europe a décidé de sortir l’artillerie lourde. Le 9 octobre marque le lancement du système VoP - Verification of Payee, autrement dit : “vérification du bénéficiaire”.

⚙️ Concrètement, comment ça marche ?

Avant de valider un virement, votre banque va interroger celle du destinataire pour savoir si le nom et le numéro IBAN correspondent.

Cette vérification se fait en quelques secondes, et quatre réponses sont possibles :

  • Correspondance parfaite : tout est bon, le virement part.
  • Correspondance partielle : le nom est “proche”, mais pas identique. Exemple : “Dupont” au lieu de “Dupond”. Vous pouvez corriger ou valider quand même.
  • Aucune correspondance : le nom ne correspond pas du tout. Là, grosse alerte.
  • Vérification impossible : problème technique, ou pays non couvert.

C’est ensuite vous qui décidez : corriger, valider, ou annuler. Mais attention : si vous validez malgré un avertissement, la banque pourra refuser de vous rembourser en cas de fraude.

Fini les bénéficiaires enregistrés sous “maman 💕”, “club de judo”, ou “plombier du coin”. À partir du 9 octobre, il faudra indiquer le nom exact tel qu’il figure sur le RIB : nom de jeune fille, double nom, accents, prénoms composés… tout doit coller.

Autant dire que des millions de virements bancaires risquent d’être bloqués ou signalés les premières semaines. Les banques le savent, et recommandent à leurs clients de faire le ménage dès maintenant dans leurs bénéficiaires enregistrés.

🧠 Ce qu’il faut faire avant le 9 octobre

  1. Vérifiez votre liste de bénéficiaires.
    Si vous voyez “Papa”, “EDF”, “Sophie ❤️” ou “Airbnb Espagne”, corrigez.
  2. Demandez le nom exact figurant sur le RIB de chaque destinataire.
    Exemple : “Sophie Martin-Dupont” au lieu de “Sophie M.”
  3. Corrigez les erreurs dans votre espace client ou votre application bancaire, même pour les comptes que vous utilisez rarement.
  4. Gardez le réflexe de vigilance. Si un message d’alerte apparaît, ne cliquez pas machinalement sur “Confirmer”.

Une fois la mise à jour faite, vos virements redeviendront aussi simples qu’avant… mais beaucoup plus sûrs.

🚫 Les exceptions à connaître

Tous les virements ne seront pas concernés par cette vérification.

  • Les virements vers la Suisse ou le Royaume-Uni (hors Espace économique européen) ne seront pas soumis à la règle.
  • Idem pour les transferts entre la métropole et les collectivités françaises du Pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna).
  • Enfin, les comptes d’épargne (Livret A, LDDS, etc.) ne sont pas inclus dans le dispositif : ils ne peuvent recevoir de virements que depuis un compte courant à votre nom.

Mais pour tous les autres - particuliers, entreprises, associations -, la vérification deviendra systématique.

💬 Et si je me trompe quand même ?

Si vous validez un virement frauduleux, la banque n’est plus automatiquement responsable. Avant, en cas d’arnaque, elle devait prouver votre négligence pour refuser le remboursement. Avec ce nouveau système d’alerte, cette preuve sera bien plus facile à établir. Autrement dit : si vous ignorez un message d’avertissement, vous prenez le risque d’assumer la perte.

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