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Acquise en 2016 par le groupe BPCE, la néobanque Fidor serait en cours de cession. Le groupe a déjà annoncé qu'il ne lancerait pas Fidor en France.

BPCE : où en est la cession de la néobanque Fidor ?

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Plus de deux ans après avoir acquis la néobanque allemande Fidor, le groupe BPCE envisagerait sa cession pour début 2019. Si cette information n’a pas été confirmée par Laurent Mignon, président du groupe BPCE, il est cependant acquis que la néobanque ne sera pas lancée en France et que son activité B2B sera arrêtée.

D’une acquisition prometteuse à un mauvais placement

Absent du marché de la banque en ligne et de la banque digitale, le groupe BPCE, qui gère notamment les réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne acquiert en juin 2016 la néobanque allemande Fidor pour 140 millions d’euros.

Sur le papier, l’acquisition apparaît alors des plus prometteuses : Fidor est la première des néobanques, fondée en 2009 à Munich. Elle compte alors 160 000 clients en Allemagne et dispose déjà d’une licence bancaire. Le groupe BPCE entend d’abord utiliser Fidor comme un “laboratoire d’innovations” c’est-à-dire tester certaines nouvelles fonctionnalités bancaires avec la jeune pousse, avant de lancer Fidor sur le marché français fin 2017 pour y concurrencer N26, Revolut ou encore Orange Bank et peut-être même les néobanques pour professionnels

Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Avant l’acquisition par le groupe BPCE, Fidor a réalisé des placements risqués afin de doper la rentabilité des dépôts. 130 millions d’euros ont ainsi été investis dans des crédits à la consommation subprimes au Royaume-Uni. Or, entre la convention de cession au groupe BPCE et le transfert des actions, les actifs se déprécient ; résultat : le groupe BPCE hérite d’une société lourdement endettée et doit procéder à deux recapitalisations, pour un total de 89 millions d’euros, ce qui porte l'investissement à un total de près de 230 millions d’euros.

Cet imbroglio financier ralentit l’échéancier de déploiement de Fidor sur le marché français. En outre, les développements informatiques sont plus complexes et plus coûteux que prévu. Finalement, Fidor est lancée en France en juin 2018 mais dans une version allégée et dépourvue de services bancaire. Le groupe BPCE mandate le cabinet de conseil Oliver Wymann pour revoir la stratégie de déploiement de Fidor en Europe, selon une information révélée par Le Monde.

Des rumeurs de cession

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Laurent Mignon, président du groupe BPCE, a confirmé que Fidor ne serait pas lancée en France.

Le 16 septembre 2018, Laurent Mignon, président du groupe BPCE, révèle que l’offre bancaire de Fidor ne sera finalement pas lancée en France. Le site web français de Fidor est rapidement clos. La néobanque restera donc cantonnée aux marchés allemand et britannique, ses deux marchés de prédilection, ainsi qu’à l’Algérie, où le groupe BPCE a lancé une banque mobile en avril 2018 par l’intermédiaire de Fidor (Banxy Bank).

Un mois plus tard, le 16 octobre, l’AGEFI révèle que le groupe BPCE prépare la cession de Fidor. Les cabinets Clipperton (Natixis) et Messier Maris auraient été mandatés pour trouver un repreneur, avec comme échéancier un envoi des informations aux investisseurs potentiels début novembre et un deuxième tour début 2019. Le groupe BPCE ne commente pas la révélation.

Début novembre, le président du groupe BPCE confirme qu’une réflexion sur l’avenir de Fidor est en cours et que celle-ci pourra aboutir à une cession. Il confirme également que le groupe renonce au lancement de Fidor en France et arrêtera les activités B2B de la néobanque.

Il faudra donc probablement attendre début 2019, après le deuxième tour auprès des investisseurs, pour avoir confirmation ou non par le groupe BPCE de la cession de Fidor.

En l’absence de Fidor, quelle stratégie digitale pour le groupe BPCE ?Actuellement seul grand groupe bancaire français à ne posséder aucune néobanque ou banque en ligne active, le groupe BPCE confirmerait cette position s’il actait la cession de Fidor. Dans un propos retransmis par La Tribune, le président du groupe affirme qu’il “ne nous a pas paru pertinent de développer une énième banque en ligne en France. Nous avons décidé de consacrer l'essentiel de nos investissements informatiques à la digitalisation de nos services bancaires.”

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