Tap to Pay d’Apple vs. TPE des banques : Quelle option est la plus rentable pour votre commerce ?
Souvenez-vous, il y’a peu, la nouvelle faisait grand bruit : Apple lançait (enfin !) la solution de paiement Tap to pay en France. Qualifiée de révolutionnaire par certains, cette technologie innovante est-elle à la hauteur des espérances ?
Le 14 novembre 2023, Apple annonçait dans un communiqué de presse le lancement de Tap to pay en France. Développé dans un premier temps aux Etats-Unis en février 2022, cet outil permet de transformer son iPhone en terminal de paiement.
🔎 Tap to pay, kézako ?
Le concept est simple : le client passe sa carte bancaire sans contact sur l’iPhone du commerçant et là, miracle… Ce dernier reçoit instantanément le paiement, puisque Tap to pay est directement relié à son compte bancaire.
Magie ou NFC, à ce stade on ne sait plus trop faire la différence, mais toujours est-il que Tap to pay permet d’accepter des paiements absolument n’importe où. D’où l’utilisation du terme “révolutionnaire”... en particulier pour les petits commerçants, les micro entrepreneurs, ou encore ceux qui proposent des services mobiles (livraisons, médecins à domicile, chauffeurs de taxi, etc).
💸 Prix, fonctionnement… Les dessous de l’outil
Bien évidemment, pour fonctionner correctement, Tap to pay doit être développé conjointement avec les banques françaises. Et si tous les gros établissements financiers ne sont pas forcément partenaires du projet, certains grands noms du milieu, comme le groupe BPCE (Caisse d’Epargne, Banque Populaire), ou encore la néo banque Revolut, ont déjà lancé la solution Tap to pay pour leurs clients.
Seul bémol : Tap to pay est loin d’être une solution gratuite, et les banques facturent les commerçants pour l’utilisation de cet outil.
En général, les établissements bancaires séparent les frais en deux coûts distincts : d’un côté, l’abonnement mensuel, et, de l’autre, les commissions par transaction.
Par exemple, pour utiliser Tap to pay, la Banque Populaire exige un abonnement de 4,90 € HT par mois. Bonne nouvelle, cet abonnement doit être payé uniquement si on a utilisé Tap to pay au moins une fois au cours des 30 jours. En parallèle, la banque applique une facturation de 1,25% (pour les cartes de particulier européennes) et de 0,15 euros HT par transaction.
Du côté de Revolut, pas d’abonnement, mais des commissions à hauteur de 0,8 %, sans oublier les frais fixes de 0,10 € à chaque nouvelle transaction pour les cartes de l'espace économique européen.
Alors, Tap to pay est-il économiquement parlant plus intéressant à long terme qu’un TPE classique ? Réponses avec notre comparatif ci-dessous, créé à partir d’un persona de restaurateur effectuant en moyenne 400 transactions par mois, pour un panier moyen de 20 €.
| Banque | Achat de matériel / Abonnement | Commission par transaction | Budget total |
|---|---|---|---|
| ⚖️ Comparatif TPE | |||
 | Achat TPE : 522 € Abonnement location : 17 €/mois | Entre 0,5% et 1,45% (en fonction du volume de transactions et du chiffre d’affaires) | Achat de TPE : entre 562,00 € et 638,00 € le 1er mois Location de TPE : entre 57,00 € et 133,00 € |
 | Abonnement location : 20 €/mois | <1% (en fonction du volume de transactions et du chiffre d’affaires) --> 0,8% en moyenne | 84,00 € |
 | Abonnement location : à partir de 25,75 €/mois | Entre 0,3% et 1,75% (en fonction du volume de transactions et du chiffre d’affaires) | Entre 49,75 € et 165,75 € |
| ⚖️ Comparatif Tap to pay | |||
 |
| 1,25 % + 0,15 € de frais fixe par transaction | 164,90 € |
 |
| 0,80 % + 0,10 € de frais fixe par transaction | 85,00 € |
🏅 TPE ou Tap to pay, qui est le maître du ring ?
Certes, le concept de Tap to pay peut apparaître comme révolutionnaire, mais est-ce forcément un bon plan pour tout commerçant ? Pas sûr…D’un point de vue purement financier, la solution Tap to pay n’est pas forcément plus avantageuse qu’un TPE classique.
Finalement, les deux se valent : ce n’est pas tant un des deux outils qui coûte nécessairement plus cher que l’autre ; c’est plutôt les établissements bancaires qui proposent des offres plus ou moins chères, peu importe la solution préférée. Dans tous les cas, impossible d’échapper aux frais imposés par la banque.
En parallèle de ces contraintes économiques, il ne faut pas oublier qu’il existe aussi des limitations techniques à l’utilisation de Tap to pay. Par exemple, certaines cartes ne sont pas encore compatibles avec l’outil : c’est le cas notamment des Amex, ou encore des cartes les plus anciennes, obsolètes en comparaison avec cette nouvelle technologie.
En conclusion, si Tap to pay peut effectivement se révéler être un outil d’une incroyable praticité, il ne représente pas pour autant la solution la plus économique. D’où la nécessité pour les commerçants de comparer les offres proposées par les différentes banques, afin de trouver la solution de paiement la plus adaptée à leur commerce.
