Avec le Nest Hub deuxième génération, Google veut veiller sur vos nuits

Après deux ans depuis le lancement du Nest Hub, Google revient avec la deuxième génération de son smart display à installer au cœur de la maison connectée. Outre quelques améliorations et les fonctionnalités habituelles, le Nest Hub est désormais capable de suivre et d’analyser les cycles de sommeil de ses utilisateurs.

• En bref : Nest Hub : le smart display de Google pourra-t-il nous aider à mieux dormir ?
• La première version du Nest Hub, le smart display de la filiale connectée de Google, est sortie en 2019 ;
• Après deux ans sans nouveau modèle, Google lance fin mars 2021 la deuxième génération du Nest Hub, dans différents pays à travers le monde ;
• Très similaire esthétiquement à son prédécesseur, cet écran connecté high-tech dispose de toutes les fonctionnalités habituelles, ainsi que de quelques améliorations et nouveautés ;
• La principale ? Une fonctionnalité facultative pour surveiller son sommeil et changer ses habitudes ;
• Grâce à tous les avantages de la domotique et de l'innovation technologique (capteurs, microphones, radar, puce de machine learning, IA), le Nest Hub détecte intelligemment les cycles de sommeil, les variations de température et luminosité ambiantes et même les perturbations nocturnes sans intégrer de caméra ;
• Malgré l’insistance de la firme de Mountain View sur les bienfaits et le caractère non intrusif de cette nouvelle fonctionnalité, certains questionnent déjà le stockage des données et, à terme, leur potentiel usage commercial par l’entreprise.

Domotique : l’importance des enceintes connectées au cœur de nos maisons

En quelques années seulement, la démocratisation de la domotique a permis un enrichissement significatif de l’offre, à des prix toujours plus attractifs. Récemment, c’était le géant du hard discount Lidl qui se lançait dans la course, avec dans ses rayons des produits connectés accessibles à tous.

Malgré l’apparition de nouveaux acteurs, les leaders du marché restent les mêmes, Google et Amazon en tête avec leurs équipements phares : les enceintes intelligentes Google Home et Amazon Echo. Les assistants vocaux sont désormais utilisés par monsieur et madame tout le monde. D’après le cabinet Omdia, le volume de ventes a augmenté de 58 % rien qu’en 2020, avec quelque 154 millions d’enceintes intelligentes vendues dans le monde entier. De nombreux modèles existent, y compris à des tailles mini ou équipés d’un écran. Leurs fonctionnalités restent toujours sensiblement les mêmes, leur donnant un véritable rôle de hub domotique. Concrètement, cela signifie que les enceintes intelligentes permettent de centraliser facilement la gestion de l’écosystème domotique de sa maison connectée.

Si Google propose divers produits sous sa marque principale, la firme de Mountain View est surtout présente sur le marché domotique via Nest, sa filiale connectée. L’entreprise commercialise par exemple des thermostats intelligents, des caméras de surveillance, un détecteur de fumée connectée, une sonnette vidéo et aussi, ce qui nous intéresse aujourd’hui, des smart displays, c’est-à-dire des assistants vocaux équipés d’un écran.

En ce début de printemps 2021, Google lance la deuxième génération de son Nest Hub avec une fonctionnalité inédite : ce petit écran intelligent a la capacité d’analyser la qualité du sommeil de ses utilisateurs.

Qui est Nest, la filiale connectée de Google ?Nest est une entreprise américaine fondée en 2010 et dont l’activité se concentre sur la maison intelligente. C'est en 2011 qu'elle commercialise son premier produit : le thermostat connecté Nest. Bien que la start-up rencontre alors un beau succès, notamment grâce à la qualité de ses équipements, c’est son rachat par Google en 2014 pour 3,2 milliards de dollars (soit 2,7 milliards d’euros) qui lui permettra de développer son activité et ses produits rapidement.

Nest Hub : la deuxième génération du smart display de Google arrive sur le marché

Cela faisait deux ans que Google n’avait pas sorti un nouvel écran connecté Nest. Le nouveau modèle du Nest Hub réserve donc quelques fonctionnalités supplémentaires (radio Thread intégrée, 50 % de basse en plus, etc.), mais une seule véritable surprise. Niveau design, il est très similaire à son prédécesseur et dispose d’un écran tactile de 7 pouces. On retrouve l’esthétique caractéristique des produits domotiques Google, sobre et élégante. Le Nest Hub est proposé en deux coloris : galet et charbon.

Cet écran connecté est clairement destiné à être installé dans la chambre de son utilisateur, et plus précisément sur sa table de chevet, non loin du lit. Une fois configuré, l’appareil intelligent peut détecter les mouvements de la personne dormant à côté de lui, les bruits émis durant le cycle de sommeil, mais également les variations de luminosité et même les changements de températures. Au réveil, il n’y aura qu’à consulter l’écran de son Nest Hub pour connaître le bilan de sa nuit ou tout simplement à interpeler vocalement son appareil d’un « Hey Google, comment ai-je dormi la nuit dernière ? ».

Mais alors, comment fait-il ? Comme souvent en domotique, une réponse : les capteurs (ici de luminosité et de température). Le Nest Hub est ainsi capable de détecter, sans caméra, ce qu’il se passe à côté de lui. En plus des capteurs, l’écran intelligent intègre aussi une puce de machine learning, des microphones et la technologie du Motion Sense, basée sur le radar à faible consommation d’énergie Soli. Une fois toutes les données collectées, l’intelligence artificielle – ou IA – de Google n’a plus qu’à faire son travail de classification et d’analyse. Tout semble pensé pour un usage non intrusif de la fonctionnalité dédiée au suivi du sommeil. Ashton Udall, responsable de mission pour Nest Products précise ainsi : « Il ne s’agit pas de surveiller le lit en tout temps. Si vous ne vous endormez jamais, alors [le Nest Hub] n'identifie absolument pas cela comme une séance de sommeil. »

Le Nest Hub apprend. Plus il analyse les cycles de sommeil de l'utilisateur, plus il est apte à lui faire des suggestions pour améliorer ses habitudes afin d’optimiser ses nuits. Ainsi, Ashton Udall précise : « Nous avons enregistré plus de 100 000 nuits de sommeil chez des milliers de personnes différentes pour nous assurer que nos algorithmes prenaient en compte une grande diversité de personnes dans les chambres, de routines et de choses de ce genre. Lorsque nous avons comparé nos résultats à ceux des études de polysomnographie, nous avons constaté qu'il n'y avait aucune différence statistique dans les résultats. »

Sur le post de blog officiel de Google, ce service est présenté comme disponible « sans frais jusqu’à l’année prochaine ». Cela sous-entendrait-il qu’en 2022, il deviendra payant ? Par exemple dans le cadre d’une version augmentée, intégrée à l’application Fitbit (entreprise rachetée l’an dernier par Google) ?

Pour l’instant, difficile de savoir exactement ce que Google nous réserve pour le futur. Ce que l’on peut dire avec certitude est que le nouveau Nest Hub sera disponible dès le 30 mars 2021, pour 99,99 euros l’unité. Il est déjà possible de le précommander sur le Google Store depuis l’Allemagne, l’Australie, le Canada, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Bien que la fonctionnalité de tracking soit désactivable à tout moment, cela ne résout pas les questionnements relatifs à la protection des données, lesquels reviennent régulièrement sur la table en domotique. Si les enregistrements audios sont stockés sur le Nest Hub, Google récolte bel et bien les analyses des nuits effectuées par l'appareil sur ses serveurs. L’entreprise précise néanmoins ne pas exploiter ces données à des fins commerciales.