Bonne nouvelle pour 11 millions de Français, ce placement ne sera finalement pas clôturé
C’est une bonne nouvelle pour les épargnants : le Plan Épargne Retraite (PER) ne sera pas automatiquement fermé à l’âge de la retraite. Après plusieurs jours de débats à l’Assemblée nationale, les députés ont rejeté lundi 3 novembre l’amendement qui voulait imposer la liquidation obligatoire du PER dès le départ en retraite.
💥 Une mesure qui avait semé la panique chez les épargnants
Tout est parti d’un amendement déposé par la députée socialiste Christine Pirès Beaune dans le cadre du budget 2026. Le texte visait à rendre obligatoire le dénouement du PER au moment où le titulaire atteint l’âge légal de départ.
Adoptée dans un premier temps en commission des finances, cette mesure avait aussitôt inquiété les quelque 11 millions de détenteurs de PER en France, craignant de perdre la liberté de conserver leur épargne après la retraite.
Les socialistes dénonçaient une “optimisation fiscale massive” : les versements sur un PER sont déductibles des revenus imposables dans la limite de 10 % des revenus, et l’impôt n’est payé qu’à la sortie.
Problème : lorsqu’un épargnant décède avant d’avoir débloqué son plan, le capital transmis à ses héritiers échappe totalement à l’impôt sur le revenu. Autrement dit, l’argent placé - et défiscalisé à l’entrée - n’est jamais imposé, ni par le défunt, ni par ses héritiers.
💸 Un “trou fiscal” dénoncé depuis plusieurs mois
Ce point avait déjà été soulevé en 2024 par plusieurs rapports parlementaires, qui jugeaient le dispositif trop favorable. Plus récemment, le député socialiste Philippe Brun avait même déclaré :
Le plan épargne retraite, c’est pour préparer sa retraite, pas pour faire un héritage à ses enfants.
Même son de cloche du côté d’Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances, qui s’interrogeait :
En quoi est-ce justifiable qu’il n’y ait pas d’impôt sur le capital transmis ?
❌ Finalement, les députés disent non
Malgré ces arguments, la mesure a reçu un avis défavorable du rapporteur général du budget Philippe Juvin et du ministre David Amiel, qui a toutefois reconnu qu'il devait y avoir un vrai débat sur la question. Résultat : l’amendement a été largement rejeté dans l’Hémicycle, mettant fin à plusieurs jours d’incertitude pour les épargnants.
Les détenteurs de PER peuvent donc souffler : ils conservent la liberté de garder leur plan aussi longtemps qu’ils le souhaitent, même après leur départ en retraite.
Ils peuvent continuer à y verser de l’argent (jusqu’à 4 637 € par an, voire plus en utilisant les plafonds non utilisés des trois dernières années) et bénéficier de la déduction fiscale correspondante.
✅ Ce que cela change concrètement
En pratique, rien ne change :
- Vous pouvez toujours garder votre PER après la retraite, sans obligation de le liquider.
- Les sommes restent investies et défiscalisées tant qu’elles ne sont pas retirées.
- En cas de décès, le capital n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu pour les héritiers.
Une décision qui ravira ceux qui voient dans le PER un outil patrimonial aussi souple que fiscalement avantageux.
Mais le sujet n’est sans doute pas clos : le gouvernement a déjà annoncé qu’il faudrait “revoir le cadre fiscal” du PER à moyen terme.