Curve : une nouvelle néobanque surfe sur l’agrégation bancaire
Après une levée de fonds en juillet dernier, la startup Curve s’apprête à lancer son offre en France. Avec sa “méga-carte” qui a pour but de regrouper toutes les cartes bancaires d’un utilisateur en une seule, Curve va tenter de se faire une place sur le marché français. Alors qui est Curve et que propose-t-elle réellement ? Selectra revient plus en détails sur l’offre de la fintech britannique.
Tarif | Gratuit (offre premium à 9,99€) |
Carte bancaire | Carte de débit Mastercard classique |
Paiements et retraits à l’étranger | Sans commissions (selon plafonds) |
Autres avantages |
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Une levée de fonds importante pour Curve

55 millions de dollars, c’est la somme qu’a réussi à lever la startup britannique Curve à la mi-juillet, auprès de plusieurs investisseurs comme Gauss Ventures, Cathay Innovation, Santander ou encore le fonds français Breega.
Cette fintech venue d’outre-manche compte lancer son offre sur le territoire français d’ici la fin de l’année 2019. Son credo ? L’agrégation bancaire. En effet, la startup londonienne propose une carte bancaire qui regroupe toutes les cartes bancaires d’un utilisateur.
La néobanque n’est donc en réalité pas une banque mais bel et bien un intermédiaire. Un positionnement qui diffère des autres néobanques, déjà bien nombreuses sur le marché bancaire.
La néobanque affirme avoir déjà séduit aujourd’hui plus de 500 000 clients. Mais grâce à ce positionnement de niche, Curve a pour objectif d’atteindre 1 millions d’utilisateurs d’ici la fin de l’année.
Curve : détails de l’offre
Une carte MasterCard agrégatrice
En bref, l’offre de Curve comprend :- une carte bancaire de débit Mastercard qui regroupe toutes les cartes et comptes
- une application mobile pour piloter cette carte bancaire
- pas de commissions bancaires à l’étranger
- un système de cashback sur certains sites (1%)
- le paiement sans contact
Concrètement, la startup britannique propose un modèle de carte agrégatrice, qui n’est rien d’autre qu’une carte de débit Mastercard classique, qui permet d’utiliser tous ses comptes bancaires dans un seul produit bancaire. Une carte bancaire qui remplace toutes les autres, en somme.
Les différents comptes du client sont donc centralisés et pilotables via l’application mobile de Curve. Le client Curve pourra ainsi décider, avant ou après son achat, du compte bancaire qui sera débité suivant son achat.
De plus, l’offre de Curve est sans commissions bancaires à l’étranger et inclus des remises en espèces (soit 1% de cashback)
Qu’est-ce que le cashback ? Le cashback est technique promotionnelle utilisée en e-commerce qui “rembourse” l’acheteur d’un certain pourcentage du prix de son achat. En contrepartie de son achat, l’utilisateur va donc recevoir un remboursement, généralement compris entre 0,5% et 5% du prix initial de l’achat.
Les cartes compatibles avec Curve
Pour utiliser la carte Curve, il faut donc déjà enregistrer toutes ses cartes bancaires dans l’application dédiée. Les cartes bancaires compatibles avec Curve sont les suivantes :- les cartes Visa (crédit ou débit)
- les cartes Mastercard (crédit ou débit)
- les cartes prépayées (Monzo, Osper, Tide, Revolut, Monese, Loot, N26, Qonto, Soldo)
Une cible différente des autres néobanques
Là où les néobanques ciblent généralement les jeunes, les adolescents ou encore les freelances, Curve se démarque et cible une clientèle plus âgée. En effet, la startup a un coeur de cible situé entre 30 et 45 ans, avec des revenus plutôt élevés.
Ce sont donc des clients multibancarisés, qui peuvent percevoir en Curve une solution d’agrégation simple pour faciliter la gestion de leurs différents comptes bancaires.
L’application mobile Curve
L’application mobile Curve est le coeur de l’offre de la startup britannique. En effet, c’est de son smartphone que le client peut piloter sa carte Curve et ses différents comptes bancaires.
Pour utiliser sa carte Curve, il faudra alors enregistrer ses différentes cartes bancaires dans l’application, en numérisant chacune des cartes et en renseignant le numéro CVC (pour les Mastercard) ou CVV (pour les Visa) qui se trouve au dos de la carte.
L’application comporte également quelques fonctionnalités intéressantes comme :
- des notifications après paiement
- la fonctionnalité Touch ID pour s’identifier
- la catégorisation des dépenses
- le service “back in time” qui permet de basculer une transaction déjà effectuée sur un compte, sur un autre compte
Les tarifs de Curve
La startup Curve propose une offre standard gratuite, une offre Black à 9,99€ ainsi qu’une nouvelle offre Metal à 14,99£ réservée uniquement aux clients britanniques.
Comparaison offres Curve
Offre standard | Offre Black | Offre Metal (réservé aux clients britanniques) | |
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Tarif | Gratuit | 9,99€ | 14,99£ |
Carte bancaire | carte de débit Mastercard | carte de débit Mastercard | carte de débit Mastercard |
Cashback | 1% de cashback sur 3 sites e-commerce au choix | 1% de cashback sur 3 sites e-commerce premium au choix | 1% de cashback sur 6 sites e-commerce au choix |
Paiement à l'étranger | Sans frais jusqu’à 500£ / mois | Sans frais jusqu’à 15 000£ / mois | Sans frais jusqu’à 60 000£ / mois |
Retraits à l’étranger | Retraits à l'étranger sans frais jusqu'à 200 £ / mois | Retraits à l'étranger sans frais jusqu'à 400 £ / mois | Retraits à l'étranger sans frais jusqu'à 600 £ / mois |
Assurances | / | Assurance Axa comprise (voyage et matériel électronique) | Assurance Axa comprise (voyage, matériel électronique, voiture de location |
Attention, au-delà de 10 retraits par mois, chaque retrait sera facturé 0,50€. De plus, si les plafonds des retraits à l’étranger sont dépassés, un taux de 2% sera appliqué. Même chose pour les paiements avec la carte Curve à l’étranger.
Lydia : l’agrégateur bancaire qui a déjà séduit l’hexagone

Si Curve n’a pas encore posé ses valises sur le territoire français, la startup Lydia, elle, est déjà bien présente dans l’hexagone. Leur point commun ? L’agrégation bancaire.
Son credo est similaire à Curve : proposer une interface unique pour effectuer toutes les opérations bancaires, et, depuis 2018, une carte Mastercard qui remplace toutes les cartes bancaires du client. Cette nouvelle carte agrégatrice Mastercard fait partie de la nouvelle offre premium de Lydia, baptisée sobrement Lydia Premium.
Tout comme chez Curve, le client peut choisir le compte sur lequel l’achat ou le retrait sera débité, et profitera des paiements et retraits sans frais à l’étranger.
Si Curve semble être un concurrent de taille pour Lydia, la startup française et son offre premium ont quelques atouts que ne proposent pour le moment pas la fintech britannique comme le paiement mobile par Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay, la possibilité de dépenser les cagnottes en ligne créées sur l’application ou encore le système de compte partagé.
Avec plus de 2 millions d’utilisateurs, Lydia a donc déjà une longueur d’avance sur la néobanque Curve, du moins sur le territoire français. Alors la fintech britannique arrivera-t-elle à séduire dans l’hexagone face à un concurrent déjà bien implanté ? Affaire à suivre.