Salto : des concessions faites pour lancer la plateforme

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La France à travers ses trois plus grands groupes audiovisuels, TF1, France Télévisions et M6, s'est lancée dans un défi de taille : une plateforme de vidéos à la demande, payante. Nommé Salto, le service permettra de regarder les chaînes de la TNT en live, des séries et des films. En gestation depuis un an, le projet devrait voir le jour fin 2019, dans l'attente de l'aval de l'Autorité de la concurrence... Petit tour d'horizon.

Salto, un service de vidéos en streaming tricolore créé par TF1, France Télévisions et M6

Forts de la stabilité de leurs audiences, ni en baisse ni en hausse mais toujours élevées, les trois groupes audiovisuels français les plus influents : TF1, France Télévisions et M6 travaillent depuis quelques années sur Salto.

La plateforme vidéo Salto
Il s'agit d'une plateforme de vidéos à la demande accessible depuis internet : SVOD en OTT (Over-the-top donc indépendante de tout opérateur télécom). Dans un premier temps, le service sera payant pour ses abonnés, à l'image de Netflix, Amazon Prime ou encore Canal + Séries. Il est possible ensuite que le modèle économique de la plateforme repose plus sur un modèle de rémunération publicitaire. Un abonnement basique Salto devrait ainsi coûter entre 2€ et 3€ par mois sans engagement mais les prix restent encore à déterminer.

En revanche, c'est au niveau du contenu que Salto diffère des requins de la vidéo en streaming. En effet, les trois groupes tricolores souhaitent proposer trois types de contenus :

  • La diffusion de leurs propres chaînes (TF1, TMC, LCI, M6, W9, France 2, France 3...) et les autres chaînes gratuites de la TNT avec des services en plus tels que le Replay.
  • La diffusion de productions nationales et internationales : acquisition de droits pour des films, séries et documentaires.
  • La diffusion de productions internes : TF1, France Télévisions et M6 étant à la fois producteurs et distributeurs de films et de séries.

Salto diffusera donc des chaînes de télévision, comme la plateforme française Molotov qui totalisait sept millions d'utilisateurs fin 2018 et diffuse 36 chaînes TV sur tous les supports ou encore Hulu aux Etats-Unis (40 millions d'abonnés). Pour le moment, Molotov, créé par Jean-David Blanc (fondateur d'Allociné), Pierre Lescure (co-fondateur de Canal +) et Jean-Marc Denoual (ancien directeur de la distribution chez TF1), ne voit pas Salto comme un véritable concurrent. La future plateforme vidéo compte investir principalement sur l'aspect du site internet qui sera très "ergonomique" et la variété des contenus ont déclaré des représentants de TF1, France Télévisions et M6. Mais les discussions pour que Salto puisse voir le jour n'ont pas été une mince affaire.

Les compromis de Salto pour voir le jour

A eux trois, TF1, France Télévisions et M6 réunissent la vaste majorité des parts d'audience du paysage audiovisuel français et ça, l'Autorité de la concurrence le regarde d'un œil particulièrement attentif pour la création de la plateforme Salto. Les trois groupes viennent de rendre une nouvelle version de leurs engagements les obligeant à plusieurs compromis, notamment vis-à-vis des opérateurs télécoms : Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free.

Salto le Netflix français ? Pas tout à fait...

Parmi ces concessions dont le quotidien les Echos a pu prendre connaissance, Salto devra se borner à ne pas proposer plus de 40% de son volume horaire en contenus audiovisuels (hors films) "acquis auprès des maisons mères en exclusivité". Les trois médias devront également limiter leurs droits d'exclusivité pour tel ou tel programme (système également appelé «levée de holdback»en anglais) diffusé sur la plateforme.

Comme expliqué plus haut, Salto proposera aussi les chaînes de la TNT, en complément de ses propres programmes et devra leur verser un pourcentage pour les droits de diffusion. Cette rémunération doit être « non discriminatoire » face aux opérateurs et autres sociétés audiovisuelles ne faisant pas partie de ce consortium. Cela est valable également pour la publicité qui apparaîtra sur la plateforme en ligne. Ces engagements sont pris sur une durée de cinq ans avec un premier investissement de 45 millions d'euros étalés sur trois ans. Quant à l'Autorité de la concurrence, elle se prononcera d'ici la fin de l'été pour donner sa décision et ses orientations aux trois groupes. Pour plusieurs spécialistes, Salto part donc déjà avec d'importants handicaps face à Netflix... A suivre.

 

 

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