Les Français ont-ils peur de la maison connectée ?

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Le 22 juin 2018, l’institut Sociovision a publié les résultats d’une étude concernant la perception des objets connectés par les Françaises et les Français. Malgré une utilisation de la domotique en augmentation, il semblerait que dans notre pays, la population reste encore très frileuse face à la haute technologie.

France et domotique : en 2018, les choses sont en train de changer

69 % du public est persuadé que leur développement est acquis, et 59 % les perçoivent de façon positive, surtout pour gérer son logement à distance, gagner du temps, mieux s’organiser. Nous observons un désir de “vie augmentée”, où l’on fait plus de choses, notamment passer du temps chez soi à s’occuper de sa famille, cuisiner…, a expliqué au Monde Patrice Duchemin, le sociologue de la consommation qui a mené l’étude de l’institut Sociovision.

Alors que la domotique se démocratise et que les assistants vocaux commencent à s’installer dans les maisons des Françaises et des Français, beaucoup d’entre eux semblent encore se méfier des objets connectés de la maison. Volets connectés, thermostats intelligents, caméras autonomes… Les propositions ne manquent pas. Ce qui pouvait ressembler à de la science-fiction il y a quelques années est aujourd’hui une réalité.

L’enceinte connectée Google Home est présente sur le marché français depuis longtemps, ainsi que sa petite sœur Google Home Mini. Depuis quelques semaines, la maison connectée selon Amazon s’apprête à faire son arrivée en France avec Amazon Echo et en sortant le 18 juin 2018, le HomePod est bien décidé à se faire une place parmi les enceintes connectées. Avec la multiplication des propositions, et la naissance d’écosystèmes domotiques de plus en plus riches, la méfiance des utilisatrices et utilisateurs est loin d’être à la baisse.

« Les objets connectés dans l’habitat » : quels résultats pour l’étude de Sociovision ?

Du 14 au 24 mai 2018, l’institut Sociovision a réalisé une étude pour l’association Promoleltec et son Observatoire des mutations dans l’habitat. Avec 1625 personnes sondées en ligne – âgées de 15 à 75 ans – la structure a révélé des résultats confirmant que lorsqu’il s’agit d’objets connectés, les Françaises et les Français restent méfiants.

Cette frilosité est transparente à la lecture des pourcentages, qui sont faciles à analyser :

  • 80 % des personnes sondées disent savoir ce que sont les objets connectés,
  • 15 % des personnes sondées sont prêtes à envisager une maison connectée,
  • 83 % des personnes sondées estiment que ces technologies sont trop chères,
  • 72 % des personnes sondées ont peur de l’espionnage,
  • 29 % des personnes sondées estiment qu'une maison idéale est en contact avec la nature,
  • 64 % des personnes sondées redoutent la génération d’ondes dangereuses pour la santé par les objets connectés,
  • 52 % des personnes sondées sont effrayées par la perte de contrôle sur les objets domotiques,
  • 63 % des personnes sondées ont déclaré concevoir la maison idéale comme « un cocon chaleureux et protecteur »,
  • 22 % des personnes sondées désirent que leur habitation soit écologique,
  • 43 % des personnes sondées estiment que les objets connectés sont des gadgets,
  • 52% des personnes sondées ont peur de la dépendance créée par les objets connectés et en conséquence, une perte d’autonomie.

Ces résultats mettent en lumière une frilosité de la part des sondés quant à la maison connectée et plus largement la haute technologie. Les failles de sécurité régulières détectées dans certains appareils y sont sans doute pour quelque chose. Pourtant, l’utilisation des objets connectés est de plus en plus commune. Et les chiffres du marché de la maison connectée le prouvent : qu’il s’agisse du bilan de 2017 ou des promesses pour 2018. Selon la Fédération française de Domotique, le marché français de la maison connectée aurait atteint les 1,6 milliard d’euros l’an passé.

La domotique : une mise en pratiqueBien qu’encore craintifs face à cet étalage technologique, 33 % de Françaises et des Français sont particulièrement intéressés par les systèmes de chauffage connectés, 31 % par la vidéosurveillance intelligente et 30 % par les éclairages autonomes comme ceux proposés par Philiphs Hue.

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